La mine Walert à Rumelange a fait honneur à la Sainte-Barbe ce week-end en organisant des visites au cœur des galeries des vestiges de la mine.
Pour la Sainte-Barbe, la commune de Rumelange et le musée national des Mines de fer luxembourgeoises (MNM) ont décidé de faire (re)découvrir leur passé minier en proposant des visites au cœur même des entrailles de la ville, à la mine de Rumelange.
Sainte Barbe est une sainte de l’Église catholique romaine et de l’Église orthodoxe que l’on fête le 4 décembre, mais c’est également la patronne des mineurs (ainsi que des pompiers, des architectes et des géologues). Pour l’occasion, la commune de Rumelange, qui a un important passé dans le secteur minier, a proposé une série d’évènements invitant à découvrir les centaines de galeries souterraines où nos aïeux gagnaient quelques francs en récoltant du minerai de fer.
Déjà le week-end passé, les 28 et 29 novembre, il était possible de participer à des randonnées souterraines de la mine Walert qui compte pas loin de 40 kilomètres de galeries sur les 40 000 km du bassin minier de la région, le tout éclairé comme au début des années 1900, aux lampes à carbure. Dimanche, plusieurs groupes ont pu prendre le petit train jaune de la mine de Rumelange pour s’engouffrer dans la mine. Le début de la visite commence par une vue sur l’inquiétante porte ouvrant sur un dénivelé de 600 mètres.
« On va travailler à la mine », s’exclame une fillette équipée de son casque jaune en prenant place dans ce petit train. Par groupe d’une petite trentaine de personnes, dont beaucoup d’enfants accompagnés de leurs parents, les visiteurs se sont installés dans les deux wagons les emmenant 200 mètres sous terre avant d’arpenter à pied les galeries intactes de la mine.
Presque unique en Europe
« Le tour normal dure habituellement deux heures, mais aujourd’hui, ce sera un petit tour », explique Alain, le guide, avant de montrer le premier geste que les mineurs de l’époque faisaient, « vérifier le toit de la mine, c’est-à-dire le plafond, à l’aide d’une tige de fer ». Entre explication de la vie quotidienne des anciens mineurs, qui passaient pas moins de douze heures par jour à la mine pour un salaire de 30 francs par an (on estime à 40 francs l’ensemble des dépenses pour vivre une année peu avant 1900), et anecdotes, les visiteurs, petits et grands, sont intrigués. « Au début, il n’y avait pas de toilettes dans les galeries et les mineurs faisaient leurs besoins dans des coins », explique Alain, devant une poignée d’enfants, avant d’expliquer : « Cela faisait le bonheur des mineurs, car cela attirait les rats qui, tous les jours, mangeaient tout et faisant office de police de l’hygiène. »
« Ce n’est pas tous les jours que l’on peut se rendre compte de la difficulté du travail de mineur il y a plus de 100 ans, et en même temps, cela permet à nos enfants de découvrir un métier qu’ils ne feront sûrement jamais de leur vie », souligne une maman présente dans le groupe avec sa famille. Le côté éducatif est présent par le fait que la mine est présentée dans le même état qu’à l’époque, avec les machines, les wagons, les poutres. « C’est une des seules mines en Europe qui a gardé son aspect d’antan », souligne après la visite George Putz, frère d’Alain et également guide. Grâce aux visiteurs, la mine retrouve une certaine vie, elle qui a vu défiler des milliers de mineurs jusqu’en 1963.
Un aperçu d’une expérience enrichissante et marquante, surtout lorsque l’on voit les conditions de travail de l’époque, dans la mesure où la visite complète du site se fait en train, qui traverse le carreau de la mine à ciel ouvert, puis entre sous la terre par la galerie Langengrund, et une partie à pied dans la galerie Walert. Petit détail important, la température moyenne dans la mine est de 10 °C et ce toute l’année, donc si le casque est obligatoire, des vêtements chauds le sont tout autant.
Jeremy Zabatta
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