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Findel : un parc à carburant construit pour «l’avenir de l’aéroport»


Le premier coup de pelle a été donné par la ministre Yuriko Backes, selon laquelle la future fuel farm est «essentielle pour garantir l’autonomie et l’avenir de l’aéroport». (Photo : fabrizio pizzolante)

À Niederanven a été donné le coup d’envoi de la construction d’un nouveau parc à carburants. D’un coût de 106 millions d’euros, il permettra «d’intégrer les carburants de demain».

«Je suis très heureuse d’enfin voir les travaux débuter», se réjouit Yuriko Backes, la ministre de la Mobilité et des Travaux publics. À l’aéroport de Luxembourg, les prochaines années seront marquées par un chantier d’envergure : la construction d’un nouveau parc à carburants (ou fuel farm). Il s’agit d’un espace sécurisé où est stocké le carburant d’aviation. Et pour un aéroport comme celui de Luxembourg, qui combine à la fois un trafic de passagers et une activité d’avions-cargos, la question de l’approvisionnement est une priorité.

Jusqu’ici, l’aéroport fonctionnait avec des installations remontant aux années 1970. Ces infrastructures vieillissantes étaient devenues insuffisantes et empêchaient d’étendre les effectifs d’avions. Le lancement de ce projet nommé New Aviation Fuel Facilities (NAFF) et adopté par la Chambre des députés en 2022, marque donc une étape décisive. «Il était indispensable d’investir dans une nouvelle infrastructure, non seulement pour faire progresser notre aéroport civil, mais aussi dans le cadre des missions de l’OTAN», a expliqué la ministre.

Yuriko Backes insiste sur le caractère stratégique de cette modernisation. «Cette nouvelle fuel farm est essentielle pour garantir l’autonomie et l’avenir de l’aéroport. Elle sera aussi conçue dans le but d’accueillir à terme des carburants durables, comme le SAF (NDLR : Sustainable Aviation Fuel, carburant durable d’aviation), ainsi que du carburant militaire pour jet F-34.» En effet, le carburant utilisé aujourd’hui est le kérosène, dont la combustion d’un litre émet environ 2,5 kg de CO2, ce qui conduit à 2,5 à 3 % des émissions mondiales de dioxyde de carbone. Le SAF, lui, est dérivé de la biomasse, à partir de plantes ou de déchets. Il pourrait réduire les émissions de CO2 de 27 à 87 %, mais il coûterait néanmoins de deux à huit fois plus cher, selon une étude publiée par la plateforme en ligne ScienceDirect en 2024.

La nouvelle installation sera dimensionnée pour accueillir jusqu’à six cuves de 5 000 m3 chacune, soit une nouvelle capacité de 30 000 m3, c’est-à-dire pas loin de quatre fois plus que la capacité actuelle. Concrètement, l’aéroport pourra ainsi disposer de plusieurs jours d’autonomie supplémentaires, un atout important pour la continuité des opérations, même en cas de perturbation des approvisionnements.

Au-delà des volumes qu’il rend possibles, l’emplacement a également été choisi pour son accessibilité : la fuel farm sera directement connectée à l’autoroute A1, ce qui facilitera l’arrivée des camions-citernes et simplifiera les opérations de maintenance. Sur les plans environnemental et énergétique, le projet répondra aux normes les plus récentes, «avec des dispositifs de sécurité renforcés», précise la ministre de la Mobilité.

«Sans carburant, aucun avion ne décolle»

Le directeur général de lux-Airport, Alexander Flassak, insiste sur l’importance de cette infrastructure : «Sans carburant, aucun avion ne décolle. Cette nouvelle fuel farm garantira une alimentation fiable et moderne et elle nous permettra aussi d’intégrer les carburants de demain.» Une mise en service est prévue en mars 2028 après 34 mois de travaux et six mois de phase test. Le parc à carburants sera alors normalement capable d’alimenter directement quatre avions-cargos grâce à des conduites souterraines qui permettent de ravitailler les appareils sans recourir aux camions.

Le budget global s’élève à 85,7 millions d’euros, auxquels s’ajouteront dans un second temps 20,8 millions d’euros, soit plus de 106 millions d’euros. Pour la ministre, cet investissement «n’est pas une option, mais une nécessité». Elle ajoute que le gouvernement veut «anticiper la croissance de l’activité aéroportuaire et garantir la sécurité d’approvisionnement du secteur aérien luxembourgeois».

Au-delà de l’aéroport lui-même, c’est effectivement toute l’économie nationale qui bénéficie de ce projet. L’activité cargo représente un pilier de notre économie et sa fluidité repose en partie sur ce type d’infrastructures performantes. Disposer de ce parc à carburants en 2028 constituera donc «un avantage compétitif», résume Alexander Flassak. L’investissement est lourd, certes, mais il s’inscrit dans une vision de long terme, où la sécurité énergétique est une condition incontournable pour «rester dans la course internationale».

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