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[C’était mieux avant] Carlos Fangueiro : «Jardim s’est mis à pleurer avec moi»


Non, ce n’est pas le lac de la Haute-Sûre.

Coups au visage, Estadio da Luz blindé et TGV du Sporting, la folle vie de Carlos Fangueiro quand il valait 1,2 million.

Découvrez tous nos autres épisodes dans la rubrique dédiée «C’était mieux avant»

Son ancien club du F91, en tête de la DN, épate tout le monde, son ancien club de Bissen, fraîchement promu, épate la DN et son ancien club de Pétange, toujours sans coach, se traîne à la dernière place. Trois occasions comme les autres de reparler de Carlos Fangueiro, réinstallé au Portugal.

Le meilleur joueur avec lequel vous ayez joué ?

Carlos Fangueiro : Nuno Gomes. Ses mouvements dans les 16 mètres étaient assez incroyables et il n’avait pas besoin de courir beaucoup pour inscrire des buts incroyables.

Et contre lequel vous ayez joué ?

Cristiano Ronaldo, quand il débutait, à l’âge de 17 ans. C’était déjà une vraie machine, un truc de fou, un TGV. Moi, j’étais déjà rapide, mais lui… Et voilà que notre arrière droit se retrouve suspendu pour affronter le Sporting et qu’il rentre face à moi en deuxième période. Il a dû réussir à me passer deux fois, et encore, ce n’était pas beaucoup.

Quelle est la meilleure équipe contre laquelle vous ayez joué ?

La Lazio, à Rome, devant 80 000 spectateurs. À l’époque des Pavel Nedved, Roberto Mancini… Moi, j’étais jeune, je venais de D3 portugaise où je jouais devant 6 000 ou 7 000 personnes et je me retrouve au milieu de ça…

Aujourd’hui

Depuis son départ de Paços de Ferreira, la saison passée, Carlos Fangueiro n’a pas retrouvé de poste… parce qu’il ne pouvait pas. Resté au Portugal dans la ville de son enfance, à Matosinhos, à côté de Porto, pour s’occuper de son père après un décès dans la famille, il a refusé plusieurs projets à l’étranger afin de se recentrer. Mais les choses pourraient bouger sous peu.

C’est votre match le plus fou ?

Ah non, le match le plus fou, c’est contre Benfica, dans l’ancien Estadio da Luz, celui qui ressemblait au Camp Nou et n’avait pas des sièges partout. Cette année-là, ils sont leaders et plus très loin de faire champion et il y a 120 000 personnes au stade. Notre bus arrive deux heures et demie avant le coup d’envoi, mais il ne peut quand même pas arriver tant les rues aux alentours du stade sont déjà noires de monde. Nous, dans le bus, on se fait insulter. En face, justement, il y a Nuno Gomes, Karel Poborsky. On prend 4-0, mais j’avais été très bon dans mon couloir droit. Et pour ça aussi, tout le monde m’insultait.

Ça m’a rendu fou, littéralement malade : j’avais presque signé au Benfica, en 2003

Un transfert qui aurait dû se faire ?

Ah ça, ça m’a rendu fou, littéralement malade : j’avais presque signé au Benfica, en 2003. Je venais de finir trois fois meilleur buteur, à Guimarães. Je faisais encore un super championnat et Benfica voulait m’acheter. Mon président et le Benfica étaient tombés d’accord sur 500 000 euros de l’époque. Mais juste avant de signer, je marque un triplé en championnat. Mon président se dit alors que je vaux sans doute plus et réclame 1,2 million. Benfica est agacé, mais ils disent d’accord. Et là, mon président monte à 2 millions. C’est à ce moment que mon agent, voyant que c’est compliqué, propose un autre de ses joueurs, qui, lui, est libre, Alex, qui évoluait à Moreirense. Benfica ne payait rien, donc ils l’ont pris, lui. Pour moi, cela représentait quatre ans de contrat…

Ses faits d’armes

Avant d’arriver au Luxembourg et de terminer sa carrière de joueur à Bissen, Carlos Fangueiro aura disputé plus de 300 matches au niveau professionnel, notamment à Guimarães (24 buts en 124 matches), mais aussi à Leixões, à Gil Vicente, à Leiria ou Beira-Mar. Il a eu aussi une carrière anglaise à Milwall et Walsall (2005-2007). International jeunes, il a remporté un titre de D2 lusitanienne en 2010 avec Beira-Mar, mais aussi de V-League vietnamienne avec Hanoï.

Devenu coach, il a conquis un titre de champion du Luxembourg avec le F91 en 2022, puis est devenu coach professionnel à Leixões et Paços de Ferreira.

Le joueur avec lequel vous ne partiriez pas en vacances ?

Paulinho Santos, qui jouait à Porto. Lui, c’était vraiment un méchant. Il mettait des coups, même au visage. D’ailleurs, il visait souvent le visage! À une époque où la VAR n’existait pas, tout le monde avait peur de lui.

Et un joueur que vous aimeriez revoir ?

Malheureusement, ce n’est plus possible parce qu’il est mort il y a deux ans, mais je dirais Neno, ancien gardien du Benfica, que j’avais embarqué dans le projet de jumelage de Pétange avec Guimarães. C’est le joueur le plus gentil que j’aie jamais connu, toujours avec le sourire, toujours prêt à rendre service.

Vous nous racontez votre plus beau but ?

C’était contre le Sporting. Sur une passe de Pedro Mendes, qui a joué à Tottenham et Porto. Un gars magnifique pour faire les dernières passes. Je la prends et j’envoie le ballon côté opposé et cela avait d’ailleurs été élu plus beau but du championnat, cette année-là.

Votre pire engueulade de vestiaire ?

Pas dans un vestiaire, mais sur le terrain. J’ai 20 ans et Guimarães me prête à Gil Vicente. J’étais compétiteur même à l’entraînement et, lors d’une séance, je vais récupérer un ballon un peu agressivement dans les pieds d’un vieil arrière gauche. Il a vu ça comme un manque de respect et m’a balancé un gros coup de poing dans le visage. Il a pris une amende très élevée par le club, a été suspendu deux semaines et est revenu s’excuser.

Votre pire blessure ?

Je n’ai jamais été blessé gravement. Mais une minuscule opération du ménisque, après un pépin survenu lors de la dernière séance en club, m’a fait rater un Euro U16. Cette année-là, je crois qu’ils se font sortir en quarts de finale contre l’Italie.

Une consigne de coach que vous n’avez jamais comprise ?

Cela ne m’est jamais arrivé. Parce que si je ne comprenais pas, il m’arrivait de redemander dix fois la même chose jusqu’à ce que j’ai compris.

Le coach qui vous a le plus marqué ?

Leonardo Jardim, un gars hyper-compétent et très humain. Un jour, j’ai eu un gros problème familial. Il m’a pris à part dans son bureau, je lui ai tout expliqué et… il s’est mis à pleurer avec moi.

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