Accueil | A la Une | [Photos] Mobilisation record pour la Palestine

[Photos] Mobilisation record pour la Palestine


(Photo : Sophie Kieffer)

Près de six mille personnes ont revêtu les couleurs de la Palestine dimanche dans l’espoir de mettre un terme au génocide et de rendre leur terre aux Palestiniens.

Les slogans, depuis deux ans, on les connaît par cœur. Ils prennent toute leur force quand ils sont scandés par des milliers de personnes au rythme des tambours et des darboukas. 5 600 en l’occurrence entre la place de l’Europe et la place de Clairefontaine, hier. Ce qui fait de cette manifestation, la plus grande en faveur de la Palestine organisée au Luxembourg à ce jour. Une vague de drapeaux palestiniens qui a agréablement surpris ses organisateurs.

Une cinquantaine d’ONG et associations ont, pour la première fois, uni leurs forces pour dire que ça suffisait, en inscrivant leur marche pacifique dans un mouvement mondial, Global March for Palestine.

Vêtus de rouge et de keffiehs, les participants ont montré que la solidarité n’a pas de frontières – «pour qui a le cœur du bon côté», nous a dit un manifestant –, et ont tenté avec confiance et détermination de convaincre les gouvernants de prendre des mesures concrètes pour aider le peuple palestinien. Les trams, les avenues et les rues de la capitale n’étaient pas assez larges pour contenir cette ferveur et cette énergie positive. Aucun incident n’a été à déplorer, sinon cette riveraine qui a brandi un drapeau israélien au passage du cortège pourtant pacifique.

Dans ses rangs, on exprimait des souhaits concrets comme un cessez-le-feu à Gaza, des sanctions contre Israël ou que le Luxembourg arrête de jouer un double jeu en reconnaissant l’État palestinien et en approuvant par le biais de la Commission de surveillance du secteur financier (CSSF) le processus permettant à Israël d’émettre des obligations d’État sur les marchés financiers européens. Presque toujours les mêmes souhaits, aussi, depuis deux ans.

Moussa, un porte-drapeau en tête de cortège, se réjouit : «Voir tous ces gens, cela fait du bien. Je suis réfugié au Luxembourg depuis cinq ans. La Palestine est ma terre, la situation n’est pas évidente. Mon grand-père travaillait avec des juifs et cela ne posait pas de problème à l’époque. Il y avait plein de religions différentes et le peuple vivait en paix. Les juifs ont vécu beaucoup d’horreurs en Europe, mais les Palestiniens ne sont pas la solution à leur problème.»

«Aujourd’hui nous pouvons montrer que la majorité, qui s’oppose à la politique d’Israël et au génocide, est visible dans les rues et peut agir», résume Dirk, un manifestant. Gaza vit une catastrophe humanitaire : un génocide et une famine qui laissent de moins en moins de gens indifférents.

«Un caillou dans la chaussure»

«Nous espérons devenir le caillou dans la chaussure de nos gouvernants», lance Patrick Bosch, coordinateur de Global Movement to Gaza Luxembourg et de la flottille pour Gaza. «Les Italiens, les Grecs, les Espagnols ont commencé à bouger. Il est temps que les gouvernements mettent la pression sur Israël. Des sanctions concrètes, pas du blabla, et qu’ils interviennent pour qu’il y ait une action militaire pour protéger la flottille afin d’empêcher les Israéliens d’attaquer cette action humanitaire. Mais les gouvernements ne se mouillent pas. Ils condamnent, mais ne font pas grand-chose en réalité.»

«L’impunité d’Israël doit cesser», lance une oratrice palestinienne place de Clairefontaine. «Deux ans de génocide, 77 ans de Nakba, nous les Palestiniens avons tout vu. (…) Une liste sans fin de pertes et d’injustices.» Elle poursuit sous les acclamations de «Viva, viva Palestina!» : «Israël doit rendre des comptes. Si des sanctions contre la Russie ont pu être décidées en une semaine, cela devrait également pouvoir être le cas pour Israël. La reconnaissance de la Palestine ne sert à rien si elle n’est pas suivie d’actions concrètes.» Mais pas d’un énième accord d’Oslo suivi d’inaction.

«Soixante-dix-sept ans après la Nakba, mes parents vivent toujours dans des camps», raconte un natif du camp d’Aida, en Cisjordanie. «Je garde une clé rouillée pour une porte qui n’existe plus et je revendique mon droit au retour dans un pays libre et indépendant. (…) Je ne veux pas que quelqu’un de n’importe quel pays m’en empêche et me dise « Tu ne peux pas, ce n’est pas pour les Palestiniens ».»

La statue de la Grande-Duchesse Charlotte embrasse des hommes et des femmes d’horizons différents unis sous un même drapeau pour la bonne cause, tandis que les orateurs se succèdent et évoquent notre «responsabilité collective». «Nous devons continuer à crier, à exiger avec fermeté le respect du principe d’humanité, rappeler que chaque instant d’inaction coûte d’autres vies humaines et que le droit international humanitaire est une obligation universelle, pas une option, pas un luxe», estime une dernière oratrice. De belles paroles et une belle énergie du désespoir qui, les manifestants le souhaitent, porteront leurs fruits pour les enfants et les familles et pour qu’un peuple et sa culture ne soient pas effacés de la carte du monde.

Newsletter du Quotidien

Inscrivez-vous à notre newsletter et recevez tous les jours notre sélection de l'actualité.

En cliquant sur "Je m'inscris" vous acceptez de recevoir les newsletters du Quotidien ainsi que les conditions d'utilisation et la politique de protection des données personnelles conformément au RGPD .