BGL LIGUE (10e JOURNÉE) Rien ne va actuellement dans le sens du RFCU, battu samedi par l’UNA et pas aidé par l’arbitrage. Il y a pourtant encore de la vie dans ce groupe. Assez pour sauver Kakoko ?
«Est-ce que c’est moi qui délire ou est-ce que vous voyez les mêmes choses que moi? Est-ce que j’ai tort quand je dis qu’on ne méritait peut-être pas forcément de gagner, mais en tout cas pas de perdre?» Romain Ruffier est un joueur-directeur sportif qui ne sait plus par quel bout prendre cette affaire qui sent de plus en plus mauvais. Il y a plein de très bonnes raisons pour expliquer les résultats désastreux de son RFCU, mais aujourd’hui, avec une défaite de plus contre Strassen (1-2) et seulement un minuscule succès en neuf rencontres de championnat, il n’a plus le choix que de se pencher sérieusement sur la question de la suite.
Il le sait et Yannick Kakoko le sait. On sent bien que les deux hommes sont navrés d’avoir à évoquer la question, mais ils connaissent tous deux assez le football pour savoir que c’est inévitable. «Oui, il va falloir réfléchir, constate Ruffier. Qui ne le ferait pas dans ces conditions?» «Effectivement, mes dirigeants vont devoir prendre une décision», abonde son entraîneur. En tribunes, pour suivre ce calamiteux Racing – Strassen, il y avait notamment un profil de coach qui aurait les épaules pour une telle mission et se retrouve actuellement sans club : Sébastien Grandjean. En football, les hasards n’en sont jamais.
Qu’a-t-il vu, l’ancien technicien de la Jeunesse et du F91, champion avec le Fola en 2021? Que le Racing aurait pu (dû au moins pour la deuxième action incriminée) bénéficier de deux penalties pour une faute sur la cheville d’Herrmann en première période et une main d’E. Agovic en deuxième. Que le Racing a vu expulser deux joueurs importants (Ikene et Lesquoy) alors que M. Rodrigues, vu le contexte, aurait pu faire preuve de pédagogie. Que cette équipe encore en train de mettre des joueurs en forme, qui a perdu toute sa ligne d’attaque et est en train de rebâtir un système différent, sans ailiers, a fait preuve de ce caractère qui prouve que l’équipe est encore derrière son coach. Mais cela a-t-il un sens quand les semaines passent et que les résultats ne suivent pas?
Matheus, trop vicelard pour Hofland et Kada
Le Racing avait pourtant ouvert le score, justement, sur le centre d’un Lesquoy de retour après deux semaines et demie d’absence, pour la tête puissante d’un Herrmann qui a zappé la préparation (1-0, 3e). La preuve que le travail paye. Mais jouer à quatre défenseurs plutôt qu’à trois face à cette paire de duettistes vicelards que sont Matheus et Perez n’était peut-être pas une bonne idée. Le premier nommé va surgir deux fois du bout du pied, dans les six mètres, pour pousser au fond une remise de la tête d’E. Agovic (1-1, 36e) et un centre-tir de Gonçalves – après une ouverture en forme de louche vertigineuse de Brandenburger – (1-2, 45+1).
Passons sur les nombreuses opportunités de la fin de match pour les visiteurs, avec un arrêt au sol magnifique (73e) et deux face-à-face gagnés (72e et 90+4) : le Racing est alors occupé à pousser en infériorité numérique pour ne pas s’enfoncer encore un peu plus dans la crise. Un échec puisqu’il y est désormais empêtré jusqu’au cou. Samedi prochain, il ira défier Niederkorn avec deux piliers en moins, le moral dans les chaussettes et… un nouveau coach?