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Renvoi de migrants : Gloden promeut les retours volontaires


Le ministre Léon Gloden a présenté le nouveau concept, vendredi, en présence de Jean-Paul Reiter, le directeur général de l’Immigration.

Le gouvernement cherche à promouvoir les retours volontaires de migrants obligés de quitter le Luxembourg. Ils peuvent bénéficier d’un encadrement social et d’un soutien financier.

Les migrants qui arrivent au Luxembourg vont désormais être soumis à un nouveau traitement. «Au moment de se présenter pour demander l’asile, ils sont pris en charge par deux agents. Le premier prend en charge la procédure administrative, le second, un conseiller de retour, informe d’emblée sur l’option du retour volontaire», résume le ministre des Affaires étrangères, Léon Gloden.

L’objectif serait de clarifier dès le départ les droits et obligations des personnes cherchant à trouver refuge au Grand-Duché. «Il nous faut avoir un discours honnête et respectueux envers les personnes concernées. Aujourd’hui, on ne leur propose le retour volontaire qu’au bout de la procédure d’asile. Il est compréhensible que cette option soit mal perçue par ceux qui sont déboutés. Il faut leur présenter les différentes options et les avantages d’un retour volontaire dans leur pays d’origine ou un pays tiers», développe le ministre chrétien-social.

«Une relation de confiance doit s’établir»

Il insiste à plusieurs reprises sur l’importance d’une «approche humaine» qui doit prévaloir à tout moment. «Une relation de confiance doit s’établir entre le demandeur d’asile et le conseiller de retour. D’où l’importance que ce dernier soit spécialement formé», explique Léon Gloden.

Une étape clé serait le moment où la perspective d’obtenir le statut de réfugié s’éloigne : «On va alors commencer à pousser davantage l’option du retour volontaire. Dans chaque phase, les personnes concernées bénéficient d’un accompagnement.»

Les migrants – y compris les gens se trouvant en séjour irrégulier au Luxembourg – sont pris en charge par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) ou le Programme européen de réintégration, géré par Frontex, l’agence de protection des frontières extérieures.

«Le meilleur accompagnement ne sert à rien si ne l’on ne réussit pas à convaincre les gens qu’ils pourront mener une meilleure vie dans leur pays d’origine. Ils peuvent donc profiter d’une assistance pour développer de nouvelles perspectives, un nouveau projet de vie, et ceci aussi pour éviter qu’ils reviennent aussitôt au Luxembourg», expose le ministre en charge de la politique migratoire.

Une aide maximale de 6 000 euros

Les aides au retour et à la réintégration englobent des formations professionnelles, un soutien logistique et la recherche d’un logement. S’y ajoute une aide financière. «Si les personnes optant pour un retour volontaire quittent le pays endéans 30 jours, elles peuvent profiter d’une aide variant, selon leur statut familial, de 3 900 à 6 000 euros», renseigne Léon Gloden.

Le gouvernement songe à engager des coopérations avec des pays nord-africains pour mieux cibler les besoins en main d’oeuvre. «L’Espagne est un exemple en la matière. Elle collabore avec la Tunisie, qui veut se positionner comme un leader dans le photovoltaïque. Des formations spécifiques sont encore organisées en Espagne avant que le retour s’effectue», relate le ministre, qui a récemment rendu visite à son homologue espagnol.

Gloden soutient les renvois de migrants criminels en Afghanistan

Le Luxembourg figure parmi les 19 pays européens soutenant une initiative de la Belgique qui a pour objectif de faciliter le renvoi de ressortissants afghans dans leur pays d’origine.

La Commission européenne est invitée à négocier un accord de retour avec les talibans, revenus au pouvoir depuis août 2021. Sont visés les Afghans résidant illégalement en Europe, en priorité ceux qui ont commis des crimes.

«En commettant de graves infractions, ils ont perdu leur droit de profiter du bouclier de protection qu’offre notre État de droit. Les ressortissants afghans condamnés doivent savoir qu’ils peuvent être expulsés. Cela fait aussi partie d’une politique migratoire responsable», avance Léon Gloden, qui plaide pour mener une «realpolitik». Pas question toutefois d’expulser des femmes et des enfants de nationalité afghane, insiste-t-il.

Vendredi, le LSAP a déposé une question parlementaire pour en savoir plus sur la démarche du gouvernement, tout en rappelant que «la situation des droits humains en Afghanistan continue de se dégrader».

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