Les ministres luxembourgeois et belge des Affaires intérieures ont réaffirmé, lundi, leur volonté de renforcer encore leur coopération en matière de sécurité intérieure et sécurité civile.

Pas plus tard que samedi soir, la coopération étroite entre les corps de police de la Belgique et du Luxembourg a permis l’arrestation d’un homme suspecté d’avoir enlevé son ex-compagne et son enfant. Il avait pris la fuite depuis la Belgique en direction de l’Allemagne avec les deux otages. Une patrouille de police a finalement pu intercepter le véhicule sur le territoire luxembourgeois, dans la commune de Martelange.

«L’échange entre les autorités policières, mais aussi l’échange d’informations dans le respect de la protection des données personnelles sont essentiels», souligne le ministre des Affaires intérieures, Léon Gloden, en clôture de la visite de travail au Luxembourg de son homologue belge Bernard Quentin.

«La coopération policière entre le Luxembourg et la Belgique, et plus particulièrement dans le cadre du traité de Police Benelux, se veut pragmatique», poursuit Léon Gloden, qui n’a pas manqué l’occasion de mettre plusieurs fois en avant l’excellence des relations avec le royaume voisin du Grand-Duché.

Le ministre fédéral belge en charge de la Sécurité et de l’Intérieur est d’ailleurs arrivé dès dimanche au Luxembourg, où il a pu visiter, en compagnie de son homologue grand-ducal, le château de Vianden.

«Cette visite entre partenaires et amis a permis d’évoquer toute une série de sujets qui nous préoccupent tous les deux. Nous sommes en fait des cousins. Et entre cousins, on s’entraide. Ni une pandémie, ni une crise, ni des inondations ne s’arrêtent aux frontières», affirme le ministre des Affaires intérieures.

Une priorité des deux pays serait de combattre la criminalité organisée ainsi que le trafic transfrontalier de stupéfiants. Dans ce contexte, il est prévu que Belgique et Luxembourg échangent les données collectées par les systèmes d’enregistrement automatique des plaques d’immatriculation, déjà en place côté belge et en cours de réalisation côté luxembourgeois.

«Les bandes de criminels et de trafiquants sont de mieux en mieux organisées et sans scrupules. Ils ont réussi à développer un business model et à prendre un avantage sur les forces de l’ordre. La coopération sur le terrain et l’échange d’informations sont donc absolument fondamentaux», juge Bernard Quentin.

Le second volet de la visite au Luxembourg du ministre belge de l’Intérieur a eu trait à la sécurité civile. «Un des sujets les plus importants est la résilience, qui n’est plus seulement un mot-clé, mais qui est devenu une véritable stratégie», déclare Léon Gloden.

Après la présentation, la semaine écoulée, de la stratégie nationale du Luxembourg en la matière, le ministre des Affaires intérieures compte, après les vacances de Toussaint, présenter l’application de la stratégie sur le plan local.

La coopération au niveau des corps de pompiers du Grand-Duché et de la province du Luxembourg fonctionne déjà très bien. Une prochaine étape sera une alliance renforcée dans le domaine du déploiement d’ambulances. Des échanges pour rendre plus performants les systèmes d’alerte LU-Alert et BE-Alert sont aussi prévus.

Ces dernières années, une catastrophe majeure a vu les secouristes belges et luxembourgeois travailler la main dans la main. Des équipes du CGDIS sont venues soutenir leurs collègues lors des graves inondations ayant frappé, en juillet 2021, la Province de Liège.

Près de 40 morts étaient à déplorer. «Il s’agit vraiment d’un traumatisme national. Mais, quelque part, un point de satisfaction est que notre coopération transfrontalière a bien fonctionné», avance Bernard Quentin.

Dans le sens inverse, il serait possible que la Belgique déploie des hélicoptères dans le cas où des feux de forêts plus importants se déclareraient au Grand-Duché.