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Foire de l’Étudiant : l’ACEL menace de claquer la porte


Le maintien du campus de Belval pour l’organisation de la foire de l’Étudiant ne satisfait en rien l’ACEL, qui plaide pour un retour à Luxexpo, avec à la clé, un plus grand nombre d’exposants présents. (photo archives LQ/Julien Garroy)

Le refus du ministère de l’Enseignement supérieur de revoir le concept de la grand-messe pour les futurs étudiants provoque l’ire de l’ACEL. Elle menace de ne plus participer à la foire.

La migration, en 2022, des halls d’exposition de Luxexpo vers le campus universitaire de Belval pour accueillir la foire de l’Étudiant n’a jamais eu le plein soutien de l’Association des cercles d’étudiants luxembourgeois (ACEL).

«Même si l’expérience à Belval n’a pas été mauvaise, nous allons tout de même relancer le ministère sur l’opportunité de retourner à Luxexpo. Ce qui a un peu manqué à Belval, c’était la présence d’institutions qui peuvent intéresser les jeunes qui ne comptent pas entamer d’études supérieures», avançait dans nos colonnes, en janvier 2023, la présidente Ann Bertemes.

Dans son catalogue de revendications «Objectif 2028», soumis aux partis en amont des législatives de 2023, l’ACEL déplorait avoir «souvent été mise devant le fait accompli» et souhaitait être «à nouveau plus activement impliquée dans l’organisation» de la foire. Sans succès, comme le démontrent les critiques acerbes formulées aujourd’hui par le principal représentant de la communauté estudiantine. «On a très longtemps essayé de mener des pourparlers constructifs avec le ministère, de soumettre des propositions pour améliorer l’organisation de la foire. Or il faut constater que nous ne sommes ni écoutés ni pris au sérieux», fustige Sophie Mangen, la vice-présidente de l’ACEL, en charge du pilier «Information».

En juillet, le comité s’est vu attribuer à l’unanimité un mandat de la part des cercles d’étudiants pour tenter une dernière fois de renouer un dialogue plus constructif avec le ministère. En vain. «On a bien eu une entrevue en septembre. Les positions étaient toutefois figées dès le départ, il n’y a eu aucune volonté de signer des compromis», déplore Sophie Mangen, contactée dimanche par nos soins.

Pour l’ACEL, le campus de Belval n’est pas adapté pour accueillir la grand-messe pour les futurs étudiants. «On a voulu donner une chance au site. En 2022, le choix d’organiser la foire dans différentes salles de l’université était une bonne chose, afin de garantir les règles de distanciation encore motivées par la pandémie. La solution provisoire est devenue permanente. Les 150 exposants se retrouvent aujourd’hui éparpillés dans quatre bâtiments différents, à différents étages, avec une signalisation qui fait toujours défaut. Les élèves ne s’y retrouvent plus», énumère Sophie Mangen.

Un vote fixé au 26 décembre

En marge de la foire, les 30 et 31 octobre derniers, la ministre de la Recherche et de l’Enseignement supérieur, Stéphanie Obertin, avait défendu le choix du campus universitaire. Un argument que l’ACEL peut cautionner, mais l’accessibilité de Belval resterait un problème majeur. «La foire devrait à nouveau être organisée sur un site centralisé. À Belval, les cours se poursuivent, certains élèves ont besoin de plus de 100 minutes pour arriver sur place. En dehors des visites organisées par les lycées, très peu d’élèves viennent s’informer à la foire», résume Sophie Mangen, renvoyant vers les conclusions d’un sondage mené par l’ACEL.

Un retour à Luxexpo est privilégié. «En 2019, la foire comptait encore 290 exposants. On déplore l’absence d’acteurs qui puissent renseigner plus largement les élèves sur leurs perspectives d’études et de carrière. Les différents ministères ne sont plus présents, les banques non plus, alors qu’ils pourraient renseigner sur les prêts étudiants ou permettre de nouer des contacts pour effectuer un stage. La même chose vaut pour d’autres entreprises, sans oublier des acteurs comme la police, le CGDIS ou l’armée», développe la vice-présidente de l’association estudiantine.

Avec la montée au créneau dans les médias, l’ACEL espère que le ministère se montrera à nouveau plus réceptif vis-à-vis de ses réflexions et propositions. La prochaine assemblée générale, fixée au 26 décembre, va statuer sur l’avenir de la présence des cercles d’étudiants à la foire. «On va organiser des réunions d’information en prévision de l’assemblée générale. Il reviendra à nos membres de prendre une décision», note Sophie Mangen.

La foire de l’Étudiant, qui a vu le jour en 1987 sur demande de l’ACEL, risque dès lors de voir l’un de ses piliers essentiels claquer la porte.

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