2e JOURNÉE EN ENOVOS LEAGUE Bertrange reçoit, samedi, le champion Etzella. Une affiche, c’est sûr… mais pas forcément (encore) un choc.
Sur le papier, le Sparta et Etzella font partie des prétendants à de grandes choses cette saison. Les deux formations ont franchi sans encombre le premier obstacle qui s’est dressé devant eux la semaine dernière. Si les Nordistes avaient, en théorie, une tâche assez aisée face au Mambra Mamer qu’on voit plutôt en fin de peloton, les joueurs de Karl Abou Khalil, quant à eux, passaient déjà un premier test sur le parquet du Filano, contre l’Arantia.
Les champions en titre ont déroulé tranquillement à Mamer… et le Sparta s’en est sorti contre les hommes de Karolis Abramavicius. «On a créé un petit trou en début de quatrième quart grâce à des paniers à trois points de Colin (Braun) et Jarvis (Williams) a fini le boulot. Ce n’est jamais facile de gagner à Larochette», constate Yannick Verbeelen, l’un des piliers de l’équipe bertrangeoise. «On gagne alors qu’on a beaucoup de déchet dans notre jeu. Beaucoup de pertes de balle, de lay-ups ratés. Et on l’emporte quand même. L’an passé, on aurait certainement laissé filer le match dans l’autre direction.»
Un premier test passé avec succès pour une équipe qui a perdu beaucoup de jeunes prometteurs et qui, pour compenser notamment l’arrêt de l’international Mike Feipel, miné par des problèmes de blessure depuis deux ans, a décidé de faire une entorse à son règlement. En effet, alors que le Sparta se vantait année après année de résister aux sirènes des non-JICL à répétition, il y a eu une petite révolution à l’Atert avec le recrutement de Lennart Holsten. Le grand Allemand, qui dépasse allègrement le double mètre, était convoité par la plupart des formations de l’élite, lui qui ne voulait pas retomber en N2 avec l’Avanti. Et c’est donc le Sparta qui a mis la main sur le joueur de 29 ans : «On a été les premiers à lui demander de nous rejoindre et c’est ce qu’il a fait», explique son coach.
On l’a dit, une petite révolution pour le Sparta. Mais, finalement, pas non plus quelque chose de scandaleux, comme l’explique encore Yannick Verbeelen : «C’est vrai que cela fait quelques saisons qu’on a cette politique de jouer seulement avec deux pros. Des fois, on gagnait des matches avec un seul Américain alors qu’en face ils avaient trois étrangers. La saison dernière, on est sortis par Steinsel, qui joue avec trois étrangers. Ce qui m’a frustré, c’est que ça s’est banalisé ces dernières années. On en a parlé entre nous et le club a décidé de faire appel à un troisième. Je trouve que le problème, ce n’est pas toujours les règles, mais surtout les clubs qui essaient de les contourner.»
Petite «révolution» à Bertrange
Et, clairement, ce n’est pas l’idée du Sparta : «Avec Lennart, on récupère un joueur installé au Luxembourg depuis longtemps, qui travaille au Luxembourg. Je n’étais pas pour pénaliser ceux qui sont au pays pour d’autres raisons que le basket et qui était privé de pouvoir jouer à cause de leur nationalité. Maintenant, avec les nouvelles règles, les étrangers non pros sont devenus une denrée rare et très désirée au Luxembourg.»
La règle, qui n’est pas très claire, dit désormais en gros qu’on peut jouer avec deux pros, américains ou non, et deux joueurs considérés comme non-pros. Une appellation un peu fourre-tout à propos de laquelle les techniciens ne sont d’ailleurs pas toujours complètement au point. Chacun fait donc ce qu’il veut. Avant, on pensait que le joueur devait avoir séjourné un certain temps au Luxembourg pour pouvoir prétendre à ce statut, comme c’est le cas d’un Billy McDaniel, désormais à Etzella, ou d’un Tyrell Sturdivant, de retour à l’Arantia, qui occupent tous deux des jobs en dehors du basket. Mais finalement, il semblerait qu’il suffise que ledit joueur n’ai jamais été pro dans son pays pour pouvoir être dans les clous. C’est ainsi qu’on se retrouve avec des Lituaniens ou un Argentin de très haut niveau et qui vont forcément prendre du temps de jeu à des Luxembourgeois.
Le Sparta a ainsi dû affronter l’Arantia, qui avait donc quatre étrangers dans son cinq de base : les deux pros américains Kevon Godwin et Walter Williams, qui s’est d’ailleurs blessé très tôt dans le match, et deux non-pros : Tyrell Sturdivant et le Lituanien Jonas Levickas.
Samedi, à l’Atert, c’est une autre armada qui débarque : Etzella. Même s’il a perdu deux joueurs majeurs, Yann Wolff, qui a raccroché, et Jimmie Taylor, reparti à Dudelange quelques jours après en avoir été le principal bourreau en finale du championnat, le champion reste l’un des principaux candidats à sa propre succession. Et c’est également avec quatre étrangers que les Nordistes vont évoluer cette saison. Outre les deux pros US, arrivés d’ailleurs très tardivement, Gavin Love peut également compter sur le transfuge de la Résidence Billy McDaniel, sans oublier l’Allemand Thomas Henkel, qui avait rendu de gros services la saison dernière dans sa quête du titre.
Win or lose, no big deal
Faut-il pour autant parler de choc? Pour Yannick Verbeelen, c’est un peu trop tôt pour le dire : «Non, ce n’est pas un match particulier. Etzella est une bonne équipe. On a envie de faire un bon match. Mais victoire ou défaite, je ne pense pas que ça aurait de grandes significations sur ce qui va se passer cette saison. Ce n’est pas parce qu’on gagnera qu’on sera les favoris de la saison et si on perd, ça ne voudra pas pour autant dire qu’on ne sera pas bons cette année. On est encore au tout début de la saison. Nous, ce qu’on veut, c’est progresser au fil des matches pour être prêts en fin de saison, quand ça compte.»
Ce qui est sûr, c’est que les spectateurs de l’Atert ne doivent pas rater cette rencontre. Qu’elle soit un choc ou pas, l’affiche fait saliver. Voir sur le parquet des internationaux luxembourgeois comme Sticky Gutenkauf, Yannick Verbeelen ou Max Logelin en découdre, c’est l’assurance d’avoir droit à du beau jeu. Et, on l’espère, du suspense!