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Qui veut acheter les effets personnels de Margaret Thatcher ?


Margaret Thatcher a été à la tête du gouvernement du Royaume-Uni de 1979 à 1990. Elle est morte le 8 avril 2013 à l'âge de 87 ans. (photo AFP)

La maison Christie’s à Londres proposera mardi 15 décembre à la vente une centaine de robes, bijoux et autres effets personnels ayant appartenu à Margaret Thatcher, témoignant de sa « passion secrète » pour la mode dont elle avait fait un instrument de pouvoir.

Cet établissement spécialisé dans les enchères organise en parallèle jusqu’à mercredi la vente en ligne de quelque 200 objets ayant appartenu à celle qui fut la seule femme à avoir été Premier ministre du Royaume-Uni. L’ensemble des lots, propriété de la famille de Margaret Thatcher, pourrait rapporter environ « 500 000 livres » (700 000 euros), a indiqué Orlando Rock, président de Christie’s au Royaume-Uni.

Cette somme reste relativement modeste par rapport aux dizaines de millions d’euros, quand ce n’est pas davantage, que peuvent parfois atteindre les toiles de maîtres mises en vente par cette maison. « Il est plutôt inhabituel pour nous qu’un si grand nombre d’objets soient abordables pour un très grand nombre de personnes », note M. Rock. Présentée au public depuis vendredi au siège londonien de Christie’s, la collection fournit « un éclairage aussi bien public que privé sur la trajectoire d’un titan politique », souligne Christie’s. Elle permet notamment de découvrir un trait de caractère méconnu de Margaret Hilda Thatcher : fille de couturière, « Maggie » avait « une passion secrète pour les vêtements », explique Meredith Etherington-Smith, conservatrice chez Christie’s.

La diplomatie du tailleur

« Quand elle était enfant, sa soeur et elle avaient pour habitude de fabriquer des vêtements. Et quand elle est devenue la première femme Premier ministre, elle a utilisé les vêtements pour mettre son pouvoir en valeur », dit-elle. « A chaque fois qu’il devait y avoir une photo, elle était magnifiquement habillée, impeccablement coiffée, avec un joli sac à main. Elle avait l’air de ce qu’elle était : quelqu’un de puissant ».

Certains lots proposés constituent en eux-mêmes de véritables pièces d’histoire, comme le tailleur bleu qu’elle portait en 1990 pendant un discours devant le Parlement au cours duquel elle résuma, par une formule devenue célèbre, sa réponse à un élargissement de l’union monétaire européenne : « non, non, non ». En voyage, Margaret Thatcher étudiait avec soin la couleur de ses tenues, de façon à correspondre au pays visité -en Pologne, le vert de l’espoir; en Israël, un tailleur bleu pâle avec une bordure crème couleurs proches du drapeau national.

« Tout était très planifié », souligne Mme Etherington-Smith. « Au cours des congrès de son parti, elle portait toujours des tailleurs bleus (la couleur des conservateurs, ndlr) très stricts », une manière d’incarner son autorité légendaire. A contrario, « elle ne portait jamais de rouge au Royaume-Uni », la couleur de ce « socialisme » que cette conservatrice ultra-libérale vouait aux gémonies.

Cadeau de Reagan

Le rouge était en revanche de mise pendant ses voyages aux Etats-Unis : « c’était la couleur du parti républicain de Ronald Reagan », dit Mme Etherington-Smith. La « relation spéciale » qu’elle entretenait avec ce dernier occupe de fait une place importante dans la collection. On y trouve ainsi une statue d’un pygargue à tête blanche, le rapace qui symbolise les Etats-Unis, un cadeau de Ronald Reagan évalué à entre 5 000 et 8 000 livres (7 000 et 11 000 euros).

Parmi les pièces les plus emblématiques figurent également la fameuse valise en cuir rouge contenant les documents confidentiels des Premiers ministres, estimée à entre 3 000 et 5 000 livres (4 200 et 7 000 euros), des copies signées de certains de ses discours-clé ainsi que des vêtements dont sa robe de mariée, des sacs à main et des bijoux. Ces pièces vendues au profit des enfants de la Dame de Fer, Mark et Carol, ainsi que de ses petits-enfants, avaient été au préalable proposées au Victoria and Albert Museum de Londres, le plus important musée du monde en matière d’arts décoratifs et de design. Mais l’établissement a refusé de les exposer.

AFP

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