Le ministre de la Famille et de l’Accueil, Max Hahn, profite de chaque occasion pour mettre en avant la solidarité du Luxembourg en ce qui concerne l’accueil de réfugiés. En tenant compte du nombre de lits mis à disposition par tête d’habitant, de plus grands pays devraient nettement augmenter leurs capacités : trois fois plus en France, quatre fois plus en Belgique et même huit fois plus en Espagne. Tout comme son prédécesseur Jean Asselborn, Max Hahn souligne que le nombre de lits dans les structures a pu être doublé depuis 2019. Et pourtant, les 8 300 unités existantes sont occupées à plus de 90 %. Et aucune accalmie n’est en vue, avec une arrivée moyenne par mois de 220 nouveaux demandeurs d’asile et réfugiés fuyant la guerre en Ukraine.
Interpellé hier en commission parlementaire par la députée Djuna Bernard (déi gréng), le ministre libéral a tenté de défendre son action et le travail abattu par l’Office national de l’accueil (ONA). «Je ne veux en rien embellir la situation», a indiqué Max Hahn. Il a tenu à relativiser les supposées «conditions de vie désastreuses» et «conditions d’hygiène catastrophiques» dans certains foyers, fustigées par Djuna Bernard (lire ci-dessus). L’élue s’est basée sur le récent cri d’alerte d’un collectif de réfugiés érythréens et les critiques émises régulièrement par le collectif de réfugiés LFR. L’Ombudsman pour les droits de l’enfant (OKaJu) est aussi déjà monté au créneau. Le ministre Hahn affirme pourtant que depuis sa prise de fonctions, il y a 22 mois, «il n’y a eu aucune détérioration, ni en ce qui concerne la sécurité, ni en ce qui concerne la qualité» des structures. La marge de manœuvre serait limitée, des foyers vétustes devraient rester ouverts. «On ne dispose pas du luxe de pouvoir fermer des structures. Chaque lit compte», précise Max Hahn.
De plus en plus de témoignages et photos sur les conditions d’hébergement commencent toutefois à affluer. Si les communes peinent à accueillir des réfugiés – elles sont uniquement 34 sur 100 à le faire –, le ministère de l’Accueil et l’ONA ont l’obligation d’assurer au moins que les structures existantes soient équipées et rénovées pour permettre aux réfugiés de vivre dignement. Leur offrir un simple lit ne suffit pas.