Marc Adomako, président du Titus, en est aussi le coach depuis le début de saison. En grande galère d’abord, mais pas en pilote automatique, disent les joueurs. À Mamer, Dean Léen a fait la même chose l’espace de quelques mois et il nous a raconté.
Marc Adomako va-t-il faire changer la DN d’avis? Le président-entraîneur du Titus Pétange, qui semble se complaire depuis des semaines dans son rôle de coach intérimaire en galère pour faire avancer un groupe totalement remanié, et a pris l’habitude d’entendre ses oreilles siffler, peut-il y parvenir pour de vrai?
Sans diplôme, en faisant deux boulots en même temps, en assumant de se renfermer sur lui-même pour ne pas avoir à se justifier vers l’extérieur et en demandant aux joueurs d’assumer, eux aussi, un mutisme quasi complet.
D’un derby à l’autre, les choses semblent pourtant avoir pas mal évolué. Et depuis sa lourde défaite face à Käerjeng (3-0), le Titus paraît avoir enfin trouvé un rythme d’équipe de DN presque normale.
Un succès large à Schieren en Coupe (0-4), le premier point pris en championnat depuis plus d’un mois contre Mamer (1-1), une défaite enfin plus encourageante que désespérante contre la coqueluche du moment, Bissen (2-3), et une victoire enfin, la toute première de la saison, contre le RFCU (2-1).
Après des semaines pendant lesquelles il a semblé évident que Pétange n’était pas au niveau et que l’arrivée d’un (vrai?) coach devenait urgente, la dynamique paraît évoluer et la visite de Rodange pour un nouveau derby qui pourrait se passer bien différemment.
«Je ne sais pas comment c’est possible» de faire les deux
Les joueurs du Titus qui parlent dans les médias courent des risques à l’heure actuelle. Leur direction n’apprécie pas et le leur dit, cherchant d’éventuelles taupes quand des infos sur l’équipe tombent dans les médias.
Souvent, André Barrela, en bon capitaine tempéré, s’y colle. Et plus d’une fois, le gardien de but a dit et redit que le problème du début de saison n’était pas lié à l’absence d’entraîneur. Mais quelques-uns ont aussi envie de l’ouvrir pour… aller dans son sens.
«Il y a quelques semaines, j’avais un peu peur, témoigne l’un. C’est assez surprenant de se retrouver coaché par son président et il a été très critiqué. Au début, ça a été du bricolage et on calquait notre jeu sur celui de l’adversaire. Maintenant, on a compris qu’il fallait développer un fond de jeu. Les semaines passent, il y a de l’intensité et aux séances et cela va de mieux en mieux. Ce n’est plus le bazar du début. Je suis sûr qu’on va sortir la tête de l’eau.»
Pourtant, avoir à faire les deux boulots de technicien et de dirigeant n’a rien d’évident. Cela relève de la totale contre-indication, même quand, comme Marc Adomako, on a un passé lointain d’aspirant footballeur au Bayer Leverkusen. Il y en a un qui peut en témoigner, c’est Dean Léen, son homologue de Mamer.
Qui a été cumulard aussi, l’espace de quelques mois, en PH, quand il a fallu redresser Mamer avant de le ramener au premier plan. «Mais c’était en PH, pas en DN, un championnat totalement différent, où il faut des compétences tactiques, donc plus d’expérience.
En PH, Mamer avait juste besoin d’un meneur d’hommes. Mais quand j’ai décidé de le faire, j’ai immédiatement dit à mon comité de commencer à prendre ses propres décisions, sans moi, que je n’aiderais que le temps de la passation. Faire les deux en même temps, je ne sais pas comment c’est possible. Président d’un club, c’est au moins une trentaine d’heures par semaine. Coach, c’est la même chose!»
Après Ribeiro, Momade et Rachev, qui sera le prochain?
«Ça doit être assez fatigant, assume l’un des routiniers du vestiaire. Mais le coach assume. Il est là sur toutes les séances et quand il y a des questions qui nécessitent de voir le président, il mène les discussions.»
Celle du week-end n’est que sportive : Pétange peut-il dépasser Rodange au classement et donc sortir de la zone rouge? Sans doute desservi par son métier de chanteur aux yeux du public, Adomako y marquerait des points et validerait un peu plus son choix de prendre le temps de trouver un nouveau coach, à la suite du limogeage de Kiril Rachev après seulement quelques séances à la reprise, qui suit finalement d’assez près la séparation l’hiver dernier avec Filipe Ribeiro et la disparition restée inexpliquée d’Akil Momade lors de la fin de saison 2024/2025.
La direction n’en finit pas de retomber dans l’instabilité. Il paraît pourtant qu’elle continue de chercher. Adomako lâchera-t-il son banc cet hiver? Et à quelle place au classement?