Une large partie des espoirs du pays est désormais formée en Allemagne, à l’école de la Regionalliga particulièrement.
L’Allemagne n’a pas fait que du mal au Grand-Duché, la semaine dernière. Il y a eu, bien sûr, ce 4-0 encaissé à Sinsheim contre la Mannschaft par les troupes de Jeff Strasser, qui constitue la partie visible de l’iceberg. Mais il y a eu, aussi, ce qui est resté sous la ligne de flottaison : à l’occasion du 2-2 ramené d’Estonie par les espoirs, 64 % de l’équipe de Mario Mutsch, au coup d’envoi, évoluait dans un club allemand.
En fait, tous les «Allemands» du groupe étaient sur le terrain hormis Hugo Afonso (Braunschweig II, Oberliga) et Fabian Heck (K’lautern, Oberliga), ce dernier n’ayant pas pu jouer parce que le poste de gardien était occupé par… Ben Schmit (Eintracht Trèves, Regionalliga). Est-ce vraiment une surprise ? Pas à écouter Mario Mutsch : «Si je prends l’exemple de « Migui » Gonçalves, que j’avais en U19, je l’ai vu devenir adulte depuis qu’il joue là-bas. Il me confirme lui-même que la DN et la Regionalliga, ce sont deux mondes différents. J’attends désormais beaucoup plus d’eux parce que ce niveau leur fait du bien.»
Fut une époque pas si lointaine où être sélectionné en espoirs n’était souvent qu’une convocation honorifique qui disait que, passé les 21 ans, c’en serait fini des sollicitations fédérales. On y allait parce qu’on n’avait pas (encore ?) le niveau pour les A et qu’on risquait de ne jamais l’avoir. Les plus jeunes des éléments appelés cette semaine chez les Rout Léiwen ont ainsi sauté la catégorie d’âge. Tiago Pereira (19 ans) ou Tomas Cruz (20 ans), autant qu’Yvandro Borges (21 ans, une seule cape en espoirs), ont allègrement contourné l’obstacle. Leandro Barreiro l’avait, lui, entraperçue en coup de vent, alors qu’il avait… 17 ans. Ce n’était alors qu’un sas de décompression.
Mais les choses changent. Parce que l’Allemagne et sa Regionalliga sont en train de passer par là, transformant la catégorie en potentielle salle d’attente (pour de vrai) des A. Car, désormais, exister au quatrième échelon allemand peut faire sortir certains éléments de l’ornière.
Finalement, ils imitent… Mario Mutsch
On l’a vu, récemment, avec Aiman Dardari, ne pas devenir immédiatement professionnel en éclatant dans un centre de formation allemand, mais persister dans les environs plutôt que de rentrer au Grand-Duché peut ouvrir des perspectives inattendues : un an après avoir claqué la porte de Mayence, voilà l’attaquant devenu professionnel à Augsbourg et déjà incontournable avec le Luxembourg A. Même si Dardari n’avait fait que deux capes en U21, ils doivent être aujourd’hui nombreux à espérer un destin aussi reluisant.
Sofian Ikene, à Erfurt, ou Jayson Videira, avec Mayence, en Regionalliga Sud-Ouest, ou encore Clayton Irigoyen, à Illertissen, en Regionalliga bavaroise, tentent donc de se frayer un chemin vers les étages du dessus. Et cette option est une telle «hype» au CFN que d’autres, formés ailleurs, les imitent : Fabio Lohei est passé du FC Metz à Trèves, Miguel Gonçalves (qui n’a connu qu’un bref passage à Gil Vicente U19) du F91 à Hombourg. Et ça marche. Ils jouent. Et, même quand ils sont défenseurs, font de la statistique. Le calcul doit parler à leur coach : avant de devenir pro à Aarau, Mutsch avait lui-même fait un an en réserve d’Aix-la-Chapelle. En Regionalliga aussi. Il avait 21 ans.
Et il assume la tendance qui conduit à cette filière allemande : «Les clubs allemands les remarquent parce qu’on en affronte beaucoup avec le CFN. Ils recherchent des profils agressifs, qui peuvent faire pressing et contre-pressing. En Belgique ou en France, ils cherchent des profils plus techniques.» Bref, l’Allemagne est en train de former toute cette génération qui, demain, défiera l’Islande.
Lundi
18 h 30 : France – Estonie
Mardi
17 h : Islande – Luxembourg
Classement
1. Îles Féroé 9 (4;-3); 2. Suisse 4 (2;+2); 3. France 3 (1;+6); 4. Islande 2 (3;-1); 5. Estonie 2 (4;-3); 6. Luxembourg 1 (2;-1)