Les 550 salariés de l’entreprise sont toujours dans l’attente de la signature d’une nouvelle convention collective. La faute au manque de dialogue de la direction d’après les syndicats.

Le «même blocage» et la «même incompréhension». C’est ainsi que l’OGBL résume les discussions avec les dirigeants de Cebi Luxembourg dans les négociations sur la nouvelle convention collective de travail (CCT). «La direction reproduit actuellement le même scénario pour la troisième fois en moins de dix ans : elle promet le dialogue, puis refuse tout progrès réel.» Les 550 salariés de cette entreprise spécialisée dans le développement de composants électromécaniques pour le secteur de l’automobile et de l’électroménager attendent donc toujours le renouvellement de leur CCT.

Des tensions étaient déjà apparues lors des précédentes négociations en 2018 et 2022, obligeant même les salariés à se mobiliser. «L’OGBL et la délégation du personnel espéraient que la direction aurait enfin compris qu’une convention collective doit évoluer et non servir de variable pour réaliser des économies. Mais la stratégie adoptée démontre le contraire», regrette le syndicat.

Celui-ci dénonce une «approche provocatrice et rétrograde» apparue dès le début des discussions. D’après l’OGBL, la direction a d’abord proposé des dégradations «substantielles» des droits existants, avant de présenter le maintien du statu quo comme un compromis. «Il s’agit là d’une manière de négocier qui n’a rien de constructif : on ne construit pas le progrès social à partir de reculs et on ne récompense pas la loyauté du personnel en gelant ses droits.» Pour les représentants du personnel, il est impensable de ne pas faire évoluer la CCT, «fruit d’années de lutte, de mobilisation et de dialogue.»

C’est donc une profonde déception qui anime le syndicat face à une direction reproduisant les mêmes schémas que par le passé. «Depuis plus de dix ans, les salariés de Cebi réclament des augmentations salariales collectives, la reconnaissance de leur ancienneté et le renforcement des acquis sociaux. La direction, quant à elle, persiste à aborder ces négociations sous l’angle des coûts, au lieu d’y voir un investissement dans les personnes qui font vivre l’entreprise.»

L’OGBL rappelle aussi que Cebi a bénéficié à plusieurs reprises du soutien de l’État luxembourgeois : aides à la recherche, subventions, dispositifs de chômage partiel… Pour le syndicat, la direction ne peut donc pas revendiquer la solidarité et des aides publiques tout en refusant un minimum de reconnaissance sociale envers son propre personnel. Si elle reste ouverte à une dernière réunion de négociation, la délégation du personnel est prête à aller plus loin si celle-ci ne répond toujours pas à ses revendications. «Si la direction refuse d’aller dans cette voie, le conflit aura lieu dans l’entreprise. Des assemblées d’information dans chaque équipe et sur chaque poste seront organisées, et des actions syndicales sont d’ores et déjà envisagées», affirme l’OGBL qui rappelle que le progrès social n’est pas négociable.