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Face aux arrêts cardiaques, l’appli Staying Alive LU peut tout changer


1 328 défibrillateurs automatiques externes sont cartographiés au Luxembourg. (Photos : Julien Garroy)

Le CGDIS lance Staying Alive LU, une application mobile qui cartographie les défibrillateurs disponibles dans tout le pays et transforme n’importe quel citoyen en sauveur de vie.

Onze minutes. C’est le temps qu’il faut en moyenne aux équipes du CGDIS pour atteindre une victime d’arrêt cardiaque n’importe où sur le territoire après une alerte (données de 2022). Un délai ultra-court qui peut pourtant s’avérer fatal dans ces situations d’extrême urgence que sont les morts subites.

«Si rien n’est fait dans les dix premières minutes suivant l’arrêt du cœur, il n’y a quasiment plus aucune chance de survie pour la personne. Donc chaque seconde est décisive», pointe le docteur Olivier Pierrard, directeur médical au CGDIS.

Alors que 500 personnes décèdent ainsi chaque année au Grand-Duché, seule une prise en charge précoce pourrait sauver davantage de victimes. Pour cela, le Corps grand-ducal d’incendie et de secours (CGDIS) lance une nouvelle application mobile, capable, en lien avec les opérateurs du 112, d’identifier l’aide disponible à proximité immédiate d’une victime en attendant l’arrivée des pompiers.

Créer une vaste communauté

«Lorsqu’une personne est frappée par un arrêt cardiaque, le maillon essentiel de la chaîne de secours, c’est le témoin qui se trouve à ses côtés. On a besoin qu’il puisse commencer les gestes de réanimation», poursuit le médecin.

D’où l’idée de fédérer une vaste communauté de volontaires, formés ou non, partout sur le territoire, et de cartographier les 1 328 défibrillateurs dispersés dans l’espace public.

C’est désormais chose faite, avec l’application mobile Staying Alive LU, lancée officiellement hier au Centre national d’incendie et de secours à Luxembourg, en présence des ministres Léon Gloden (Affaires intérieures) et Martine Deprez (Santé).

Déjà plus de 7 000 inscrits

Elle compte déjà plus de 7 000 inscrits, sous trois statuts distincts :

  • les contributeurs, qui s’engagent à tenir la liste des équipements à jour, en éditant la carte nationale des défibrillateurs
  • les premiers répondants «non formés», prêts à aller chercher le défibrillateur le plus proche en cas d’alerte
  • et les premiers répondants «formés», capables d’intervenir sur la victime et d’entamer un massage cardiaque

Le docteur Olivier Pierrard a rappelé que les premières minutes suivant un arrêt cardiaque sont cruciales pour la survie. (Photo : Julien Garroy)

Concrètement, suite à l’appel au 112 pour signaler un arrêt cardiaque, l’opérateur s’occupe de dépêcher une équipe du CGDIS sur place, et déclenche en même temps une notification sur le téléphone de tous les volontaires se trouvant à ce moment-là tout près de l’accident. Ils sont alors libres d’accepter ou de refuser la mission.

Différentes missions

En fonction de leur statut dans l’appli, certains sont guidés par GPS jusqu’au défibrillateur à récupérer puis à apporter sur les lieux, d’autres sont immédiatement envoyés pour prodiguer les premiers secours à la victime. En parallèle, le témoin qui a donné l’alerte peut suivre les indications du 112 par téléphone pour démarrer le massage cardiaque.

De quoi réduire le temps d’intervention et multiplier les chances de survie de la victime. «C’est l’addition de toutes ces petites actions qui va faire la différence», confirme le docteur Pierrard.

Une campagne démarre pour sensibiliser le public. (Photo : Julien Garroy)

Dans les prochaines semaines, une grande campagne de sensibilisation sera déployée, et un appel lancé dans le but de localiser et de répertorier le plus de défibrillateurs possible dans l’application, y compris ceux se trouvant en entreprise ou dans les communes, etc.

Les frontaliers ajoutés automatiquement

Si l’application est pour l’instant uniquement disponible en français, d’autres langues seront prochainement ajoutées. «Staying Alive existait déjà en France. Comme beaucoup de frontaliers travaillent ici, on ne voulait pas multiplier les plateformes alors que des bénévoles sont déjà inscrits sur la version française», explique Olivier Pierrard. Ainsi, tous les utilisateurs français ont été automatiquement ajoutés à la base de Staying Alive LU.

Enfin, l’application fournit aussi des tutoriels, y compris des vidéos, sur les gestes qui sauvent : comment reconnaître un arrêt cardiaque, comment faire un massage cardiaque ou utiliser un défibrillateur. Plus d’informations sur le site web.

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