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Les trains Coradia, nouvelle «colonne vertébrale de la mobilité» luxembourgeoise


Le réseau ferroviaire comptera 34 nouvelles rames de ce type d’ici la fin de l’année 2026. (Photo : CFL)

Fruit d’une collaboration européenne, les trains Coradia incarnent la volonté des CFL de renforcer la mobilité durable au Luxembourg et dans la Grande Région.

Un an après la mise en service de la première automotrice Coradia, les CFL poursuivent le déploiement de leur flotte de trains nouvelle génération. Conçues par Alstom et assemblées à Barcelone, ces rames modernes symbolisent l’entrée du Luxembourg dans une ère ferroviaire plus performante, connectée et durable.

Et pour cause. Lancé fin septembre 2024, le programme «Coradia Stream High Capacity» représente l’un des plus importants investissements jamais réalisés par les CFL : 400 millions d’euros au total, pour 34 nouvelles rames destinées à renforcer les capacités du réseau national et transfrontalier.

Les premiers trains circulent déjà entre Luxembourg et Diekirch, sur la ligne Luxembourg – Kleinbettingen – Arlon, ainsi que sur plusieurs axes régionaux comme Audun-le-Tiche – Esch-sur-Alzette ou encore Noertzange – Kayl – Rumelange.

Une checklist très détaillée est passée en revue pour chaque nouveau train. (Photo : CFL)

Depuis cet été, 14 trains sont déjà en service, deux sont actuellement en attente, tandis qu’un 17 est en cours d’acheminement depuis Barcelone. Une flotte qui sera progressivement complétée «d’ici la fin de l’année 2026», explique Christopher Kaut, project manager Coradia 2400.

Au total, 22 automotrices de la série 2400 (en version trois caisses, soit 334 places assises par train) et 12 automotrices de la série 2450 (en version six caisses, soit 692 places) composeront cette nouvelle génération.

Une fois toutes livrées, les CFL disposeront d’une capacité assise accrue de 46 %, un gain majeur sur un réseau dont la fréquentation ne cesse de croître.

Des trains «intelligents»

À bord, le changement se ressent immédiatement : espaces lumineux, design épuré, circulation fluide entre les voitures et connexion wifi sur l’ensemble du train.

Les nouvelles automotrices intègrent également un système de comptage automatique des voyageurs grâce à «des capteurs installés dans chaque compartiment». Ce dispositif permet non seulement de mieux connaître la fréquentation en temps réel, mais aussi d’optimiser la gestion du service.

En plus du Wi-Fi à bord, les Coradia bénéficient aussi de prise USB et USB-C. (Photo : CFL)

Les équipes des CFL ont veillé à ce que les retours des usagers soient pris en compte dès les premiers mois d’exploitation. «Nous avons ajusté la température à bord par exemple, ou revu certains aménagements intérieurs en fonction des remarques des clients», explique ainsi Christopher Kaut, qui relève que la majorité des retours clients ont été «positifs» depuis un an.

Les Coradia ne se distinguent pas seulement par leur confort : ils sont aussi bien plus intelligents. Un train 2.0, dirons-nous presque. En effet, chaque rame envoie automatiquement des données techniques vers les serveurs des CFL «toutes les 30 secondes», permettant une maintenance prédictive. Et des interventions plus rapides en cas de problème.

«Si un incident potentiel se profile, nous pouvons le détecter à distance et intervenir avant même que le problème n’affecte le service», poursuit le chef opérateur.

Ce suivi en temps réel marque une avancée décisive en matière de fiabilité : moins d’imprévus, de retards et donc, une meilleure disponibilité du matériel roulant.

«Ce sont des nouveautés qui ne sont pas vraiment visibles par les usagers, mais à terme, ils le sentiront, avec des trains plus fiables, moins de retards, plus de réactivité.»

Une ouverture vers la Grande Région

Chaque train Coradia est fabriqué dans les ateliers d’Alstom près de Barcelone, où se déroulent les étapes clés d’assemblage : soudure, peinture, câblage et tests initiaux.

Une équipe de quatre spécialistes des CFL se rend sur place à chaque nouvelle rame créée pour inspecter la conformité du train à l’aide d’une check-list exhaustive. «Ils nous laissent inspecter le train durant une semaine, c’est un vrai luxe», pointe Christopher Kaut.

 

Les trains Coradia sont créés dans l’entrepôt d’Alstom, près de Barcelone. (Photo : CFL)

 

Une fois validé, le train est démonté partiellement et transporté sur des camions jusqu’à Perpignan, en France, avant de rejoindre le Luxembourg via le fret ferroviaire. C’est seulement au centre de maintenance des CFL, route de Thionville, dans la capitale, qu’il est mis sous tension, testé et roule pour la première fois.

Une centaine de kilomètres d’essais sont réalisés sans passagers, afin de tester le système de freinage notamment. Comptez deux semaines entre la réception à Luxembourg et la mise en service du train Coradia sur le réseau. Un temps que Christopher Kaut espère «réduire un peu» à l’avenir.

Déjà homologués pour la Belgique, les Coradia desservent aussi Arlon depuis février dernier. Une mise en service est aussi envisagée vers Athus, Libramont et la Lorraine frontalière.

Les trains ne peuvent en effet pas encore rouler côté français. «Nous attendons les premiers trains longs (NDLR : de six caisses) pour envisager les lignes transfrontalières avec la France. Les premiers trains Coradia sont attendus là-bas début 2026», explique Christopher Kaut.

Les CFL regardent également vers l’Allemagne, où un projet de nouvelle série 2500 est à l’étude pour 2032, en remplacement des trains à locomotive Dosto.

Avec cette flotte et ces différents projets, nul doute que les CFL réaffirment leur ambition : «faire du rail la colonne vertébrale de la mobilité au Luxembourg et dans la Grande Région».

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