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[Série] «Miraculous» : dix ans et en pleine croissance


Les aventures de Ladybug et Chat Noir vont s’étendre avec deux nouvelles séries, dont une qui quittera Paris pour le Japon. (Photo : miraculous corp)

Les aventures de Ladybug, démarrées il y a dix ans sur les écrans français, ont conquis la planète. Toujours concoctée par la même équipe d’«ermites» à Paris, la série animée Miraculous s’apprête à se développer.

Son auteur et réalisateur est resté ferme sur «l’ADN» de Miraculous, «mélange de « teenage drama » et de superhéros qui essayent de rendre le monde meilleur», dit Thomas Astruc. «Dans les premiers contacts, on me disait que ce serait bien que le héros soit un garçon plutôt qu’une fille. Il existait beaucoup de stéréotypes dans l’industrie du dessin animé», se remémore le créateur de la série diffusée pour la première fois sur TF1 le 19 octobre 2015, et qui l’est encore les dimanches matins.

Au fil des quelque 140 épisodes déjà connus, on suit non loin de la tour Eiffel la double vie de Marinette Dupain-Cheng, adolescente franco-chinoise qui, aidée d’une créature magique, revêt son costume rouge à pois noirs pour devenir Ladybug («coccinelle» en anglais) et protéger la ville des «akumas». Ces papillons maléfiques transforment les humains en méchants en s’appuyant sur leurs émotions négatives. Ladybug est épaulée dans sa tâche par Chat Noir. Dans la vraie vie, il n’est autre qu’Adrien, camarade de Marinette dont il finit par devenir l’amoureux.

Miraculous est un «bébé français» qui a reçu le coup de pouce au départ de «ceux qui ont bercé notre enfance», à savoir le studio japonais Toei Animation qui avait adapté notamment le manga Sailor Moon, retrace Jérémy Zag, producteur et catalyseur de la série. Au total, Miraculous a été diffusée dans plus de 150 pays, notamment par les géants américains Disney et Netflix, et sud-américain Globo. La série se décline en film et formats longs dans différentes capitales, en jeux vidéo, produits dérivés, et encore croisières sur la Seine, sous les yeux d’une communauté de fans.

Univers étendu

L’année dernière, Jérémy Zag s’est associé au géant de la production audiovisuelle Mediawan pour fonder Miraculous Corp et développer encore la marque. «On ne sent pas de pression particulière, on a plutôt l’impression d’avoir des réacteurs», «du soutien» , dit Thomas Astruc, quinqua à la barbe fournie, depuis les studios parisiens où gravite plus d’une centaine de personnes. «On fait ce dont on rêvait : l’univers est en train de s’étendre», abonde Sébastien Thibaudeau, directeur d’écriture.

Une nouvelle série se passant au Japon, Miraculous Stellar Force, est sur les rails, en écho aux aventures parisiennes des saisons 6 à 8 de Miraculous. Et ce n’est que le début, avec une autre série en germe, assure Sébastien Thibaudeau.

Pour chaque épisode, les scénaristes se réunissent en atelier durant trois jours. «Chacun amène quelque chose de lui», explique le scénariste, qui affirme travailler comme un «ermite». Les scripts sont ensuite livrés à l’équipe chargée du storyboard, esquisses en images sur ordinateur. L’animation elle-même, soit la mise en mouvement notamment des personnages, est faite dans le sud de la France. Ensuite, les voix sont enregistrées à Paris par des acteurs, puis la musique ajoutée.

«Vertu cathartique»

Ce processus qui prend six à huit mois par épisode est bouleversé par le très puissant moteur graphique Unreal Engine, utilisé dans la création de jeux vidéo. Tout un quartier de Paris, entre la cathédrale Notre-Dame et la place des Vosges, a été recréé en 3D, comme terrain de jeu pour Ladybug. Les étapes d’élaboration ont fusionné, la qualité des images est encore montée d’un cran. «On est beaucoup plus réactifs», souligne Jérémy Zag.

Se déployant ainsi dans tous les formats, Miraculous compte 53 millions d’abonnés sur les réseaux sociaux et YouTube. «Ce n’est pas l’inspiration qui manque : l’actualité, les choses qu’on a vécues», rapporte Thomas Astruc. Le tout en véhiculant des valeurs d’ouverture, avec des personnages gays par exemple – même s’il récuse tout militantisme. «La fiction a une vertu cathartique. Il faut s’autoriser tous les sujets», plaide ce grand sensible. Pour embarquer les familles du monde entier, «tu n’es jamais autant universel que quand tu parles de toi-même et que tu es authentique».

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