Déjà réduits à dix et menés 2-0 après vingt minutes de jeu à Sinsheim, les Rout Léiwen ont limité la casse comme ils ont pu, ne s’inclinant «que» 4-0 face à des Allemands ultra-dominateurs, vendredi.

Le Luxembourg a gagné un match, vendredi soir à Sinsheim : celui… des tribunes. Venus en masse, à près de 2500, dans une PreZero Arena pleine comme un oeuf (25 249 spectateurs), les fans des Rout Léiwen ont donné de la voix de la première à la dernière minute, leurs chants supplantant souvent ceux des supporters allemands.

Sur la pelouse, il n’y a pas eu de match, en revanche : largement favorite, la Mannschaft a maîtrisé les évènements de A à Z, s’imposant 4-0 et se relançant dans la course à la qualification directe pour le Mondial-2026, la Slovaquie, leader du groupe A avant cette 3e journée des éliminatoires, ayant dans le même temps perdu 2-0 en Irlande du Nord.

Carlson, le bras qui fait très mal

Avec cinq défenseurs et quatre milieux à vocation défensive dans son onze, les intentions de Jeff Strasser étaient assez claires, tenir le 0-0 le plus longtemps possible, mais ce projet a bien failli voler en éclats dès les premières instants. Peu après que Moris se soit parfaitement détendu sur une reprise tendue de Kimmich (3e), le portier luxembourgeois a été bien impuissant quand Woltemade a dévié victorieusement une frappe de Gnabry… mais du bras, ce qui a valu à l’ouverture du score allemande d’être refusée après consultation de la VAR (4e).

Le répit n’a toutefois été que de courte durée pour les Rout Léiwen : à 20 mètres, David Raum a parfaitement enroulé un coup franc concédé par Christopher Martins, et concrétisé la domination sans partage de la Mannschaft (1-0, 12e). La soirée promettait d’être très longue pour des Luxembourgeois étouffés par le pressing adverse, et les événements qui ont suivi sont allé dans le sens de cette théorie.

Au duel en pleine surface avec Gnabry, qui s’était ouvert le chemin du but après son contrôle aérien, Dirk Carlson a délibérément touché le ballon du bras, et été sanctionné – après intervention de la VAR là encore – d’une double peine terrible pour le Luxembourg : carton rouge, et penalty, transformé par Kimmich, Moris partant du mauvais côté (2-0, 20e).

Maudite entame, là encore…

A dix, avec encore 70 minutes à jouer, que pouvaient encore espérer les hommes de Jeff Strasser? Limiter la casse, ce qu’ils ont fait jusqu’à la pause en «tenant le score», sans attaquant, mais avec un dernier rempart déterminant, Moris signant une belle parade au sol sur un tir croisé de Goretzka (31e), puis une très bonne sortie devant Woltemade (32e), et fermant bien l’angle face à Kimmich, seul au second poteau (45+2).

Mais dans cet attaque-défense aux allures de match de handball, le portier d’Al-Khaleej n’en était pas moins très exposé, et il ne pouvait franchement rien faire quand Gnabry l’a fusillé sous la barre, à droite de la surface (3-0, 48e). Ni quand un Kimmich opportuniste s’est offert le doublé sur un corner cafouillé dans les six mètres par Moreira et Veiga (4-0, 50e), entré à la pause à la place de Bohnert et coupable sur ces deux nouveaux buts allemands.

Comme dans le premier acte, les Rout Léiwen auront eu le mérite, encore, de ne plus céder après ces deux réalisations précoces. Ce n’était pas loin, sur ce coup franc de Wirtz qui avait laissé Moris pantois (61e) ou sur cette superbe percée du milieu offensif de Liverpool (89e). Mais dans le premier cas, le ballon a échoué sur le poteau droit, et dans le second, Moris s’est encore interposé, du genou. Sans lui, ou sans la maladresse de Burkardt (90+3), l’addition aurait été plus salée…

De notre envoyé spécial à Sinsheim, Simon Butel