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Un piquet de solidarité pour la paix au Soudan


Des Soudanais déplacés, ayant fui El-Fasher après la prise de la ville par les Forces de soutien rapide (FSR), se reposent dans le camp d’Um Yanqur. (Photo : AFP)

Le 15 novembre prochain, à 15 h, se tiendra un piquet de solidarité en soutien à la population soudanaise, près du ministère des Affaires étrangères à Luxembourg-Ville. Cet événement est organisé par la Communauté soudanaise au Luxembourg et la Friddens- a Solidaritéitsplattform.

La Communauté soudanaise au Luxembourg et la Friddens- a Solidaritéitsplattform annoncent la tenue d’un piquet de solidarité qui aura lieu le samedi 15 novembre à 15 h près du ministère des Affaires étrangères, rue du Palais de Justice à Luxembourg.

Ensemble, elles énoncent plusieurs revendications pour négocier une solution au conflit, dont notamment une implication de l’Union africaine, un soutien au plan de paix du «Quad» (Arabie saoudite, Émirats arabes unis, Égypte, États-Unis), une hausse de l’aide humanitaire ou encore un embargo sur les armes.

Depuis avril 2023

Le pays est en proie à un conflit entre l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane et les FSR de Mohammed Daglo depuis avril 2023. Celui-ci se concentre désormais au Kordofan, région stratégique car située entre la capitale Khartoum, contrôlée par les militaires, et le Darfour, aux mains des paramilitaires. Les violences continuent aussi au Darfour, selon l’Ocha, qui fait état de «multiples frappes aériennes et de drones» survenues dimanche dernier, sans pouvoir donner de bilan du fait de l’accès limité au terrain et des difficultés de communications.

Depuis la chute aux mains des paramilitaires le 26 octobre de la ville d’El-Facher, dernier bastion de l’armée au Darfour, l’ONU a fait état de massacres, viols, pillages et déplacements massifs de population. Des images satellites analysées par le Humanitarian Research Lab (HRL) de l’université américaine de Yale, qui documente la situation à El-Facher depuis le début du siège il y a 18 mois, ont permis de mettre en évidence des atrocités sur place.

Ces rapports ont déclenché «l’indignation générale», a déclaré à l’AFP Nathaniel Raymond, le directeur du HRL, qui croise les vidéos postées par des paramilitaires «en train de tuer des gens à un volume record» avec les images satellites afin de géolocaliser les exactions.

Le patron de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, s’est indigné des «attaques continues visant le système de santé», affirmant que quatre personnes, dont des enfants, avaient été tuées à l’hôpital pédiatrique de la région de Kernoi, au Darfour, près de la frontière du Tchad.

Pourparlers ou combats ?

L’émissaire américain pour l’Afrique, Massad Boulos, s’est efforcé ces derniers jours, lors d’un déplacement au Caire, de finaliser une proposition de trêve humanitaire formulée mi-septembre sous son égide par un groupe de médiateurs incluant aussi l’Égypte, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis.

Ce groupe de médiation, dit du Quad, travaille sur un plan global de paix pour le Soudan, mais ses dernières propositions sont restées lettre morte. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, avait pourtant exhorté mardi les belligérants à «venir à la table des négociations» et à «mettre fin à ce cauchemar de violence». Mais après avoir étudié la proposition de cessez-le-feu, les autorités pro-armée ont affirmé que la guerre allait continuer.

«Les préparatifs pour la bataille du peuple soudanais se poursuivent», a déclaré le ministre de la Défense, Hassan Kabroun.

Le Conseil de souveraineté présidé par le chef de l’armée, le général al-Burhane, a néanmoins présenté un plan pour «faciliter l’accès à l’aide humanitaire» et «la restauration de la sécurité et de la paix dans toutes les régions du Soudan», selon le compte-rendu du ministre.

«Malnutrition sévère»

«La situation sur le terrain est très compliquée», a reconnu la porte-parole de la Maison-Blanche, Karoline Leavitt. Plus de 71 000 civils ont fui El-Facher depuis sa chute et quelque 12 000 arrivées ont été enregistrées à Tawila, selon l’ONU. La guerre entre l’armée et les FSR a déjà fait des dizaines de milliers de morts et près de 12 millions de déplacés, selon l’ONU.

La situation des populations déplacées reste critique, a averti l’Unicef en soulignant que 14,6 % des enfants de moins de cinq ans souffraient de malnutrition sévère.