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Ambiance glaciale à la COP

Nous avons loupé la marche. Nous le savions déjà un peu, avouons-le. Alors que la COP 30 doit s’ouvrir lundi au Brésil, à Belém, les premiers dirigeants internationaux ont admis sur place, hier, que le monde n’avait pas réussi à limiter le réchauffement climatique comme l’envisageait l’accord de Paris il y a dix ans. «Nous avons échoué» à limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C par rapport à la période préindustrielle, a déploré le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, évoquant une «faillite morale» (lire aussi en page 11). C’était l’objectif le plus ambitieux de l’accord de 2015, rappelle l’Agence France-Presse. Et pour couronner le tout, en prélude à la grande réunion internationale, l’ONU a confirmé que l’année 2025 serait la 2e ou 3e année la plus chaude jamais enregistrée. Ambiance. 

Nous voici donc embarqués dans un combat pour stopper la poussée du mercure vers des niveaux encore plus dévastateurs. Le rendez-vous sera donc crucial et sera une nouvelle fois l’occasion de découvrir les dissensions entre États, entre ceux qui rejettent d’un revers de la main les risques climatiques (les États-Unis en tête), les premiers de la classe européens et les pays dits émergents qui se retrouvent piégés par ce risque et ne peuvent plus se développer comme ils le voudraient. On comprend ces derniers. Eux aussi ont une population qui veut profiter des joies de la consommation et de l’accès immédiat à de nombreux produits. Et pour cela, il faut de l’énergie, des usines, des transports.

Nous avons donc échoué. Pour l’instant, nous ne sentons presque rien de différent dans nos vies. Pourtant, le dérèglement climatique va éclabousser nos contrées pourtant situées dans une zone tempérée dans quelques décennies, c’est certain. À l’autre bout du monde, difficile d’imaginer que les nombreuses populations vont rester dans des régions où il sera impossible de vivre à cause des sécheresses, des pénuries alimentaires ou d’inondations répétées. Crises humanitaires et crises migratoires vont encore rythmer ce siècle. Ce cocktail risque aussi de provoquer des conflits pour l’accès aux ressources. Nous serons aux premières loges.

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