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L’arme de la peur

Un missile qui peut voler de façon quasi permanente grâce à une propulsion nucléaire, une torpille qui peut transporter une charge atomique et raser des villes portuaires… Vladimir Poutine multiplie les annonces concernant ses nouvelles armes. Les propos sont comme à l’accoutumée grandiloquents et servent le discours nationaliste et impérialiste du maître du Kremlin. Pour résumer : gare à nous si nous tentons quoi que ce soit contre lui.

La menace est réelle et a tapé aussi sur les nerfs du président américain, Donald Trump. Mais d’une drôle de façon. Il semble agacé par ces gesticulations guerrières. Lui aussi veut fanfaronner un minimum. Pour cela, il a demandé de relancer une vaste campagne de tests de bombes nucléaires. L’armée américaine se tient donc prête. Oui, on en est là. Qui aura la plus grosse arme ? Nous verrons à la fin du concours si nous survivons à tout ce cirque.

La multiplication des provocations de part et d’autre du nouveau rideau de fer n’est pas près de s’arrêter. Nous sommes dans un nouvel épisode de tension après les fausses rencontres affectueuses entre les dirigeants américain et russe.  C’était bien pour les caméras, mais aujourd’hui le metteur en scène est passé du «buddy movie» au thriller. En attendant le film catastrophe?

Nous voilà donc embarqués dans une nouvelle phase qui va mettre le monde à rude épreuve alors qu’aucune lueur d’espoir pour un arrêt des combats en Ukraine ne se profile. Poutine continue de s’appuyer sur son avantage sur le terrain et à «préparer» son pays à se battre face à la menace occidentale.

Il pousse le discours guerrier jusqu’au maximum en rassurant sa population sur ses capacités militaires et ses armes «magiques». Il le faut bien, cela fait plus de trois ans et demi qu’il se casse les dents sur un petit pays à ses frontières qui résiste vaillamment à la surprise de tous. La guerre ne s’arrêtera pas, Poutine ne peut que gagner du temps et trouver des ennemis de plus, organiser des parades et agiter le spectre de l’OTAN. Que dira-t-il à ses habitants pour les tenir si, du jour au lendemain, les tensions disparaissaient avec l’Occident ?