Le débat à la Chambre sur l’interdiction du moteur à combustion à l’échelle de l’UE s’est achevé par une conclusion positive : une très large majorité des députés luxembourgeois soutient l’objectif que se sont fixé les Vingt-Sept pour 2035.
L’ADR et son député Tom Weidig, les initiateurs de la discussion, se retrouvent isolés. Ils espéraient peut-être obtenir le soutien du CSV, membre du Parti populaire européen (PPE). Dans les rangs de la première formation politique au Parlement européen, les voix remettant en question l’interdiction de mise sur le marché de nouveaux véhicules équipés d’un moteur thermique deviennent plus nombreuses.
Le plus important soutien à un retour en arrière n’est autre que le chancelier allemand, Friedrich Merz, qui voit dans la transition vers une mobilité zéro émission un danger existentiel pour les constructeurs allemands.
De plus en plus de gouvernements et de hauts responsables politiques militent pour revenir sur des objectifs climatiques jugés non seulement irréalistes, mais aussi irresponsables en termes de compétitivité.
Le raisonnement est toujours le même : pourquoi le Vieux Continent – voire le petit Luxembourg – devrait faire figure de précurseur en matière de réduction massive des émissions de CO2 si des pays majeurs comme les États-Unis ou la Chine ne se préoccupent guère de leur empreinte carbone?
Cette vision des choses est trop simpliste. Ne rien faire n’est pas une option. Le mégaouragan Melissa, qui a provoqué des dégâts sans précédent dans les Caraïbes (lire en page 9), n’est qu’une illustration des effets du réchauffement climatique. Hier, l’Espagne a rendu un hommage aux victimes des inondations qui ont frappé, il y a un an, la région de Valence.
Dans ce contexte, il est déplorable que l’UE ne parvienne pas à s’accorder sur un nouvel objectif intermédiaire de réduction des émissions de CO2. Le gouvernement luxembourgeois, encore critiqué hier à la Chambre pour sa politique climatique, plaide pour une réduction de 90 %.
C’est la seule voie à suivre pour éviter le point de non-retour. À condition qu’ils tirent dans la bonne direction, des ajustements, en concertation avec l’industrie, doivent cependant rester possibles.