Comme voici un an, les Eschois, outsiders sur le papier, ont de nouveau joué un mauvais tour, le week-end dernier, aux joueurs de la Forge du Sud, battus d’un but à Lallange.
S’il y a bien une équipe au Grand-Duché capable de surprendre son monde à tout moment, c’est Esch. «Ils peuvent gagner contre les Red Boys, mais aussi très bien perdre face à Diekirch», répondait, pas plus tard que jeudi dernier, l’entraîneur de Rumelange, Yves Braconnier, lorsqu’on lui demandait de lister les adversaires directs de son équipe dans la course aux dernières places qualificatives pour les play-offs.
Sous-entendu, difficile de «catégoriser» les Eschois, susceptibles de faire déjouer des formations supposées plus fortes sur le papier et, à l’inverse, d’être moins performants devant des mal classés. C’est peut-être moins vrai pour la deuxième supputation. En revanche, la première s’est de nouveau vérifiée, le week-end dernier, à l’occasion de la réception de Dudelange, prétendant légitime au trône après avoir terminé sur la troisième marche du podium au terme des deux derniers exercices.
Qui, de surcroît, s’est renforcé au cours de l’été en enrôlant des jeunes Luxembourgeois à fort potentiel à l’instar du gardien Matush Lallemang (20 ans), auteur de 12 parades en 40 minutes, dont deux d’affilée sur des jets de 7 mètres, ou encore des deux anciens «Escher», Yann Hippert et Loris Labonté.
Alors oui, on pourra toujours dire que le HBD était privé de deux de ses meilleurs éléments, si ce n’est les deux meilleurs, les frères Etute, Ojié et Itua, en voyage de famille aux États-Unis où leurs deux sœurs (Ehis et Isi) évoluent dans le championnat universitaire de basketball, mais battre les joueurs de la Forge du Sud reste une performance de premier plan.
«Il n’y a pas de limites»
D’autant que les locaux, devaient, eux, composer sans Bob Kirsch, Sébastien Edgar, absents depuis la reprise, Ermin Muric et Dimitri Mitrea, touché à la cheville gauche lors du duel avec les Red Boys, ainsi qu’Enes Agovic, toujours ménagé après être récemment revenu des croisés.
On se demandait si le fiasco en European Cup, quand les hommes de Rajko Milosevic, qui menaient de 12 unités – en cumulé – à l’entame de la deuxième période de la seconde manche face aux Bosniens de Vogosca, avaient laissé échapper une qualification pour le 2e tour qui semblait leur tendre les bras, allait avoir une incidence sur leurs futurs rendez-vous.
Visiblement pas. Déjà largement vainqueurs des «Renards» à la surprise générale au cours de la phase régulière il y a un peu plus de neuf mois, les Eschois ont remis le couvert. Dans des proportions moindres, certes. Mais la finalité est la même car après avoir été au coude-à-coude (il n’y a jamais eu plus de deux buts d’écart) pendant l’entièreté de la partie, une action quelque peu confuse a abouti au but victorieux de Moritz Barkow à cinq secondes du buzzer.
«Avec une équipe comme celle-ci, composée de guerriers avec un caractère hors norme, il n’y a pas de limites», s’est délecté le technicien serbe sur les réseaux sociaux. Esch, qui s’était fait une spécialité en fin de saison dernière, celle d’enquiquiner les gros poissons, va-t-il de nouveau endosser le rôle de trouble-fête ? Voire mieux ?