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Projet inclusif à Kass-Haff : «C’est notre manière de rendre le monde meilleur»


Casquette sur la tête, Aloyse charge le fumier dans la brouette, aidé par Jean-Marie. (Photos : Christelle Brucker)

Chaque mercredi, des résidents du foyer Atert à Useldange viennent prêter main forte à la ferme Kass-Haff. Un pari 100% gagnant pour l’inclusion.

Ce matin-là, en pleines vacances scolaires et sous un beau soleil, la ferme Kass-Haff de Rollingen fourmille d’enfants venus découvrir en famille les animaux et leur univers.

De grosses poignées de foin dans les mains, ils se faufilent entre des travailleurs bien occupés à nettoyer les enclos des vaches.

Des apprentis fermiers pas tout à fait comme les autres, puisqu’il s’agit d’un petit groupe de résidents du foyer Atert d’Useldange.

Ce lieu de vie encadré pour adultes atteints d’un handicap psychique chronique (schizophrénie, psychose ou encore bipolarité) est géré par De Park, un service rattaché au Centre hospitalier neuro-psychiatrique.

Motivés peu importe la météo

Jean-Marie, René, Michèle, et Aloyse sont ainsi présents tous les mercredis toute l’année, sous la chaleur comme sous la neige!

Parmi les courses, la préparation des repas, les promenades en forêt, les animations sportives ou les jeux qui rythment leur semaine, ce rendez-vous fixe à la ferme est devenu un vrai repère et surtout, une activité à laquelle ils tiennent beaucoup.

Le sentiment d’être utile

C’est leur éducatrice graduée, Ana Serrenho, qui a lancé ce projet il y a maintenant quatre ans, convaincue des bienfaits de cet accompagnement socio-pédagogique.

«C’est vraiment intéressant pour eux. Au-delà du contact avec les animaux, ils ont le sentiment d’être réellement utiles à travers l’accomplissement de tâches dont ils sont responsables, et leur connaissance du matériel ou des outils», constate-t-elle.

Le site compte 80 vaches laitières de la race Montbéliarde.

 

«Le personnel les félicite régulièrement, ce qui booste également leur confiance en eux et en fait une expérience positive.»

Des travaux simples mais indispensables

Avec 80 vaches laitières sur le site, pas de temps à perdre! Ensemble, les participants balayent le foin humide le long des box, remplissent les mangeoires au son des meuglements, ou aident à remettre en ordre l’aire de jeu dans la grange.

Selon la saison, ils peuvent aussi transporter et entreposer du bois de chauffage. Toujours sous l’œil bienveillant de leur accompagnant, chacun peut évoluer de manière autonome, selon ses capacités du jour et à son rythme.

À la fin de la matinée, il faut bien nettoyer le matériel.

 

Par exemple, ce matin, Michèle marche un peu au ralenti, tandis qu’Aloyse est sur tous les fronts. Ces sorties réveillent, chez ce monsieur de 70 ans, des souvenirs d’enfance à la campagne.

«J’aime travailler ici, tout me plaît», sourit-il. «C’est vraiment le fermier de notre groupe», ajoute fièrement l’éducatrice.

Curieux d’apprendre

Jean-Marie, 55 ans, aussi adore venir : le mercredi matin, c’est lui qui est toujours le premier prêt pour partir. Curieux d’en apprendre davantage sur le travail de fermier, il pose de nombreuses questions au personnel de Kass-Haff et se dit très admiratif de l’engagement que demande leur métier.

Pour les bêtes, c’est l’heure du repas : le moment préféré de Michèle.

 

De son côté, Michèle, 36 ans, aime approcher les vaches : les bêtes ne l’effrayent pas, malgré leur taille imposante. Enfin, René, 62 ans, s’applique particulièrement au travail de nettoyage, avec un résultat immédiatement visible.

«Ils échangent avec tout le monde»

D’ailleurs, le propriétaire des lieux, Tom Kass, confirme que le groupe effectue un travail remarquable, même si, pour lui, l’essentiel est ailleurs : «L’ouverture de notre ferme vers l’extérieur, c’est primordial pour nous. Et eux, ça les sort de leur bulle.»

«Ils échangent avec tout le monde, côtoient des enfants, se sentent inclus… C’est notre manière de rendre le monde meilleur», confie-t-il.

Sa ferme accueille également les mardis et jeudis un groupe du foyer Ettelbruck, géré par De Park, et bientôt, des élèves du Centre pour le développement intellectuel (CDI) devraient suivre ce même modèle.

Sous les yeux des enfants intrigués, le groupe poursuit son travail.

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