Double champion national espoirs de cyclo-cross, Marc Ernster a arrêté sa carrière à 23 ans, le 8 janvier 2006, le jour du championnat national organisé par son club, à Kayl.
Votre plus beau succès ?
Marc Ernster : Ma seule victoire en élite lors du cyclo-cross de Belvaux en 2005 devant un certain Steve Chainel. C’était un exploit pour moi. Il a fait une longue carrière (NDLR : le Vosgien aujourd’hui consultant pour Eurosport est devenu champion de France en 2018, mais avait terminé auparavant quatrième des Mondiaux 2006). Le parcours de Belvaux me convenait parfaitement et j’avais pris de l’avance dans les parties techniques. Il m’a fallu plusieurs tours pour le distancer et on avait fait une belle course.
Votre plus mauvaise journée ?
Mon dernier cross, le 8 janvier 2006, le jour des championnats nationaux disputés à Kayl. J’ai dû abandonner pour des problèmes de dos. C’était mon dernier cross et c’était très dur mentalement. Ce n’est pas la fin que j’aurais voulu avoir.
Le jour où vous vous êtes senti le plus fort ?
C’est dans un championnat national sur route à Ell en 1998. J’étais dans la catégorie débutants. J’étais parti au départ et j’avais remporté cette course après 75 kilomètres d’échappée. C’était ma plus belle course sur route.
Avec Ronny Kremer, on ne se faisait jamais de cadeau pendant la course, mais après, on allait toujours manger une pizza ensemble
Le coureur le plus fort contre lequel vous avez couru ?
Pour moi, c’est Ronny Kremer. Il courait pour l’UC Dippach à la fin, mais on avait été équipiers dans le club de Schifflange avant que je ne parte à Kayl. J’ai toujours bataillé fort avec lui. On ne se faisait jamais de cadeau pendant la course, mais après, on allait toujours manger une pizza ensemble. On a appris beaucoup l’un de l’autre et on s’est améliorés avec cette adversité.
L’adversaire le plus fou ?
Encore Ronny Kremer! Techniquement, nous étions plus ou moins au même niveau. Dans les descentes, il prenait beaucoup de risques. Je savais que, s’il prenait un virage à telle vitesse, je pouvais le faire aussi. L’inverse était vrai. Ce sont de beaux souvenirs.
Le coureur perdu de vue que vous aimeriez revoir ?
Justement, j’aimerais revoir Steve Chainel, qui était toujours très agréable. Cela me fait bizarre de l’entendre commenter les courses sur Eurosport.
Le jour où vous avez décidé d’arrêter votre carrière ?
C’était un peu forcé. Avec mes problèmes de dos qui ne pouvaient pas s’améliorer. Je m’étais fixé la limite avec le championnat à Kayl en janvier 2006. Je voulais, non pas finir en beauté, mais sur une bonne note. Je n’ai pas pu le faire.
Chez les débutants, j’étais sorti avec les copains deux jours avant le cross de Dommeldange (…) Je me suis juré que plus jamais je ne sortirais avant une course!
Le coureur le plus dangereux ?
Toujours Ronny ! Tous les deux, on prenait beaucoup de risques. Des fois, c’était limite au niveau fair-play, mais comme je l’ai indiqué, tout se terminait bien.
Votre plus grosse chute ?
C’était sur route, lors de l’arrivée des Jeux de la Jeunesse. Je suis tombé dans le sprint final à plus de 50 km/h. J’ai dû recevoir des points de suture, j’ai pris cher, mais je n’ai pas eu de fracture.
Votre meilleur vélo ?
C’était un VTT Cannondale sur lequel je roulais chez les débutants. Les professionnels de VTT roulaient avec la même machine, c’était top.
L’anecdote jamais racontée ?
J’étais débutant et deux jours avant de rouler le dimanche en compétition dans le cyclo-cross de Dommeldange, j’étais sorti avec les copains. Après le premier tour, un concurrent qui ne m’avait jamais doublé auparavant m’a passé. J’ai fini par gagner, mais c’était plus dur que prévu. De là, je me suis juré que plus jamais je ne sortirais avant une course!
Votre plus grand regret ?
Il me manque le titre élite dans mon palmarès et c’est quelque chose qui m’énerve encore aujourd’hui. À chaque fois que je vais voir le championnat, ça m’y fait repenser et cela me redonne envie, mais je n’ai plus l’âge!
Votre plus beau maillot ?
Une fois, j’ai porté le maillot de meilleur jeune dans une course par étapes en Suisse et je l’ai trouvé très beau. C’était quelque chose de spécial. Et le tricot de champion national, évidemment c’est une grande fierté de le porter, ça reste de beaux souvenirs…
SES FAITS D’ARMES
Deux fois titré champion national espoirs en cyclo-cross, Marc Ernster, qui roula longtemps pour le club du LC Kayl, a effectué sa dernière course le jour de ses 23 ans. Il participa trois fois à des Mondiaux, à deux reprises chez les juniors et une fois en espoirs.

AUJOURD’HUI
À 42 ans, Marc Ernster est fonctionnaire communal à Groussbus-Wal, attaché au service recettes depuis neuf ans. Marié, père d’un enfant de 9 ans, Charly, qui pratique le handball au club de Mersch, il réside à Gosseldange. Il continue de faire du sport en loisir, essentiellement de la course à pied et du cyclisme.
«Je fais encore des compétitions, mais en amateurs et de masse, comme cet été un enduro VTT dans les Alpes», indique l’ancien cyclo-crossman. Après son arrêt de la compétition, le 8 janvier 2006, Marc Ernster s’est également lancé dans le sport automobile, «sa deuxième passion».
Il fut ainsi un adepte des courses de côte et des rallyes. Il y a mis un terme très récemment. «À la fin, mon copilote était Tom Weyer, un ancien copain du vélo», sourit-il encore.