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Mobilisation pour Gaza : une première pour MSF Luxembourg 


La Coalition luxembourgeoise pour la Palestine, créée pour l’occasion, ne s’attendait pas à mobiliser autant de personnes dimanche.  (Photo : georges noesen)

Avant dimanche, et bien qu’investie sur le terrain, l’ONG n’avait jamais participé à l’organisation d’une marche pacifique.

Quelque 5 600 participants dimanche ont scandé de vifs «Stop the killing, stop the crime! Stop stop the genocide!», lors de la marche pacifique organisée par la Coalition luxembourgeoise pour la Palestine dans les rues de la capitale. Un collectif constitué de plus d’une cinquantaine d’associations et d’ONG, sans grandes banderoles à leurs noms, toutes souhaitant ne parler que d’une seule voix. Parmi elles, Amnesty International, le Comité pour une Paix Juste au Proche-Orient (CPJPO) ou encore, et c’est plus surprenant, Médecins sans frontières (MSF).

«C’est la première fois que nous nous associons à une mobilisation de ce type au Luxembourg», explique Cristina Fernández, chargée de communication et de plaidoyer de MSF Luxembourg, au lendemain de la marche. Jusqu’à présent, l’organisation s’était gardée de participer à des manifestations publiques pour préserver sa neutralité – «On prend le parti de nos patients sans regarder pour qui ils votent, de quel pays ils viennent, etc.», rappelle-t-elle. Une neutralité indispensable pour assurer la sécurité de ses équipes sur le terrain. Cette décision de manifester trouve son origine dans une réflexion interne décidée lors de l’assemblée générale de MSF en juin.

L’idée, dimanche, était de «faire vraiment quelque chose de grand une fois tous ensemble, justement, essayer de marquer un peu la ligne pour que nous, les humanitaires, on puisse manifester en sécurité», explique encore Cristina Fernández. L’ONG, avec les autres associations, avait défini des slogans, des chants et des messages «cadrés et neutres», sans toutefois minimiser la gravité de situation humanitaire dans la bande de Gaza. Un véritable exercice d’équilibriste.

«Ne pas détourner le regard»

Il faut dire que plus de 1 100 employés de MSF se trouvent dans la bande de Gaza. Ils sont confrontés à des bombardements incessants et à un système de santé effondré. «MSF est présent dans la bande de Gaza depuis presque 37 ans, (…) mais jamais notre organisation n’a été témoin d’une telle situation», constatait le Dr Engy Ali, présidente de MSF Luxembourg dimanche, précisant que «la situation à Gaza est apocalyptique, au-delà de tout ce qu’on peut imaginer. La population est affamée».

La semaine dernière, les cliniques MSF de la ville de Gaza ont effectué plus de 3 640 consultations et traité 1 655 patients souffrant de malnutrition. Vendredi, l’ONG a indiqué avoir dû suspendre ses activités médicales dans la ville de Gaza, en raison des frappes aériennes continues menées par l’armée israélienne et l’avancée de ses chars à moins d’un kilomètre des cliniques.

«Nos médecins et infirmiers soignent les blessés, mais ils ne peuvent pas arrêter un génocide. Ce sont aux dirigeants d’agir», souffle Cristina Fernández, reprenant le slogan de la campagne mondiale lancée mi-septembre. Si la reconnaissance de l’État palestinien par le Grand-Duché est saluée, MSF attend davantage. «Nous demandons un cessez-le-feu immédiat et durable, la levée du siège, la protection des structures médicales et la possibilité d’acheminer une aide indépendante à grande échelle», martèle la représentante de l’ONG.

Au lendemain de cette forte mobilisation, Cristina Fernández n’a pas encore eu un retour de la part de politiques : «On espère que cela va servir pour remuer un peu la volonté politique pour que tout aille dans le sens d’arrêter ce massacre.» En attendant, l’ONG encourage les citoyens à s’informer et à relayer la réalité du terrain. «Ne pas détourner le regard de ce massacre est déjà une forme d’action. Et bien sûr, chacun peut soutenir les équipes via un don ou en participant à des mobilisations», conclut-elle.

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