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NovAsco : pourquoi la colère sociale risque d’exploser à Hagondange


Manifestation pour sauver l’usine d’acier de Hagondange, en septembre 2025. Un temps qui paraît loin, désormais. (Photo d’archives Karim Siari)

La colère gronde à Hagondange. Les syndicats de l’usine d’acier NovAsco préparent l’après liquidation. Pour le moment, les administrateurs ne prévoient aucune mesure extralégale financière. Alors que les sidérurgistes n’ont pas ménagé leurs efforts ces dernières années.

La colère gronde chez les sidérurgistes de NovAsco-Hagondange. Le redressement judiciaire s’achèvera mercredi 12 novembre. L’usine est à l’arrêt depuis juillet dernier. Le Parti communiste fait tourner une pétition sur le Web, pour la nationalisation temporaire de l’usine d’acier automobile.

Mais dans les rangs syndicaux, plus personne n’y croit. Quatrième redressement judiciaire depuis 2011… C’est celui de trop. Certes, le procédé de Hagondange est moderne : de l’acier décarboné, sans utiliser de charbon. Mais les installations sont vétustes, ce qui effraie les investisseurs sérieux.

Pour les 470 salariés de Hagondange, le combat porte désormais sur le plan de licenciements. C’est là que la colère gronde : les mesures d’accompagnement qui se profilent ne sont pas à la hauteur. En juillet, l’intersyndicale avait obtenu la consignation de 5 millions d’euros à la Caisse des dépôts. Le fruit des ventes d’un stock d’acier que les ouvriers menaçaient de bloquer. «Il reste aussi quelques millions de trésorerie en caisse, estime Yann Amadoro, de la CGT. 10 millions probablement». Problème, aucune mesure extralégale financière n’est sur la table. Aucun chèque de départ, autre que celui des indemnisations classiques selon l’ancienneté.

«C’est le fruit de notre travail !»

«On nous parle d’accompagnement sur la formation, d’accord, analyse Yann Amadoro. Mais les sidérurgistes ont fait de grosses concessions pour essayer de sauver l’usine. Sur les heures, sur les salaires. C’est le fruit de notre travail, on veut en voir la couleur !»

Ultime sentiment de mépris dans ce dossier : les millions restant dans les caisses pourraient être mobilisés pour démanteler l’usine, de façon classique, par le liquidateur judiciaire. L’ambiance est électrique à Hagondange. Les autres sites du groupe NovAsco sont moins inquiets. L’aciérie de Dunkerque intéresse des investisseurs. Nancy-Custines et Saint-Étienne, deux petites usines de finition, ont aussi de potentiels repreneurs.

Hubert Gamelon
(Le Républicain Lorrain)

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