Dans le sillage de l’impeccable Guimaraes, un jeune Hispano-Marocain et un très gros CV belge dopent un secteur offensif à 19 buts en quatre matches.
Il n’est pas forcément pertinent de compter le petit carnage qu’a représenté le match de Coupe à Noertzange (0-9), mais on ne peut plus faire comme si cela n’existait pas : il y a une grosse montée en puissance de l’Attert Bissen. S’il y a bien un promu qu’on attendait, c’est celui-là. Et un promu qui a mis un peu de temps à se mettre en train, c’est lui aussi. Mais depuis un mois, tout a changé. Victoire 1-2 à Hesperange, 5-0 contre Rosport et encore plus impressionnant, 3-1 contre Strassen. Avec un Roman Ferber pointé à 7 de moyenne sur deux titularisations (et qui a débloqué son compteur dimanche) et un Abi Ramzi à 8, auteur de cinq buts et une passe sur les trois derniers matches de BGL Ligue.
Début août, on n’attendait pas ce secteur offensif à pareille fête, à la suite des deux petits buts inscrits en quatre journées (dont trois finies sans marquer). Vitor Pereira nous a parlé de ses deux hommes en forme, qui ont remis Bissen dans le coup. Avant d’apprendre que leurs genoux nécessitaient du temps, on avait hâte de voir ce que donneraient Dave Turpel et Joël Rodrigues, avant de se rendre compte qu’il ne partait pas forcément n° 1 dans l’esprit de son coach, on se demandait si l’inénarrable Fine Bop parviendrait à (re)faire de la statistique en BGL Ligue. Deux autres noms sont sortis du chapeau et font une impression folle…
Khalid Abi Ramzi
«Mes « 10« doivent avoir des ambitions statistiques»
«Lui, je le suivais depuis son passage à Lorentzweiler parce qu’il a des caractéristiques qui font mal dans un championnat tel que celui de la DN. Notamment l’énorme intensité qu’il met dans son jeu avec ou sans ballon. Quand tu as ça, au pays, cela devient très dur pour les adversaires qui se trouvent dans ta zone.
L’année passée, on l’a fait travailler au poste de n° 8, là, on l’a repositionné en 10, en lui demandant de beaucoup plus attaquer la surface. Du coup, même s’il n’est pas très grand puisqu’il mesure 1,68 m, il a déjà marqué trois buts de la tête. Moi, mes « 10« doivent avoir des ambitions statistiques, percuter. Mais l’idée, c’est d’avoir toujours deux solutions pour le porteur de balle. Une solution qui prend la profondeur, une autre qui décroche, sachant qu’avec trois attaquants, on peut travailler sur la largeur»
Roman Ferber
«Son gabarit trompe beaucoup de monde»
«On a cherché à discuter avec lui dès qu’on a eu ficelé le deal avec Mehdi Terki (NDLR : son ancien coéquipier à l’Olympic Charleroi). Il a un CV très intéressant mais on sait que les avant-centres, c’est un marché compliqué et vu qu’on avait des soucis avec Joël Rodrigues et Dave Turpel… Le prix à payer, c’était juste qu’il allait arriver en retard. On savait que cela ne marchait pas super bien avec son club et qu’il y avait des chances qu’il soit libéré. En tout cas, une séparation était envisageable. On a donc cherché une solution pour avoir un bon projet à lui proposer, sachant qu’il peut encore faire quelques années à un niveau comme celui de la DN.
C’est un grand gabarit et cela trompe beaucoup de monde parce qu’on ne s’attend pas à ce qu’il puisse prendre la profondeur comme ça. On sait aussi qu’en cas de pression derrière, avec lui, on peut allonger et soit il gardera le ballon, soit il arrachera une faute. Et ça, pour une équipe, c’est énorme. Surtout, il a le sens du but. Le flair. Et il n’a pas besoin d’être un grand dribbleur pour savoir comment éliminer un adversaire sur sa puissance ou sur un geste technique.»