Alors qu’elle demeure soutenue au troisième trimestre, le Statec table désormais sur une inflation de 2,2 % en 2025, mais celle-ci devrait tomber à 1,5 % l’année prochaine.

Même si elle a largement reculé en 2025 par rapport aux taux qu’elle a pu connaître en 2022 et 2023, l’inflation continue d’être alimentée par la volatilité de certains prix. Dernièrement, ce sont ceux de l’énergie, en baisse un an plus tôt, qui ont joué sur le taux actuel. La hausse de 11,7 % sur un an dans ce secteur a entraîné une inflation de 2,7 % en octobre en glissement annuel. Les prix de l’énergie contribuent ainsi à plus d’un quart de l’inflation totale.

Affichant une moyenne d’environ 65 dollars le baril en octobre, le prix du Brent s’est redressé ces derniers mois après avoir atteint un pic de 80 dollars en juin sous l’influence des tensions géopolitiques au Proche et Moyen-Orient. Et malgré une baisse du prix en euros en octobre d’environ 18 % sur un an, l’inflation annuelle des produits pétroliers reste élevée au Luxembourg (+ 7 % sur un an). «Les marges de raffinage étant nettement plus élevées par rapport à l’année dernière, cette baisse ne s’est pas directement traduite par une diminution équivalente des prix des carburants», analyse le Statec. L’inflation annuelle des services s’est également renforcée dans le Grand-Duché en octobre (+ 2,6 % sur un an), tandis que les pressions sur les prix de l’alimentation se sont atténuées (+ 2 % sur un an en octobre contre 2,5 % en août).

Recul dans la zone euro

Toujours d’après le Statec, l’inflation devrait progresser au cours des deux derniers mois de l’année. La baisse moins soutenue qu’anticipé des prix des carburants au troisième trimestre 2025 mène l’institut à réviser sa prévision d’inflation pour cette année à 2,2 %

Dans la zone euro, l’inflation recule légèrement, de 2,2 % en septembre à 2,1 % en octobre, indiquant une convergence progressive vers la cible de 2 % de la BCE. Comme au Luxembourg, l’inflation des services y demeure dynamique (+ 3,4 % en octobre, contre 3,2 % en septembre) tandis que celle des produits alimentaires ralentit (de 3 % en septembre à 2,5 % en octobre). «En revanche, les prix de l’énergie y ont poursuivi leur baisse (- 1 % sur un an en octobre), prolongeant ainsi le recul persistant observé depuis mars.»

Une inflation sous les 2 % en 2026

Mais la situation devrait s’améliorer en 2026, tant en Europe qu’au Grand-Duché. Sur le continent, l’inflation prévue s’inscrit dans une fourchette allant de 1,5 %, selon Oxford Economics, à 2 %, d’après l’OCDE. Pour 2027, les prévisions convergent vers 2 %.

Le Luxembourg devrait connaître lui aussi un recul de l’inflation avec un taux annuel estimé à 1,5 % en 2026. Le prix de l’électricité reculerait en effet de 15 % grâce à la contribution de l’Etat sur les tarifs d’utilisation des réseaux d’électricité. Par ailleurs, les baisses anticipées des prix du gaz et du Brent (de respectivement -7 % et -8 % en 2026) devraient faire reculer l’inflation énergétique à -6,3 % l’année prochaine. L’inflation des services serait quant à elle de 2,5 % en 2026 et celle de l’alimentation de 2,4 %. Dans l’hypothèse où les mesures gouvernementales seraient prolongées jusqu’en 2027 et où la conjoncture générale s’améliorerait progressivement au Luxembourg et en zone euro, l’inflation pourrait s’approcher de l’objectif de 2 % en 2027, avec une inflation annuelle estimée à 1,9 %.

Si ces prévisions se confirmaient, la prochaine tranche indiciaire serait donc prévue pour le 3e trimestre 2026, suivie d’une nouvelle tranche au 3e trimestre 2027.