Spécialisée dans l’armement, l’entreprise a annoncé la construction d’une nouvelle usine en partenariat avec Romarm. Ce nouveau site devrait entraîner la création de 700 emplois.
Le géant allemand de l’armement Rheinmetall et la compagnie d’Etat roumaine Romarm ont signé lundi un contrat de construction d’une usine de poudre propulsive dans la ville de Victoria, au centre de la Roumanie. L’accord prévoit que Rheinmetall détiendra 51% de la coentreprise érigée avec Pirochim Victoria, une filiale de Romarm, pour investir ensemble «plus de 500 millions d’euros» dans un site devant démarrer sa production en 2028, selon un communiqué de Rheinmetall.
Le groupe de Düsseldorf compte ainsi «renforcer sa présence sur le flanc est de l’OTAN», et «établir une production stratégiquement importante de poudre propulsive dans le pays», explique-t-il. La capacité de production annuelle devrait être d’environ 300.000 charges propulsives modulaires, ce qui nécessite environ 750 tonnes de poudre. A cela s’ajouteront 200 tonnes de poudre pour répondre à la demande locale en Roumanie. Le pays appartenant à l’ancien bloc soviétique, qui partage une frontière de 650 kilomètres avec l’Ukraine, dénonce régulièrement des violations de son espace aérien par des drones russes. L’usine doit créer environ 700 emplois.
20 000 tonnes de poudre d’ici 2030
Avec cette nouvelle usine, Rheinmetall se rapproche de son objectif «d’atteindre une capacité de production annuelle de 20 000 tonnes de poudre propulsive d’ici 2030», déclare Armin Papperger, président du directoire du groupe, dans le communiqué. Rheinmetall a annoncé mardi dernier la construction d’une autre usine en Bulgarie, pour produire de la poudre à canon, des munitions d’artillerie et des systèmes de chargement modulaires, représentant un investissement d’un milliard d’euros. Celle-ci devrait être opérationnelle dans quatorze mois. A la Bourse de Francfort, le titre Rheinmetall a gagné 3 %.
Le groupe profite du tournant vers le réarmement engagé par les pays européens, dont l’Allemagne, après l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022. Berlin a depuis mis fin à des années de sous-investissement militaire longtemps compensé par le bouclier de défense américain.