Pendant trois jours, celle qui vit au Luxembourg depuis ses 9 ans a plongé au cœur des débats et des drames sociaux contemporains italiens. Nous l’avons rencontrée.
Depuis plusieurs années, le festival du Film italien de Villerupt donne la chance à des lycéens de la Grande Région et du Luxembourg de participer à son jury jeunes. Le temps d’un week-end, ils visionnent plusieurs films et doivent choisir le long métrage qu’ils récompenseront d’un Amilcar, le trophée du festival.
Camilla Carotenuto, 16 ans, est une lycéenne née en Italie, à Parme. Elle est arrivée à l’âge de neuf ans au Luxembourg. «C’était pour le travail de mes parents. Toute ma famille vit toujours en Italie», confie-t-elle. C’est donc naturellement qu’elle a décidé de participer au jury jeunes du festival de Villerupt. Avec sept autres camarades originaires de Longwy, Metz, Thionville ou encore Nancy, elle a passé trois jours à visionner des longs métrages et à en débattre.
Les films étaient tous incroyables
«C’était une superbe expérience. Les films étaient tous incroyables. Je ne m’attendais pas forcément à ça vu qu’il s’agissait des premiers ou deuxièmes films des réalisateurs», note la lycéenne. Malgré ses liens avec l’Italie, Camilla Carotenuto ne connaissait que très peu le cinéma de son pays natal. «J’ai vu les grands classiques comme les westerns spaghettis ou certaines comédies. Mais je reconnais que je ne m’étais pas trop intéressée au cinéma italien actuel. Et c’est une très bonne surprise», s’enthousiasme-t-elle.
À travers ces films, Camilla Carotenuto a pu également découvrir ou redécouvrir les problèmes de société qui affectent l’Italie. «Les thèmes des films étaient très différents. Certains ont abordé le problème de l’addiction aux drogues, d’autres la violence ou la pauvreté», détaille-t-elle. Et parmi ces films, il en est un qui l’a particulièrement touchée. «Il s’agit de Ciao bambino. Il fait écho à ma propre histoire, car mon père est né à Naples. C’est dans cette ville que se joue la trame de ce film qui raconte l’histoire d’amour entre un homme et une prostituée», raconte cette élève en classe de première au lycée Vauban.
«On a tous créé des liens très forts»
Bien qu’elle se destine à des études de médecine ou de psychologie, la jeune fille a mis à profit cette expérience pour découvrir le cinéma italien. «Cela m’a donné envie de plus m’y pencher. J’ai regardé de nombreux films depuis le week-end du jury jeunes. Je pense que je reviendrai au festival l’année prochaine (…). Je trouve que c’est une très bonne chose qu’il se déroule à Villerupt, où il y a toujours une importante communauté d’Italiens. Cela démontre que la culture italienne est restée ancrée dans cette ville», souligne Camilla Carotenuto.
Pour la lycéenne, siéger dans un jury et regarder un film en tant que simple spectatrice sont deux expériences radicalement différentes. «J’ai essayé d’avoir un regard objectif sur le film, même si ça me touchait personnellement. C’est un exercice très différent que j’ai beaucoup aimé. On regardait trois ou quatre films dans la journée, ça allait très vite. Je prenais des notes à la fin pour me souvenir de chaque histoire.»
Le moment de la délibération entre les membres du jury a aussi été un moment marquant pour l’adolescente. «Tout le monde a parlé, délibéré, exprimé ce qu’il voulait. C’était la partie la plus compliquée, car j’avais envie de donner un prix à tous les films que j’avais vus», sourit-elle.
Au-delà de la découverte cinématographique, c’est la dimension humaine de cette expérience que retient la jeune lycéenne. «On a tous créé des liens très forts. Même avant la délibération, on se disait nos films préférés. C’était vraiment une ambiance de colonie de vacances», confie-t-elle.
Une dernière étape attend Camilla Carotenuto avant la fin de son expérience au festival du Film italien de Villerupt. Demain, elle sera présente à la cérémonie de clôture pour remettre, avec ses camarades, l’Amilcar du jury jeunes.