Interrogé dans une question parlementaire, le ministre de l’Environnement, Serge Wilmes, expose en détails les options dont dispose la structure face aux changements climatiques.
Pluies violentes et chaleurs caniculaires : la centrale nucléaire de Cattenom est, elle aussi, en proie aux conséquences du réchauffement climatique. Dans sa réponse à une question posée par les députés socialistes Mars Di Bartolomeo et Claire Delcourt, le ministre de l’Environnement, du Climat et de la Biodiversité, Serges Vilmes, expose les capacités de la structure a résisté aux bouleversements que subit notre planète.
Pas plus de 28°C
L’été dernier, les eaux de la Moselle ont subi un coup de chaud pour atteindre un pic de 28 °C. Cette température a été enregistrée le 2 juillet à la station de Palzem (Rhénanie-Palatinat), en Allemagne, alors que le même jour, le mercure a grimpé jusqu’à 35 °C, selon MeteoLux. Le ministre note qu’un suivi systématique de la température de la Moselle est réalisé par les autorités allemandes (Rhénanie-Palatinat) et que ces mêmes données sont mises à la disposition des autorités luxembourgeoises.
Ce jour-là, les conditions d’exploitation de la centrale nucléaire de Cattenom ont atteint leurs limites, puisqu’elles prévoient que la Moselle ne peut pas être réchauffée de plus de 1,5 °C (différence entre la prise d’eau et le rejet dans la Moselle) et que sa température ne doit pas dépasser 28 °C.
Malgré ce constat inquiétant, Serge Wilmes se veut rassurant et expose que, comme pendant cette période aucun réacteur n’a été mis à l’arrêt, il est à admettre que le pic de chaleur de juin-juillet 2025 n’a eu aucun impact sur le fonctionnement de la centrale nucléaire de Cattenom.
Plusieurs options
Il ajoute que le cas où la température de la Moselle dépasserait les 28 °C a été anticipé lors de la conception de la centrale. La structure dispose de la retenue d’eau du Mirgenbach. Ce lac artificiel est conçu pour pallier ce problème et pour refroidir la centrale nucléaire en période de forte chaleur.
Aussi, le lac de Pierre-Percée, un lac artificiel en Meurthe-et-Moselle, peut être utilisé pour compenser le prélèvement d’eau effectué pour les besoins de la centrale nucléaire de Cattenom et garantir ainsi un débit minimum à la Moselle en période d’étiage, c’est-à-dire lorsque les eaux sont au plus bas.
Dans le cas extrême où ni la retenue du Mirgenbach ni le lac de Pierre-Percée ne permettraient de garantir l’apport en eau nécessaire au refroidissement de la centrale nucléaire de Cattenom, alors celle-ci n’aurait d’autre choix que de réduire sa puissance.
Un problème surveillé et anticipé
Les autorités de gestion de l’eau du bassin versant de la Moselle et de la Sarre et celles de l’ensemble du district hydrographique du Rhin gardent un œil attentif sur la hausse des températures des eaux. Elles ont d’ores et déjà annoncé qu’elles incluront les effets du changement climatique dans la planification des mesures de gestion des eaux.
«Il existe de nombreuses mesures et options d’action permettant de stabiliser ou d’améliorer l’état des cours d’eau, et ce, indépendamment des incertitudes concernant l’ampleur et les impacts du changement climatique», précise le ministre. À titre d’exemple, il mentionne les mesures prises au titre de la directive-cadre sur l’eau. L’amélioration de la continuité et de la morphologie des cours d’eau ou encore la réduction des pollutions thermiques ont un impact positif sur les conditions de vie et la résistance des écosystèmes.
Les députés socialistes ont également interpellé le ministre de l’Environnement sur l’impact des épisodes de pluie, par moment intenses, de ces dernières semaines sur le niveau et sur la température de la Moselle. Malgré leur puissance, ces averses n’ont pas bouleversé ces eaux et n’ont déclenché «aucune anomalie significative», appuie Serge Wilmes.