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[Football] Paul Philipp : «Pour le moment, tout est positif, sauf les points»


Satisfait du contenu, le boss de la FLF prévient néanmoins : «En mars, il faudra faire des résultats». (Photo : gerry schmit)

Au-delà de l’aspect comptable, Paul Philipp, le président de la FLF, se montre satisfait des premiers pas de Jeff Strasser à la tête des Rout Léiwen, battus quatre fois en quatre matches dans les éliminatoires du Mondial-2026.

Absent de la conférence de presse de présentation de Jeff Strasser le 20 août, Paul Philipp s’est exprimé publiquement pour la première fois depuis la nomination du nouveau sélectionneur, hier dans la salle d’embarquement de l’aéroport de Bratislava, au lendemain du revers du Luxembourg en Slovaquie (2-0) dans le cadre des éliminatoires du Mondial-2026. L’occasion pour le président de la FLF de dresser le bilan des deux matches perdus en octobre, en Allemagne (4-0 vendredi) et à Trnava (2-0 lundi), mais aussi du début de mandat de Strasser, sur la bonne voie à ses yeux.

Quelle analyse faites-vous du match en Slovaquie ?

Paul Philipp : Dans les 25-30 premières minutes, on a joué un beau football, mais on a raté l’occasion qu’il ne fallait pas rater, et en deuxième période, on n’a pas pu produire le même jeu qu’en première. C’est peut-être dû à la fatigue, à un manque de pratique chez quelques joueurs, et aussi à un adversaire qui était quand même très faible, au début, je trouve. On était meilleurs qu’eux la première demi-heure, mais on les a laissé entrer dans le match, et on encaisse à nouveau un but sur une phase arrêtée. On manque de percussion devant, ce n’est pas nouveau, mais d’un autre côté, il y avait quand même une réaction dans le jeu, par rapport à vendredi, même si c’était un adversaire beaucoup plus faible que l’Allemagne.

Êtes-vous frustré du fait que l’équipe n’arrive pas à marquer ?

Oui, surtout qu’hier, on avait une vraie grosse occasion (Dardari, 13e), même si elle n’était pas aussi facile à mettre que ça. Mais il faut les mettre, car on sait qu’on n’en aura pas dix. La Slovaquie, elle, n’a pas été très dangereuse. Si on avait marqué le premier but, vu ce qu’on avait montré durant la première demi-heure, je crois qu’on aurait eu une bonne chance de rentrer avec quelque chose.

Est-ce qu’il manque un vrai numéro 9 ?

Bien sûr. Mais comment faire quand on n’en a pas ? Je ne veux pas me prendre pour Guardiola, mais Barcelone a quand même remporté tout ce qu’il a remporté sans n° 9. Et après, il a changé d’avis, il a acheté le Norvégien (NDLR : Erling Haaland)! Mais je crois qu’un Daniel Sinani peut être une sorte de neuf et demi ou de faux neuf.

En parlant d’attaquant, le dossier Dany Mota a-t-il connu une quelconque avancée ces derniers temps ?

J’ai parlé avec son frère il y a dix jours. La balle est dans son camp. C’est à lui de décider. J’ai dit à son entourage de prendre contact avec le coach, et si Jeff doit prendre l’avion pour aller le voir à Monza, ce n’est pas un problème. Pour l’instant, on n’a pas de retour. Il y a de l’intérêt, nous dit-on. Mais il ne faut pas que ça traîne encore deux ans.

Dany Mota ? La balle est dans son camp. Il y a de l’intérêt, nous dit-on

Existe-t-il une petite chance de le voir dans le groupe en novembre ? 

Ça me paraît un peu prématuré, d’autant qu’il me semble qu’il était blessé ces derniers temps (Mota a raté les quatre derniers matches de Monza en Serie B). Pour l’heure, je crois que c’est sur le groupe actuel qu’il faut s’appuyer. Mais s’il vient, il sera le bienvenu.

Et avec Brian Madjo*, où en est-on ?

Dès le lendemain de la première liste de Jeff Strasser, j’étais à Metz. Pas au club : chez sa maman, en présence de son agent (Milan Bisevac). Avec cette décision, ils ont cherché à gagner du temps.

Sa décision n’est pas définitive, selon vous ?

(Silence) Écoutez… on peut tout imaginer. Il ne faut pas se leurrer : les agents cherchent toujours à tirer le maximum, pour le joueur et pour eux-mêmes. Le garçon a 16 ans, on sait que des clubs anglais sont intéressés et si, à 19 ans, tu signes, au hasard, à Southampton, et que tu es encore sélectionnable par l’Angleterre, forcément, ta valeur augmente. Donc il se laisse le temps. Soyons clairs : ils n’ont rien fait d’illégal. Mais d’un point de vue éthique, moral… sa maman était vraiment mal à l’aise, et j’ai tout fait pour qu’elle le soit ! On a quand même fait bouger pas mal de choses pour lui, on a sollicité des ministres… Moi, j’espère toujours que Brian reviendra. Les portes restent forcément ouvertes.

Pour revenir sur la campagne éliminatoire : finir avec zéro point, est-ce quelque chose qui vous fait peur ? Qui vous ferait mal ?

Peur, non. Mal, oui. Parce qu’il y a quand même un bout de temps que ça ne s’est pas arrivé. D’un autre côté, au moment du tirage, au vu des adversaires, on savait bien que c’était un groupe où on pouvait finir avec 5-6 points, comme avec zéro point. Mais ce n’est pas fait. Et la manière importe aussi beaucoup. Je ne dis pas que les gens veulent perdre, mais ils veulent quand même du jeu. Je crois qu’un match comme la Slovaquie chez nous (défaite 0-1 le 7 septembre), où on a été très bons pendant tout le match, a aussi fait beaucoup de bien à notre foot. Oui, on a été battus, mais je trouve ça plus positif qu’un nul où on aurait joué le 0-0 tout le match.

Qu’est-ce qui vous gênerait le plus : terminer avec zéro point ou avec un seul but ?

Plutôt de marquer un seul but, car ça rejoint ce que je disais précédemment. Je ne vais pas mettre une fleur dans mon fusil non plus, mais la manière est aussi très importante pour nous. On le sent aussi chez le public. Certains supporters nous disent : « Enfin, on voit du football, on voit du jeu« . Bien sûr, ça ne peut pas durer deux ou trois ans comme ça. Il faut aussi des résultats. Au mois de mars (barrage de Ligue des nations contre Malte, pour rester en Ligue C), il faudra faire des résultats. Pas seulement bien jouer.

Tous les matins, Jeff est là à 8 h, avant l’ouverture du CFN

Jeff Strasser a semblé très peiné, lundi en conférence de presse, par la défaite concédée en Slovaquie et le manque de réussite de l’équipe.

Il a été un peu jeté dans le bain et a eu très peu de temps. Certes, c’est le lot d’une équipe nationale : les joueurs viennent, ils jouent, ils partent. La preuve ce matin : on en a déjà huit qui sont déjà repartis dans leur club pour s’entraîner. La préparation est toujours assez courte. Il connaissait les joueurs, mais il n’a pas encore pu travailler avec eux comme il le souhaitait. Je connais Jeff depuis si longtemps : c’est un gagneur. Il l’a toujours été. Après le match contre la Slovaquie à la maison, je l’ai félicité, et il m’a répondu : « Mais on a perdu« . Je suis bien placé pour le savoir, ça m’est arrivé plusieurs fois comme sélectionneur.

Après un mois et demi de collaboration et quatre matches, quel regard portez-vous sur son début de mandat, à la fois dans le contenu, la prise en main de l’équipe et son rapport avec le groupe, au-delà des résultats ?

Il est très pragmatique, très professionnel. Malheureusement pour lui, à cause du pépin qu’il a eu (un problème cardiaque en janvier 2018, ce qui a précipité la fin de sa mission à Kaiserslautern), il n’est pas resté tellement longtemps au niveau pro (quatre mois). Mais il a la même rigueur que quand il était joueur. Ce n’était peut-être pas le plus talentueux, mais tout ce qu’il a eu, il l’a eu grâce à son travail, son engagement, et il reproduit ça aussi comme entraîneur. Tous les matins, il est là à 8 h, avant l’ouverture du CFN. Jeff, très peu de gens le connaissent bien. Parfois, l’image qu’il dégageait à Niederkorn n’était pas bonne, mais quand on le fréquente en dehors, c’est un gars très intelligent. Il sait aussi qu’à partir d’un certain moment, il faut livrer des résultats. Sinon, dans son approche, il parle beaucoup avec les joueurs, et est en contact régulier avec ceux qui sont à l’étranger. Il s’intéresse aussi beaucoup à l’école de foot. Pour le moment, c’est positif, sauf les points.

Et vous êtes confiant dans sa capacité à avoir des résultats sous peu ?

Peut-être pas contre l’Allemagne (il rit), mais si on peut, tant mieux ! Mais sinon, oui : j’ai confiance.

* Aligné 3 fois en 2025, l’attaquant de Metz, né en Angleterre, a refusé sa sélection fin août et a joué en septembre avec les U17 anglais.

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