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Vignoble mosellan : une clientèle et une consommation en évolution


Autrefois nombreux, les clients français et belges ont peu à peu déserté la Moselle luxembourgeoise et ses domaines. (Photo : claude lenert)

Selon Bob Max, face à une consommation qui diminue, le vignoble luxembourgeois est à un tournant qui l’oblige à se diriger vers l’œnotourisme ou de nouveaux produits tels que le vin sans alcool.

Attentif à la viticulture et à ses ventes depuis son enfance, Bob Max a pu constater l’évolution des habitudes de consommation. Depuis quelques années, il estime justement assister à un tournant. Déjà, le vigneron d’Ahn constate un changement dans l’origine de la clientèle. «Maintenant, ça parle plus anglais que français ici», assure-t-il, alors que son domaine se trouve pourtant à deux pas de la frontière française.

La raison? «Les Français boivent moins de vin et, quand ils veulent en acheter, ils ne viennent pas au Luxembourg», déplore-t-il. Les Belges, autres clients francophones, seraient également en voie de disparition : «C’était une génération âgée qui venait ici en acheter pour payer moins de taxes qu’en Belgique, mais ce n’est plus le cas.»

«Les jeunes boivent moins»

Malgré la diminution du nombre de clients frontaliers, le vignoble mosellan peut compter sur les Luxembourgeois et la population internationale de la capitale, notamment. Reste que la consommation de vin a évolué entre les générations. «Les jeunes boivent moins. Ils n’ouvrent des bouteilles que le week-end alors que leurs grands-parents buvaient un peu tous les jours.» Malgré tout, cela n’a pas forcément un impact négatif sur le montant des ventes, car «les jeunes boivent occasionnellement, donc sont prêts à payer plus, tandis que les anciens cherchaient du vin peu cher».

Cette nouvelle génération est également porteuse d’une nouvelle tendance : le vin sans alcool. Bien qu’il dise en discuter depuis trois ans, «faire du vin sans alcool ne me ferait pas plaisir», avoue Box Max, attaché à son savoir-faire traditionnel. «Tant qu’à faire, je préfère faire du jus de raisin et, s’il est trop sucré, on le mélange avec de l’eau gazeuse.»

Le vigneron n’est pas fermé à toute forme d’évolution, puisqu’il fait partie des professionnels favorables à une politique œnotouristique afin d’améliorer l’attractivité des vins luxembourgeois. «Il faut attirer les gens en Moselle, car ceux qui sont à moins de 100 km viennent, mais pas les autres.» En mai dernier, il a assisté au lancement du processus d’élaboration d’un nouveau concept d’œnotourisme présenté par Martine Hansen, la ministre de l’Agriculture, et Lex Delles, le ministre de l’Économie.

À l’instar des ministres, Bob Max plaide lui aussi pour des investissements dans la mobilité, l’hébergement, l’accueil et la création de lieux insolites pour inciter les touristes à venir déguster, puis acheter, les bouteilles du cru. «Déjà, il faudrait que tout le monde ouvre une salle de dégustation les week-ends, car beaucoup de gens passent par la Moselle, mais ne trouvent pas de terrasse», regrette-t-il, conscient que l’avenir du vin passe autant par sa qualité que par l’expérience autour du verre.

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