Alors qu’une taxe de deux euros est envisagée par l’Union européenne sur les petits colis, le Benelux et la France pourraient s’associer pour l’appliquer même si l’Europe faisait marche arrière.
Au mois de mai, la Commission européenne proposait d’imposer les colis de moins de 150 euros importés dans l’Union européenne. En dessous de ce montant, les colis venus de pays tiers ne payent en effet pas de frais à leur entrée sur le continent. Cette taxe permettait de financer les contrôles aux douanes toujours plus importants face à l’arrivée toujours plus grande de colis venus de l’étranger. Elle aiderait aussi à protéger producteurs et commerçants locaux face à la concurrence de pays comme la Chine, d’où viennent plus de 90 % de ces envois, et d’acteurs comme Temu ou Shein.
Mais le projet européen, qui ne verrait le jour qu’en 2027, est loin d’être finalisé. Encore dans les cartons de la Commission, celui-ci pourrait passer à la trappe dans les prochains mois. En parallèle, l’idée fait donc son chemin dans plusieurs Etats-membres. A tel point que le ministre de la Mobilité belge, Jean-Luc Crucke, a déclaré sur la RTBF qu’un accord existait entre le Luxembourg, les Pays-Bas, la Belgique et la France, «si ça ne se fait pas à l’échelle européenne». En France, le gouvernement Lecornu a même pris les devants et intégré cette taxe dans le projet de loi de finances 2026.
Un impact sur les consommateurs ?
Reste à savoir comment cette mesure se répercutera sur les consommateurs et si elle aura véritablement un impact sur l’afflux massif de petits colis venus de l’autre bout du monde. Si les plateformes en lignes seront les premières à payer, il y a fort à parier qu’elles finissent par répercuter ce coût supplémentaires sur leurs clients. Elles le font d’ailleurs déjà avec les colis envoyés aux Etats-Unis, soumis depuis quelques mois à une taxe de 120 % par l’administration Trump.
En 2024, environ 4,6 milliards de colis de moins de 150 € ont été envoyés vers l’Europe, soit plus de 145 par seconde.