Team manager des Red Boys, Petrit Cakaj fait partie de la délégation présente au Kosovo, son pays d’origine, où les champions du Luxembourg vont se mesurer au KH Kastrioti dans le cadre du deuxième tour de l’European Cup.
En ce moment, Petrit Cakaj est un homme qui voyage beaucoup. Après avoir accompagné l’équipe féminine de Differdange entraînée par Michel Scheuren, dont il ne manque pas de saluer le travail de longue date, au sein de laquelle évolue l’aînée de ses cinq enfants, Flandera (17 ans), en Macédoine du Nord où les Differdangeoises se sont heurtées à la formation professionnelle et réputée du Metalurg Avtokomanda lors du 1er tour de la Coupe d’Europe, le team manager – poste qu’il partage avec Claude Reder – des Red Boys a repris l’avion, jeudi en début d’après-midi, en direction de son pays d’origine, le Kosovo, théâtre de la double confrontation, ce vendredi et demain, face aux locaux du KH Kastrioti.
S’il y retourne au minimum chaque été pour des vacances en famille, c’est bien la première fois en près de 20 ans que l’ancien joueur s’y rend dans le cadre du handball, sport qui l’a mené jusqu’à Pétange en septembre 2007. «En fait, mon frère était au Luxembourg et nous avons envoyé quelques vidéos. Par la suite, j’ai reçu un visa touristique pour venir faire un essai et monsieur (Agron) Shabani m’a proposé d’aller à Pétange, qui a tout de suite décidé de me garder», se remémore-t-il. Et depuis, cet «Albanais du Kosovo» n’a plus jamais quitté sa terre d’accueil.
«Après, j’ai joué à Strassen et à Berchem, mais j’ai fait la plus grande partie de ma carrière aux Red Boys. Quand je me suis engagé, je me suis installé à Differdange avec ma famille. Mes enfants ont grandi ici et jouent pour le club, mon épouse et moi travaillons ici. Cette ville m’a tout donné, je me sens differdangeois donc je m’investis beaucoup pour la commune.»
Alors forcément, le fait de revenir avec son club qu’il chérit tant dans la région où il a passé la moitié de sa vie est un moment riche en émotions. Encore plus s’il retourne dans le gymnase «Bill-Clinton» à Ferizaj, où le 42e président des États-Unis a prononcé son premier discours d’après-guerre en 1999, dans lequel il s’est rendu à plusieurs reprises lorsqu’il jouait pour le club voisin de Vushtrri – en raison de l’utilisation de la salle pour les récentes élections locales, il se pourrait finalement que le duel soit délocalisé.
«Le plus important, c’est de faire un bon résultat»
D’autant que plusieurs membres de sa famille qui vivent à proximité feront le déplacement. «Je pense qu’on va leur donner à chacun un t-shirt rouge pour qu’ils puissent quand même nous supporter», plaisante le Differdangeois. «C’est sûr, ça va être un moment très émouvant pour moi, poursuit-il. Mais le plus important, c’est de faire un bon résultat en montrant une belle image. Évidemment, je n’oublie pas mes origines, mais c’est normal de vouloir gagner avec le club qui m’a tant apporté. D’ailleurs, je souhaite encore remercier Patrick Reder, Gast Seil et John Scheuren qui ont fait beaucoup pour moi. Les Red Boys, c’est ma deuxième famille.»
Sur le papier et lorsqu’on sait que Dudelange a éliminé sans trembler, voici une semaine, le KH Rahoveci, vainqueur des deux derniers championnats et grand rival de Kastrioti, on aurait tendance à dire que les champions du Luxembourg partent avec la faveur des pronostics. Mais sur le terrain, la réalité pourrait être tout autre. «Ça ne veut rien dire, réfute d’emblée le team manager. Dudelange a joué à domicile alors que nous on joue à l’extérieur et certainement devant beaucoup de spectateurs.»
Toujours est-il que le club désormais présidé par Luc Lordong – Patrick Reder ayant démissionné de ses fonctions en raison de ses obligations professionnelles –, aura son mot à dire. Encore plus avec sa dynamique actuelle, son effectif de qualité et «très motivé» auquel se sont greffés juste avant la reprise les deux ex-Nancéiens Ilian Goedert et Hakim Jarrar, «le meilleur gardien du pays», qui étudient tous les deux à Lunex, et encadré par Marc Breser, «un entraîneur passionné qui donne leur chance aux jeunes». Alors les Red Boys vont-ils offrir un beau cadeau à Petrit Cakaj ? Premiers éléments de réponse dès ce soir.