Pour une fois, Alex Kirsch, qui ne participera qu’au contre-la-montre individuel ce mercredi et au relais mixte du lendemain, a pu se préparer de manière spécifique pour ce rendez-vous si particulier.
Sur place depuis le début de semaine dans la région de Valence, où les championnats d’Europe se dérouleront jusqu’à dimanche avec un programme très dense, Alex Kirsch enchaîne sereinement les séances d’entraînement.
En fin de contrat avec son équipe Lidl-Trek pour laquelle il courait depuis 2019, il n’a plus couru depuis le Grand Prix de Montréal, une classique de grimpeurs peu en rapport avec son domaine de compétences.
Celui qui a signé trois ans pour Cofidis à partir de 2026 compte sur ces championnats d’Europe pour égayer sa fin de saison. Sur ces championnats d’Europe, Alex Kirsch, qui avait réalisé un très beau parcours l’an passé à Hasselt (14e du chrono puis 10e de la course en ligne), s’alignera sur le chrono individuel du jour et le relais mixte demain. Il s’en réjouit.
Comment vous sentez-vous avant ces chronos des championnats d’Europe?
Alex Kirsch : C’est justement une bonne question. Comme je ne serai aligné que sur le chrono individuel puis le relais mixte, je me sens plutôt bien. Comme ces dernières semaines, je n’avais pas un vrai programme de courses pour bien me préparer, pour le chrono, c’est différent.
C’est-à-dire?
On peut bien s’entraîner de façon spécifique. C’est ce que j’ai fait. Je n’ai pas eu de confirmation en course. Je me suis contenté de faire des efforts de 20 minutes. Mais je n’ai pas eu de sensation en course par rapport à ça. Mais j’ai eu de bonnes sensations personnelles.
J’ai fait le maximum, plus que d’habitude, pour être prêt sur cette discipline. Et on a préparé ça très sérieusement avec l’équipe nationale. Je n’ai jamais préparé un chrono comme ça, ce sera une première pour moi. Habituellement, il y a une limite de temps, c’est sûr que dans le passé, je me concentrais sur un programme de courses classiques.
L’an passé, je découvrais les championnats d’Europe avec une préparation minimaliste. Cette année, j’avais plus de temps et j’avais envie de faire mieux. Du coup, on a fait pas mal de travail avec l’équipe nationale avec le matériel, les vêtements.
On a analysé ma position sur le vélo. On est sûrement beaucoup mieux préparés que l’an passé. Il y a aussi le projet du relais qui sera intéressant.
J’avais dit à Jempy (Drucker) que, dans le futur, on pourrait y participer (au relais mixte). Il a pris ça au sérieux
On a appris que l’idée pour le Luxembourg de s’aligner dans ce relais venait de vous, lors de l’édition 2024. C’est vrai?
Depuis que cette discipline existe, on n’avait jamais participé. Il faut six coureurs avec trois coureurs féminins et masculins. Il y a le nombre suffisant de filles avec Marie (Schreiber), Nina (Berton) et les jeunes (Gwen Nothum sera la troisième) qui arrivent.
Chez les hommes, on avait de très bons coureurs masculins, ce qui fait une équipe homogène. Alors c’est vrai que l’an passé à Hasselt, lorsqu’on a vu la 3e place dans le chrono de Marie et le bon résultat de Gwen (6e chez les juniors), j’avais dit à Jempy (Drucker) que, dans le futur, on pourrait y participer. Il a pris ça au sérieux. Du coup, on y travaille en petit groupe depuis cet hiver. Et cela sera donc la première cette année.
Expliquez-nous le travail effectué?
On s’est rencontrés régulièrement au Luxembourg en groupe. Les chronos par équipes (de marque) sont rares et des jeunes comme Mats Wenzel ou Arthur (Kluckers) en ont moins fait par exemple que Bob (Jungels) et moi.
Et puis à trois, ce n’est pas la même chose qu’à six, sept ou huit coureurs. Au début, nous n’étions pas sûrs de la longueur des relais à prendre. Le plus facile, c’est de l’essayer. C’est ce que nous avons fait. On a pu obtenir certaines sensations, c’est mieux que de s’y mettre la veille de la course. Avec le LIHPS (Luxembourg Institute for High Performance in Sports), on a bossé avec les vêtements.
À des rythmes assez réguliers, on a fait des tests. On a pu faire des comparaisons avec les matériaux de nos équipes respectives. Pour une discipline comme la nôtre qui vit tellement dans le détail, pour être compétitif, il faut faire le travail nécessaire et pas seulement s’entraîner. L’idée de Jempy était de dire : « Si on le fait, faisons-le sérieusement.« Pas seulement pour y participer…
Justement, que pouvez-vous en attendre de ce relais mixte?
On n’aura peut-être pas la récompense, on vient juste de commencer, la première sera forcément un peu difficile, on va manquer d’expérience. Mais on s’est donné cet objectif de démarrer ça pour préparer le nouveau cercle olympique. Je suis content d’en faire partie et d’aider au maximum.
Cela m’a beaucoup aidé de garder un objectif. Dans toute ma carrière, j’ai couru après des objectifs, mais cette saison, c’était différent
Cette participation aux championnats d’Europe égaye votre fin de saison, on imagine?
Cela m’a aidé beaucoup de garder un objectif. Dans toute ma carrière, j’ai couru après des objectifs, mais cette saison, c’était différent (son programme de courses a été sans cesse changé depuis l’annonce de son transfert de trois ans pour l’équipe Cofidis à compter de 2026). Alors, cela m’a fait du bien. Surtout avec mon programme des derniers mois.
Vous allez courir encore avec votre équipe actuelle d’ici la fin de saison?
Je ne le sais pas pour le moment. Il n’y a plus beaucoup de courses. J’aimerais bien terminer avec Paris-Tours.
Quelle a été votre principale motivation de rejoindre Cofidis* en 2026?
C’est assez simple, j’ai encore des objectifs personnels à atteindre. Je n’aurais pas eu cette possibilité chez Lidl-Trek. Cela va me faire de grands changements, mais en même temps, cela me donne beaucoup de motivation
J’aurai un rôle plus intéressant. Avec mon expérience, je pourrai aider une équipe à se reconstruire. Cofidis aura d’autres objectifs que Trek. Mais pour le coureur que je suis, je pourrai sans doute donner beaucoup plus à Cofidis.
Sur un plan personnel, c’est vrai que j’ai quelques objectifs assez précis que je veux atteindre avant la fin de ma carrière dans les classiques. J’aimerais également redécouvrir le Tour de France comme les plus grandes courses.
* Cet entretien a été réalisé quelques heures avant l’annonce par l’équipe Cofidis, lundi soir, du remplacement à la tête de l’équipe française de Cédric Vasseur par Raphaël Jeune.