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[Bande dessinée] Au Portugal, Astérix résiste toujours à l’envahisseur


Le scénariste, Fabcaro, et le dessinateur, Didier Conrad, posent avec leurs héros à l’occasion du lancement d’Astérix en Lusitanie.

Astérix et Obélix vont combattre les Romains au Portugal, un pays où ils n’étaient encore jamais allés, dans leur 41e album, Astérix en Lusitanie, qui paraît aujourd’hui.

«Mes amis, bem-vindos !» : Astérix, Obélix et Idéfix sont chaleureusement accueillis lorsqu’ils débarquent en Lusitanie, qui était alors une province romaine aux marges occidentales de l’empire. Sans surprise, les «irréductibles Gaulois» viennent au secours de Lusitaniens qui combattent les soldats romains dirigés par le centurion Nouvelopus, aidés par un traître nommé Pirespès. «Gaulois et Lusitaniens ont partagé de nombreuses caractéristiques : patriotisme, sens de l’humour, gourmandise, esprit de résistance, goût du voyage…», a salué l’ambassadeur portugais en France, Francisco Ribeiro de Menezes, à l’occasion du lancement de l’album.

Le scénariste, Fabcaro, ne cache pas avoir «eu envie» de faire «un album lumineux avec du soleil, des couleurs…», qui fasse «partir en vacances». «Cela faisait plusieurs décennies qu’on nous réclamait un album au Portugal», selon Céleste Surugue, le directeur général des Éditions Albert René, qui publient l’album. Visiblement heureux d’y vivre leur nouvelle aventure, Astérix, Obélix et Idéfix remontent une rue pentue de Lisbonne sur la couverture. Pour le visuel, «nous nous sommes inspirés de l’album Astérix en Corse, où Astérix et Obélix viennent vers le lecteur au milieu d’un décor corse très identifiable», poursuit l’éditeur.

Histoire et clichés

«Il n’est pas évident d’éviter les clichés, mais on a essayé d’en trouver avec une accroche d’humour bienveillant, où l’on ne rit pas contre, mais ensemble», explique Fabcaro. Ainsi, une planche montre la place animée d’un village où tous les commerces vendent la même chose : «Faïence et morue». Un clin d’œil aux deux grandes spécialités portugaises : les azulejos, ces céramiques décoratives, et le bacalhau, le plat national à base du poisson emblématique du pays. Ce qui ne plait guère à Obélix, qui préfère nettement le sanglier.

Les auteurs font aussi de l’humour autour de la saudade, ce sentiment mélancolique mêlé de rêverie, qu’exprime notamment le fado portugais. Dans une des cases de l’album, un Lusitanien évoque auprès des deux Gaulois «la fierté d’avoir résisté et la tristesse d’une trahison des nôtres». «Ils sont fous ces nôtres !», réplique aussitôt Obélix.

Il est ainsi fait référence à Viriate, le chef de la résistance contre l’occupation romaine que Fabcaro présente comme «le Vercingétorix lusitanien», qui a été trahi par des amis. À propos, comme les noms des Gaulois se terminent par «ix», ceux des Lusitaniens se terminent par «ès», comme Boulquiès ou Pataquès par exemple.

Dix-neuf langues et dialectes

Après L’Iris blanc, sorti en 2023, Astérix en Lusitanie est le deuxième album du duo aguerri composé de Fabcaro et du dessinateur Didier Conrad. Ce dernier, qui vit à Austin (Texas), est déjà un vétéran puisqu’il a repris le crayon d’Albert Uderzo en 2013, avec Jean-Yves Ferry au scénario. Admirateur revendiqué de Goscinny et Uderzo, Fabcaro, de son vrai nom Fabrice Caro, est tour à tour scénariste, dessinateur, romancier et musicien. Il s’est fait connaître avec la BD Zaï zaï zaï zaï et vient de publier le roman Les Derniers Jours de l’apesanteur, sur ses années lycéennes.

L’album sort aujourd’hui dans 19 langues et dialectes, dont l’anglais, l’allemand et l’italien, mais aussi le finnois et le basque, et environ 25 pays. Il est tiré à cinq millions d’exemplaires, dont deux millions pour la France – où le prix reste inchangé à 10,90 euros –, la Suisse et le Canada. Au total, 400 millions d’albums d’Astérix ont été vendus dans le monde depuis sa création. «Astérix est, à chaque fois, notre plus grosse vente de l’année», indique Isabelle Magnac, la directrice générale d’Hachette Livre illustré. L’enjeu est tel que l’album est gardé secret jusqu’au jour de sa parution.

Au Portugal, un pays où «Astérix est très populaire» selon l’éditeur, le tirage sera le double de celui des albums précédents et des événements sont prévus pour le lancement. Parallèlement à la sortie du nouvel album, une exposition sur «Astérix et la mer» s’ouvre samedi à La Cité de la Mer de Cherbourg (jusqu’au 31 mai 2026).

Astérix en Lusitanie,
de Fabcaro et Didier Conrad.

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