L’opposition britannique est furieuse : elle accuse le gouvernement d’avoir libéré des espions travaillant pour la Chine afin de ne pas froisser Pékin.
La pression monte lundi sur le gouvernement britannique, accusé par l’opposition conservatrice d’avoir fait échouer le procès de deux hommes soupçonnés d’espionnage au profit de la Chine afin de ménager ses relations avec Pékin.
Depuis son arrivée au pouvoir en juillet 2024, le gouvernement travailliste s’évertue à renouer le dialogue avec la Chine, après des années de relations glaciales sous les gouvernements conservateurs, les deux pays s’accusant réciproquement d’espionnage et Londres critiquant le renforcement du contrôle de Pékin sur Hong Kong.
Mi septembre, le parquet d’Angleterre et du Pays de Galles a annoncé abandonner les charges contre Christopher Cash, un assistant parlementaire de 29 ans ans, et Christopher Berry, ancien enseignant en Chine de 32 ans, accusés d’avoir transmis des informations à Pékin.
Arrêtés en 2023, les deux hommes étaient poursuivis en vertu de l’«Official Secrets Act», qui interdit la divulgation de secrets d’État ou d’informations pouvant menacer la sécurité nationale. L’abandon des poursuites a suscité de vives critiques dans la majorité travailliste comme dans l’opposition, et même jusqu’à l’administration Trump.
La polémique a enflé après que le directeur du parquet, Stephen Parkinson, a indiqué que ses services n’avaient pas obtenu certaines informations capitales de l’administration pour pouvoir poursuivre l’affaire.
Pour que les poursuites aboutissent, les procureurs devaient démontrer que les accusés agissaient pour un «ennemi» et que la Chine était une menace pour la sécurité nationale, une qualification qu’ils n’ont pu obtenir de l’administration, selon le parquet.