Militants, artistes, scientifiques ou membres du gouvernement, le Brésil, pays hôte de la COP 30, ne manque pas de figures influentes dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Voici quatre personnalités à suivre durant la conférence de l’ONU sur le climat, qui s’ouvre lundi dans la ville amazonienne de Belem.

Marina Silva

La ministre brésilienne de l’Environnement, poids lourd du gouvernement du président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, est une référence mondiale du combat pour le climat.

Marina Silva, 67 ans, a grandi dans une exploitation de caoutchouc de l’État amazonien d’Acre (nord-ouest).

Illettrée jusqu’à ses 16 ans, elle cite souvent sa grand-mère ou son oncle chaman comme des inspirations pour son amour de la forêt.

La ministre avait déjà occupé ce poste lors du premier mandat de Lula comme président (2003-2010), mettant en place une série de politiques ayant contribué à une nette baisse de la déforestation. Cela ne l’a pas empêchée de quitter le gouvernement en 2008, estimant qu’elle n’était pas assez soutenue dans sa défense de l’Amazonie.

Aux avant-postes pour la COP 30, elle n’est en revanche pas allée au clash sur un autre projet très contesté: la compagnie publique Petrobras vient d’obtenir une autorisation d’exploration pétrolière au large de l’embouchure de l’Amazone, poussée par Lula au grand dam des écologistes.

«Nous avons tous des contradictions à gérer», avait-elle dit avant ce feu vert.

Carlos Nobre

Au fil de recherches sur l’Amazonie et le réchauffement de la planète, le météorologue Carlos Nobre, 74 ans, est devenu une référence mondiale en matière de climat.

Il a longtemps été un membre éminent du groupe d’experts mandaté par l’ONU, le Giec, qui a remporté le prix Nobel de la Paix en 2007 pour avoir mis en lumière les dangers du changement climatique.

Malgré cet avertissement, «les populistes et les climato-sceptiques, comme le président américain (Donald Trump) et notre ancien président (Jair Bolsonaro, 2019-2022), adoptent des positions qui augmentent considérablement» ces risques, dit Carlos Nobre.

Cela fait 30 ans qu’il prévient que la déforestation ne cesse de rapprocher l’Amazonie du «point de non-retour», quand la forêt humide tropicale – qui joue un rôle crucial dans l’absorption des gaz à effet de serre largement responsables du réchauffement climatique – se transformera en savane.

Il pense néanmoins que le Brésil est capable de freiner cette destruction en menant les politiques adéquates, tout en devenant un «leader de la transition énergétique» grâce à sa biodiversité et son énorme potentiel dans les énergies renouvelables.

Txai Surui

À la COP 26 de Glasgow, en 2021, l’activiste indigène Txai Surui a fait forte impression à seulement 24 ans, en fustigeant dans un discours enflammé les «émissions de promesses mensongères et irresponsables».

Fille de deux défenseurs historiques de l’Amazonie, elle a été nommée en août au sein d’un groupe de jeunes chargé de conseiller le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, sur le changement climatique.

Arborant souvent des coiffes de plumes traditionnelles lors de conférences internationales, Txai Surui est l’un des visages les plus emblématiques de la société civile autochtone au Brésil.

Une mobilisation de plus en plus incarnée par des jeunes femmes très présentes sur les réseaux sociaux.

Fafa de Belem

Pour le grand public au Brésil, difficile d’évoquer le nom de la ville hôte de la COP 30 sans penser à Fafa de Belem, chanteuse populaire et fervente avocate de l’Amazonie.

À 69 ans, une trentaine d’albums à son actif et des millions de disques vendus, elle continue de remplir les salles de concerts.

De son vrai nom Maria de Fatima Palha de Figueiredo, Fafa de Belem donnera un concert durant la COP. Elle aura un œil sur la scène, l’autre sur les négociations, espérant que les peuples d’Amazonie seront «au centre des décisions».

«Quand nous parlons de changement climatique, nous parlons de données, de graphiques, de rapports scientifiques qui sont fondamentaux, mais n’atteignent pas toujours les cœurs. L’art peut jouer ce rôle», souligne la chanteuse auprès de