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[BGL Ligue] El Foukhari : «Des coaches qui travaillent avec leur fils…»


(Photo : Editpress)

Salem El Foukhari est le nouveau coach du Swift. Il va devoir y gérer son fils, certes, mais, et c’est bien plus important, une équipe qu’il veut faire progresser.

À quoi doit et à quoi va ressembler votre prise de pouvoir dans ce club cerné par les particularismes, entre interdiction de recrutement et dettes envers les anciens joueurs?

Salem El Foukhari : Je connais le club, je connais les joueurs. J’ai vu presque tous leurs matches et c’est aussi pour ça qu’ils se sont orientés sur moi. Il y a là des profils très jeunes. Des garçons de 2002, 2003, 2004… Ça va jusqu’en 2006. Il leur faut un formateur qui ait du caractère, mais qui ait le costume d’entraîneur. Je sais comment ça se passe, j’ai fait des années à Forbach en montant ou en me maintenant avec des jeunes du cru. Les dirigeants du Swift voulaient un profil comme le mien et ils ont fait abstraction du reste.

On voit où vous voulez en venir avec ce « faire abstraction du reste« ? Au fait d’arriver à la tête d’un club où évolue votre fils alors que le club, justement, vient de vivre une grosse crise liée à la partialité d’un directeur sportif père d’un de vos joueurs…?

(il coupe) Cela n’a rien à voir, déjà parce que mon fils, lui, fait partie des titulaires (NDLR : contrairement à Yanis Bouazzati, dont le temps de jeu le désigne comme joueur d’appoint). Et des coaches qui travaillent avec leur fils, il y en a plein dans le monde du football et cela ne pose pas de problème. Mais ce sujet me gêne. J’aurais préféré qu’on commence à parler de ce que j’ai fait avant d’arriver là.

Et votre fils, il est content de travailler avec son père?

Je ne sais pas s’il est content, mon fils. Il me connaît, il a l’expérience de mon caractère, il sait que je suis très dur. Et quand j’enfile le costume, je ne suis plus le papa, mais l’entraîneur. Je suis une autre personne, sans pitié. Et puis de toute façon, il n’a pas le choix. Un coach veut gagner et il ne fait pas de sentiment. Rappelez-vous quand vous étiez jeune et que vous jouiez au foot : un coach l’a-t-il déjà fait pour vous? Par contre, c’est toujours le coach qui trinque et aucun joueur ne bougera jamais pour un coach. Ils reviennent le lendemain comme si de rien n’était et oublient facilement ce que tu as fait pour eux. Et ce sera pareil pour moi quand ça m’arrivera. Et c’est comme ça.

La visibilité qu’on vient trouver au Luxembourg, elle est top!

Cela ne dessine pas un lien très rose entre un coach et ses joueurs.

Cela n’empêche pas de très bien travailler avec eux, de leur permettre de passer des caps jusqu’à les amener, à terme, au professionnalisme. Quand j’étais à Forbach, j’ai envoyé au Luxembourg des Saïd Idazza, des Thierry Steimetz, des Semir Louadj…

Donc ces garçons que vous prenez en main et qui ont signé cet été pour un coach, Hakim Menaï, qui leur a expliqué avec franchise ce qu’est la situation du club…

Non mais jamais un joueur ne vient pour toi! Peut-être un ou deux, comme ça, de temps en temps. Mais les gars qui sont venus au Swift sont venus parce qu’ils manquaient de perspectives et qu’ils sont venus se relancer, chercher de la visibilité. Moi, mon fils, il avait des propositions en N2 et même en N1 française mais à 20 ans, la visibilité qu’on vient trouver au Grand-Duché, elle est top! Et si on vous dit que c’est difficilement gérable pour quelqu’un qui n’a pas bâti ce groupe, c’est du pipeau.

Comment regardez-vous ce qui s’est passé avant vous?

Ce qu’ont fait Hakim Menaï et les gens qui l’entouraient est très bon. Ils ont pris les points qu’il fallait prendre. Ils ont abattu un travail exceptionnel en très peu de temps et ils méritent des félicitations.

Que pouvez-vous améliorer dans ce groupe qui aurait gardé son coach, performant, sans ce problème interne? 

Si on décortique, le contenu me gêne. Cette équipe marque beaucoup sur phases arrêtées, j’aimerais qu’on fasse mieux en gardant les bases. Je veux qu’on conserve la grinta, l’envie, mais en revenant à plus de contenu, plus de possession, plus de maîtrise dans le jeu. Je ne sais pas si cela prendra très vite, mais c’est le genre de choses qui se travaillent. On va bosser deux ou trois systèmes et faire en sorte que ce soit fluide. Mais je ne sais pas combien de temps ça prendra.

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