Accueil | Sport national | [Football] «À l’aise» à Differdange, Amy Thompson voulait «rejoindre un club familial»

[Football] «À l’aise» à Differdange, Amy Thompson voulait «rejoindre un club familial»


Amy Thompson a inscrit six buts sur ses six premiers matches avec le FCD03, qu’elle a rejoint cet été après une saison au Swift. (Photo : jean-jacques patricola)

La meilleure buteuse de l’histoire de la sélection luxembourgeoise revient sur son choix de signer à Differdange cet été et sur l’excellent début de saison du FCD03, coleader avec le Racing avant la 7e journée.

Six matches, six victoires. Qu’est-ce qui rend Differdange si irrésistible jusqu’ici?

Amy Thompson : On est une équipe qui se bat jusqu’à la dernière minute. Même si, au niveau du jeu, ce n’est pas toujours parfait, on peut compter sur toute l’équipe, aussi bien les onze qui commencent que celles qui entrent, qui ont toujours fait le boulot jusqu’ici.

Savoir « gagner petit », comme vous l’avez fait contre Diekirch (1-2), Mamer (1-0) ou plus récemment Bettembourg (1-0), n’est-ce pas la vertu d’un potentiel futur champion?

C’est clair que si on veut essayer de devenir champion ou au moins rendre le championnat plus intéressant, il faut savoir ne pas perdre. C’est plus compliqué de gagner 1-0 ou 2-1 que 5-0 : on ne peut s’autoriser aucun relâchement. Ça forge le mental : on a beaucoup mieux géré la pression samedi dernier contre Bettembourg qu’à Diekirch, le premier match qu’on a gagné de peu. Là-bas, on a un peu paniqué en fin de match.

Notre objectif est d’être dans le top 4 et, après, on prend tout ce qu’on peut prendre!

Pensez-vous que le FCD03 sera capable de rivaliser avec le RFCU sur la durée cette saison?

On est assez réalistes, on sait que le championnat est long, surtout avec les play-offs où on joue six matches très compliqués. Notre objectif est surtout d’être dans le top 4 pour jouer ces play-offs, que Differdange a ratés de très peu en 2025 (5e de la saison régulière à deux points du 4e, Junglinster), et, après, on prend tout ce qu’on peut prendre! La Coupe peut aussi être un objectif : tout le monde sait qu’elle a ses propres règles et que tout peut arriver.

Comment appréhendez-vous le choc du 8 novembre face au Racing?

On a beaucoup de respect pour elles, c’est clair, surtout après la campagne de Ligue des champions qu’elles ont faite et au vu de leurs transferts estivaux, mais au bout du compte, c’est du 11 contre 11, avec un ballon, et on va faire de notre mieux pour leur rendre la vie difficile.

Votre équipe marque beaucoup moins de buts que le RFCU (18 contre 61), mais elle en encaisse aussi moins (3 contre 5). Cet aspect-là est-il primordial dans l’esprit de votre entraîneur, Nuno Fernandes?

À vrai dire, on n’en parle pas vraiment. On parle plus du fait qu’on n’est pas assez réalistes. C’est positif de très peu encaisser, mais on doit aussi travailler l’efficacité devant le but. La différence de buts peut avoir son importance.

En ce qui vous concerne, vous en êtes à six buts en six matches. Êtes-vous satisfaite de ce ratio?

En tant qu’attaquante, on n’est souvent jugée que sur les stats. C’est quelque chose que j’ai vécu à Hesperange, la saison dernière (où elle a inscrit 19 buts en 18 apparitions), et qui était compliqué à digérer. En regardant les noms des buteuses, s’ils voyaient que je n’avais pas marqué, les gens me demandaient si j’avais joué… alors que je travaillais beaucoup pour l’équipe. On fait quand même un sport collectif! Si on gagne et que je ne marque pas, je suis tout de même contente.

D’autant que vous partagiez l’attaque avec deux autres buteuses nées, l’Allemande Karoline Kohr (41 buts en 2024/2025) et Coraline Corplet (31). Il a sans doute fallu mettre un peu les ego de côté… 

C’est clair. En début de saison, Coraline et moi jouions en pistons dans un 3-5-2, donc on n’était pas nécessairement proches du but. Ensuite, on est passées en 4-3-3, mais on était quand même toutes les trois alignées devant. Mais Coraline (aujourd’hui au RFCU) et moi sommes assez similaires : nous sommes moins égoïstes que la plupart des attaquantes. Cette saison, je joue dans l’axe avec Célia Ernesti. C’est là que je me sens le plus à l’aise. Si on me demande de jouer sur le côté, je ne vais pas dire non, mais à choisir, je préférerai toujours être en pointe.

Diriez-vous que vous avez déjà totalement trouvé vos marques au FCD03?

Je dirais que c’est encore en cours, en raison du fait qu’on a un grand effectif et que les joueuses changent pas mal d’un match à l’autre. Sur le terrain, je suis à l’aise, mais je dois encore parfaire les automatismes avec mes coéquipières.

Je voulais rejoindre un club familial

Qu’est-ce qui vous a convaincue de rejoindre ce projet cet été?

Déjà, au niveau personnel, c’était plus proche de chez moi et de mon lieu de travail. Et je voulais rejoindre un club familial, comme à Mamer à l’époque (2021-2024). Quand il n’y a pas ce côté familial, ces affinités, c’est plus compliqué pour moi de trouver la motivation. J’avais aussi la possibilité de rentrer à Mamer, mais mon instinct m’a dit d’aller à Differdange.

Differdange peut-il devenir la référence du football féminin luxembourgeois, comme il l’est chez les hommes depuis quelques saisons?

C’est possible, surtout que Differdange investit petit à petit. Ce n’est pas mauvais de faire de cette façon : certains investissent tout d’un coup sur une saison et si ça ne marche pas, ils abandonnent. Differdange construit une base, puis ajoute quelques éléments par saison pour se renforcer. Après, à Mamer, il n’y a plus personne de l’époque où j’y étais. Ici, il y a des joueuses que je connaissais déjà.

Vous n’avez été sacrée qu’une fois championne du Luxembourg, en 2011, avec le Progrès. Cela constitue-t-il une frustration que vous aimeriez effacer?

Bien sûr, j’aimerais gagner au moins un titre cette saison. En toute honnêteté, j’aurais aimé le faire avec Andreia Machado et Sabrina Deda (ses deux ex-équipières à Mamer, aujourd’hui au RFCU), mais bon, ça ne s’est pas fait. On va voir si j’y arrive « seule »! C’est quelque chose que j’aimerais revivre avant la fin de ma carrière.

Vous affrontez demain Wormeldange, lanterne rouge avec zéro point et déjà 68 buts concédés. Comment abordez-vous ce match?

C’est une bonne occasion de travailler l’aspect offensif, d’être plus créatives, de prendre un peu de confiance face au but et d’être efficaces. Mais on y va avec beaucoup de respect pour cette équipe très jeune qui continue à se battre malgré les difficultés.

J’aimerais gagner au moins un titre cette saison

Comprenez-vous les critiques dont a fait l’objet le Racing sur les réseaux sociaux après avoir battu cette même équipe 22-0 en septembre?

Je peux comprendre, car 22-0, c’est choquant quand même. Mais d’un autre côté, tous ceux qui sont actifs dans le foot savent qu’on préfère qu’une équipe nous respecte et joue à fond plutôt que d’essayer de faire marquer tout le monde, de se fixer des règles comme jouer en une touche ou de jouer à la baballe. Le respect, c’est de jouer comme si c’était une équipe de haut de tableau en face et éviter de se moquer des autres. Si on gagne 20-0 et qu’on rigole, je n’aime pas et je n’approuve pas.

Après ce match à Wormeldange et le huitième de finale de Coupe à Wincrange (L3), vous retrouverez la sélection, près de cinq mois après le dernier match. Avez-vous trouvé le temps long?

Comme l’a dit Dan (Santos, le sélectionneur des Rout Léiwinnen), on a déjà de la chance d’avoir un match en octobre (en Hongrie) et deux en novembre (à Chypre). On aurait pu ne rejouer qu’en février. Mais ça fait effectivement long. On s’entraîne ensemble chaque semaine, mais il n’y a pas tout le monde (seules les joueuses évoluant au pays), alors c’est bien de se rassembler. Après notre excellente campagne de Nations League, on a hâte d’enchaîner, de savoir contre qui on va jouer en Ligue B! On est prêtes à attaquer.

À 31 ans, dont bientôt quinze comme internationale, venez-vous toujours avec la même détermination en sélection?

La montée en Ligue B donne un petit coup de boost. Après tant d’années de carrière, avec le travail, la vie privée, le club, j’avoue avoir connu des moments compliqués, mais là, je suis à fond dedans! J’ai vraiment hâte de commencer la prochaine campagne.

Ligue 1 dames, 7e journée

Ce soir 

20 h : RFCU (1) – Mamer (6)

Demain 

19 h : Swift (3) – Diekirch (8)

Ell (5) – Käerjeng (9)

Wormeldange (10) – Differdange (2)

Bettembourg (7) – Junglinster (4)

Newsletter du Quotidien

Inscrivez-vous à notre newsletter et recevez tous les jours notre sélection de l'actualité.

En cliquant sur "Je m'inscris" vous acceptez de recevoir les newsletters du Quotidien ainsi que les conditions d'utilisation et la politique de protection des données personnelles conformément au RGPD .