La Chambre va connaître des moments importants pour sa rentrée. À commencer par la prestation de serment du futur Grand-Duc Guillaume. La cérémonie sera historique à double titre. Non seulement le Luxembourg va être doté d’un nouveau chef de l’État, mais ce sera aussi la première fois qu’un souverain sera assermenté conformément à la nouvelle Constitution, en vigueur depuis le 1er juillet 2023. L’article 57 stipule que «le Grand-Duc exerce la fonction de chef de l’État à partir du moment où il a prêté devant la Chambre des députés le serment suivant : « Je jure d’observer la Constitution et les lois et de remplir fidèlement mes attributions constitutionnelles« ».
Après le changement de règne, les députés vont continuer à se pencher sur la Constitution. Il se précise qu’une majorité des deux tiers pourra se dégager pour ancrer l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la loi suprême. Les élus devront encore trancher et dire s’il s’agit d’un «droit» ou d’une «liberté publique», mais les chances que la proposition de révision introduite par Marc Baum (déi Lénk) soit couronnée de succès augmentent. Le fait que les différents partis vont offrir le libre choix à leurs députés pour dire oui ou non constituera également un moment particulier. Le jeu politique veut que les fractions de la majorité soutiennent quasi aveuglément les projets de loi introduits par le gouvernement. La Chambre reste pourtant le premier pouvoir, mais a toujours du mal à assumer ce rôle. Il existe toutefois des exceptions à cette règle. Sans la montée au front de Marc Spautz (CSV), un amendement des projets d’extension des heures d’ouverture dans le commerce n’aurait été possible. Carole Hartmann (DP) a milité pour la relance du dialogue social et a contribué à éviter, avec Gilles Baum (DP), une réforme des retraites jugée trop incisive. N’oublions pas dans ce contexte la pression exercée par les syndicats.
Œuvrer au-delà des frontières politiques et créer un contrepoids plus important face au gouvernement sont essentiels. En parallèle, le processus de modernisation, qui est tout à fait positif, devra être mené jusqu’au bout. Le tout dans l’intérêt d’une Chambre qui honore pleinement le pouvoir constitutionnel renforcé que lui confère la Constitution.