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Droits de douane de Trump : le Luxembourg limite les dégâts 


Les aciers profilés en H (poutres et poutrelles) font partie des principaux produits exportés depuis le Luxembourg vers les États-Unis. Ils sont frappés d’une taxe de 50 %.  (Photo : archives lq/julien garroy)

Le volume des exportations de biens du Luxembourg vers les États-Unis est en légère baisse de 2 % depuis janvier. Les métaux et produits associés ont connu un recul de 5 % par rapport à 2024.

Le 7 août dernier sont entrés en vigueur des droits de douane de 15 % que les États-Unis appliquent sur les importations en provenance de l’Union européenne. Si l’accord trouvé fin juillet entre le président américain et la présidente de la Commission européenne a permis de ramener les 20 % initialement annoncés à 15 %, certains secteurs sont plus lourdement frappés. En tête, on retrouve les producteurs d’acier et d’aluminium qui, depuis juin, doivent s’acquitter de 50 % de droits de douane.

Au Luxembourg, c’est précisément le secteur sidérurgique qui souffre le plus de la guerre commerciale déclenchée par Donald Trump. Alors que le volume global des exportations vers les États-Unis a connu un recul limité à 2 % sur les huit premiers mois de 2025, les exportations de métaux et produits associés sont en baisse de 5 % par rapport à la même période en 2024.

Le deuxième partenaire commercial hors UE

«Ceci n’est pas anodin du point de vue du Luxembourg, car même si (les) exportations de biens vers les États-Unis ne représentent que 3 % du total, celles-ci sont majoritairement constituées de métaux et de produits des métaux», note le Statec dans son Conjoncture Flash pour ce mois d’octobre. Ces derniers constituent plus de 40 % de l’ensemble des produits exportés vers les États-Unis.

Le bilan intermédiaire serait toutefois à relativiser, avec une baisse des produits bruts d’environ 18 %, mais une hausse de l’ordre de 15 % sur les ouvrages réalisés avec les métaux luxembourgeois. Le volume des expéditions a augmenté dans les domaines du plastique (+180 %), du caoutchouc (+70 %) et des textiles (+50 %).

Avec une baisse de 2 %, le Luxembourg fait bien mieux que d’autres pays. La moyenne européenne est de -10 %. La Finlande pointe à -27 %, l’Espagne et la Grèce à -20 %, les Pays-Bas à -12 % et l’Allemagne à -6 %. De l’autre côté, la Belgique, le Danemark ou l’Irlande ont vu augmenter leurs exportations vers les États-Unis.

Un autre point positif pour le Grand-Duché est que la valeur des exportations est en hausse de 15 % entre janvier et août, contre 10 % dans l’UE.

Néanmoins, il faut tenir compte du fait que les exportations vers les États-Unis avaient «nettement progressé en début d’année dans la perspective du relèvement des droits de douane (…), d’où un ajustement mécanique à la baisse ensuite». Au Luxembourg, un rebond était à observer en août. Il serait toutefois encore trop tôt pour fixer une perspective à plus long terme.

Si 90 % des exportations du Luxembourg sont destinées à des pays de l’UE, les États-Unis constituent le deuxième partenaire commercial du Grand-Duché en dehors de l’Europe, avec une part de marché de 25 %. La valeur des produits expédiés outre-Atlantique oscille entre 400 et 500 millions d’euros (0,5 % du PIB). Les importations depuis les États-Unis se situent entre 700 et 600 millions d’euros par an, majoritairement des appareils, des machines et des produits liés à l’aéronautique. Entre 2012 et 2016, les importations ont même dépassé le milliard d’euros.

Plus d’importations que d’exportations

Alors que l’objectif de Donald Trump est de réduire le déficit commercial avec l’UE, le Luxembourg figure parmi les sept pays membres avec lesquels les États-Unis présentent un excédent. «Le déficit du Luxembourg vis-à-vis des États-Unis est encore beaucoup plus impressionnant en matière d’échanges de services : il s’élève à un peu plus de 17 milliards d’euros en 2024, contre seulement 300 millions d’euros pour les biens», précisait le Statec dans sa Note de conjoncture publiée en juin.

Selon une simulation effectuée par «Oxford Economics» sur la base d’un relèvement de 10 % des droits de douane, le Luxembourg risquait de voir son taux de croissance du PIB baisser de 0,1 point en 2025 et de 0,2 point en 2026. Pour l’instant, le Statec mise sur une croissance économique en hausse de 1 % pour cette année et de 2 % en 2026.

Les produits phares qui traversent l’Atlantique

MÉTAUX L’acier et l’aluminium pèsent 42 % du total (moyenne 2022-2024). Sur la liste figurent des aciers profilés en H (poutres et poutrelles), des palplanches en acier (éléments de soutènement utilisés en génie civil et maritime) ainsi que des feuilles et bandes minces d’aluminium.

MACHINES ET APPAREILS Suivent les machines et appareils (24 %). Il s’agit notamment d’articles de robinetterie, de pompes à moteur pour liquides, de parties de machines pour l’assemblage de lampes, d’équipements pour la distribution électrique ainsi que de tubes électriques et électroniques.

TRANSPORT Le matériel de transport représente 13 % du volume exporté : des avions (non produits au Luxembourg) et des remorques.

TEXTILES Cette catégorie pèse 10 % et on y retrouve principalement des produits non tissés.

PNEUS Arrivent finalement les produits en caoutchouc et plastique (5 %), en tête, les pneus pour véhicules lourds.

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