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Peu cohérents

Le jeu politique veut que les partis de l’opposition n’hésitent pas à fustiger les actions de la majorité au pouvoir. Les critiques émises ne sont cependant pas toujours très cohérentes, voire sont contradictoires et manquent de clairvoyance.

Un exemple : déi gréng ont taclé le projet de budget du ministre Gilles Roth. Sur les réseaux sociaux, la députée Sam Tanson dénonce le fait que les finances publiques dépendent trop fortement des recettes générées par la vente de tabac et de carburants. L’ordre de grandeur se situe autour du milliard d’euros. Encore et toujours, ce poste budgétaire reste indispensable à l’État. Sans les accises, le déficit prévisionnel de 1,49 milliard d’euros risquerait d’être encore plus conséquent. Ou le gouvernement, faute de sources de financement alternatives, devrait procéder à des coupes budgétaires. Une mesure que plus aucun exécutif n’a appliquée depuis 2014.

À l’époque, déi gréng formaient la majorité avec le DP et le LSAP. Les centaines de millions d’euros provenant de la vente de tabac et de carburants constituaient une pierre angulaire de chaque budget adopté par l’ancien gouvernement. Avec l’appui donc de déi gréng. Il faut admettre que le parti s’est engagé à augmenter les accises afin de rendre moins attractif le prix des cigarettes, du diesel et de l’essence. Un levier qui est activé, mais les ventes continuent de battre des records. Reversés dans l’opposition, déi gréng peuvent aujourd’hui militer encore davantage contre cette ressource financière. Le parti propose une alternative : l’imposition des grandes fortunes. Un pas que le gouvernement CSV-DP n’est pas prêt à faire, poussant le ministre Gilles Roth à assumer, lui aussi, un manque de cohérence. En tant que député de l’opposition, il avait remis en question un modèle de financement qu’il défend aujourd’hui : «Je ne peux pas m’en passer du jour au lendemain.»

Il est cependant grand temps de se pencher sur d’autres sources de recettes. Les ventes de carburants tendent à la baisse. L’avantage dont dispose le Luxembourg sur le prix du tabac risque de devenir caduc lorsqu’une harmonisation sera décidée au niveau de l’UE. La santé des gens est importante. Tout comme la santé des finances publiques.

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