Au regard de son comportement délétère et de ses propos incendiaires, on n’a pas forcément vu Donald Trump réussir à négocier un plan pour ramener la paix à Gaza. Quels sont les diplomates à la Maison-Blanche capables de mener une telle opération diplomatique au vu des errements à répétition des hauts représentants américains? Peu importe la réponse, il ne faut pas oublier la contribution majeure des pays arabes à cet échéancier de 20 points. Les travaux ont d’ailleurs été entamés encore sous la présidence de Joe Biden. L’actuel président a des mérites, mais le plus dur reste à venir.

Le Hamas traîne ainsi à restituer les corps des otages décédés. Un premier signe que le groupe terroriste n’a pas vraiment l’intention de respecter les prochaines étapes du plan, signé lundi par les États-Unis, l’Égypte, le Qatar et la Turquie. Les quatre pays sont censés garantir l’application des différentes étapes. Le prochain obstacle majeur sera le désarmement du Hamas, que Donald Trump compte mettre en œuvre en usant de la force. Mais même si la démilitarisation réussit, une énorme ombre plane sur la future gouvernance de Gaza. Ni le Hamas ni le gouvernement israélien ne veulent d’une solution à deux États, qui est pourtant l’unique chance pour une paix durable. Le plan de Trump ne mentionne en rien la reconnaissance d’un État palestinien, réclamée non seulement par une large majorité de la communauté internationale, mais aussi par les pays arabes impliqués dans les négociations.

Tout cela n’empêche pas Donald Trump de se présenter en super-héros, en invitant au passage le président israélien, Isaac Herzog, à accorder une amnistie à Benjamin Netanyahu, poursuivi pour corruption… Au-delà de cet épisode improbable et indigne, il faut constater que l’espoir né ces derniers jours est fragile. Trop fragile pour se vanter que l’on se trouve à l’«aube historique d’un nouveau Moyen-Orient», avec à la clé la «fin de l’ère de la terreur et de mort». Car, en dépit du cessez-le-feu, des échanges de tirs, des représailles et des exactions ont été enregistrés ces dernières heures à Gaza et Khan Younès. Des combattants armés reprennent possession de zones abandonnées par l’armée israélienne. Se dirige-t-on vers une contre-attaque sanglante?