Le 28 décembre à Dubai aura lieu un nouvel épisode avec le match entre la n° 1 mondiale Aryna Sabalenka, 27 ans, et l’Australien Nick Kyrgios, 30 ans et ex-n° 13 mondial.
Cet évènement ramène plus de 52 ans en arrière, en 1973. L’Américain Bobby Riggs, ex-joueur pro alors âgé de 55 ans, avait affronté coup sur coup les deux joueuses qui dominaient alors le tennis féminin, Margaret Court puis Billie Jean King.
Lui qui clamait que le tennis féminin était si inférieur qu’il pouvait battre n’importe quelle femme avait remporté facilement le premier épisode en mai 1973 face à l’Australienne de 31 ans (6-2, 6-1). Après sa victoire, il avait ironisé sur le niveau du circuit féminin, moquant le fait qu’une des meilleures joueuses au monde n’avait pas été «capable de battre un gars avec un pied dans la tombe».
Mais quatre mois plus tard, il avait en revanche subi la loi de Billie Jean King, 29 ans, battu nettement en trois sets 6-4, 6-3, 6-3. Ce match face à sa compatriote à Houston, diffusé en prime time à l’époque sur la chaîne ABC, a notamment inspiré une fiction sortie en 2017, Battle of the Sexes.
«Une force de la nature»
«J’ai un immense respect pour Billie Jean King et pour tout ce qu’elle a accompli pour le tennis féminin», a déclaré Sabalenka, qui dispute actuellement le Masters féminin, dans le communiqué des organisateurs de cette nouvelle «Bataille des sexes». «Je suis fière de représenter le tennis féminin et de participer à cette version moderne du mythique match de la Bataille des sexes (…) J’ai beaucoup de respect pour Nick, mais croyez-moi, je suis prête à donner le meilleur de moi-même», a ajouté la Biélorusse.
«Quand la numéro un mondiale vous défie, on répond présent. J’ai un immense respect pour Aryna, c’est une force de la nature et une véritable championne», a affirmé de son côté Kyrgios, finaliste à Wimbledon en 2022 et aujourd’hui quasiment retraité, avec seulement cinq matches joués cette saison pour quatre défaites.
Trois ans avant le match de 1973 entre Billie Jean King et Bobby Riggs, King et huit autres joueuses – surnommées les «Original Nine» – avaient défié les autorités du tennis en créant les Virginia Slims Series, un circuit féminin professionnel et autonome aux dotations plus élevées que celles des tournois traditionnels. En 1973, King et ses partenaires militantes étaient allées encore plus loin en fondant la Women’s Tennis Association (WTA), qui demeure aujourd’hui le circuit professionnel féminin.
Cette année-là, l’US Open était devenu le premier tournoi du Grand Chelem à offrir aux hommes et aux femmes une dotation égale, une véritable révolution à l’époque.