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La consommation d’antibiotiques en hausse au Luxembourg


Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) estime à plus de 35 000 le nombre de décès annuels liés à des infections résistantes dans l’Union européenne, en Islande et en Norvège. (Photo d’illustration : Pixabay)

Dans le cadre du Plan national antibiotiques sort, ce jeudi, rapport annuel «One Health». Celui-ci fait le point sur la consommation et la résistance aux antibiotiques au Grand-Duché.

La résistance aux antibiotiques constitue l’une des plus grandes menaces pour la santé publique, touchant à la fois les humains et les animaux, selon l’Organisation mondiale de la santé. Ce jeudi, la publication du rapport annuel sur la consommation d’antibiotiques, l’antibiorésistance et la présence de résidus d’antibiotiques au Luxembourg permet de faire le point sur la situation au Grand-Duché quant à la santé humaine, animal et quant à l’environnement.

Ce document nommé «One Health» s’inscrit dans le cadre du Plan national antibiotiques (PNA) 2018-2022, prolongé jusqu’en 2024, dans lequel le Luxembourg s’est fixé pour objectif de réduire l’émergence, le développement et la transmission des résistances aux antibiotiques, selon une approche «One Health – Une seule santé» qui implique une collaboration étroite entre les secteurs humain, vétérinaire et environnemental, ainsi qu’entre pays.

Les effets de la résistance aux antibiotiques se font déjà ressentir sur le vieux continent. Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) estime à plus de 35 000 le nombre de décès annuels liés à des infections résistantes dans l’Union européenne, en Islande et en Norvège.

Au sein du rapport publié ce 25 septembre sont compilés les données nationales les plus récentes sur la consommation d’antibiotiques en santé humaine et animale, sur la résistance aux antibiotiques en santé humaine et animale, sur la surveillance de la sécurité alimentaire et sur la présence de résidus d’antibiotiques dans les denrées alimentaires, les aliments pour animaux et les eaux de surface.

Au-dessus de la moyenne européenne

À propos de la santé humaine, les données du rapport «One Health» montrent que la consommation totale d’antibiotiques au Luxembourg en 2023 marque une hausse par rapport à 2021 et se place légèrement au-dessus à la moyenne européenne. Quant aux pourcentages de résistance, s’ils sont inférieurs à la moyenne européenne, ces derniers augmentent par rapport aux chiffres de 2022.

Le ministère de la Santé recommande de favoriser l’usage d’antibiotiques à spectre étroit lorsque la situation le permet et d’éviter les prescriptions hors recommandations. Aussi, le ministère conseille de renforcer la vaccination ainsi que l’hygiène des mains et le port du masque. Mais aussi d’appuyer sur les mesures de prévention des infections associées aux soins afin de prévenir et limiter la transmission.

Animaux et sécurité alimentaire

Concernant la santé animale, les données du rapport donnent à voir que le Luxembourg figure parmi les pays européens ayant les ventes d’antibiotiques les plus faibles. Aussi, les systèmes de surveillance de la résistance chez les animaux producteurs de denrées alimentaires et de la sécurité alimentaire montrent des performances favorables par rapport à la moyenne européenne et aux pays voisins.

Quant au volet «sécurité alimentaire et environnement», aucun résultat non conforme n’a été détecté pour les résidus d’antibiotiques dans les denrées alimentaires et les aliments pour animaux, en 2023. Le rapport note tout de même que des résidus ont été détectés dans les eaux de surface à des fréquences et concentrations variables. L’impact de ses résidus «demeure non défini faute de normes de qualité environnementale et en raison du nombre limité d’analyses», souligne le ministère de la Santé.

«Globalement satisfaisante»

Le rapport annuel «One Health» conclue que par rapport aux chiffres européens, la situation du Luxembourg est «globalement satisfaisante». Le document souligne le fait que les efforts luxembourgeois doivent se poursuivre pour répondre aux objectifs de la recommandation du Conseil de l’Union européenne qui visent à renforcer la lutte contre la résistance aux antimicrobiens dans le cadre d’une approche «One Health».