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[Vidéo] Sprint final pour les vendanges


Le domaine Max-Lahr et Fils peut compter sur une équipe de saisonniers qui revient chaque année. (Photos : claude lenert)

Bob Max, vigneron à Ahn, nous a ouvert les portes du domaine familial Max-Lahr et Fils pour nous permettre de plonger au cœur de la récolte d’un prometteur millésime 2025.

Dans le petit village d’Ahn, le long de la Moselle, difficile de rater le domaine Max-Lahr et Fils. Située à l’entrée de la localité d’à peine 300 âmes, sa maison de vignerons couleur saumon ne passe pas inaperçue. Encore moins en cette période de vendanges. Depuis près de deux semaines, des fourgons et des tracteurs chargés de raisin vont et viennent et perturbent le calme habituel. Le tout accompagné par l’odeur qui se dégage d’une remorque pleine de grappes écrasées à l’entrée.

En ce vendredi (19 septembre), Bob Max est pressé. À peine la pause déjeuner terminée, le vigneron à la tête du domaine est déjà remonté vers ses parcelles, dont les 7,7 hectares se trouvent à deux kilomètres à la ronde. «On voulait laisser les raisins encore quelques jours, mais la semaine prochaine, le temps est mauvais», explique-t-il. Le matin même, une caisse de 280 kg de pinot noir a été remplie et pas question de baisser le rythme au vu des prévisions météo. «La pluie et l’humidité apportent des champignons et la pourriture des grappes. Ce qui peut attaquer la couleur, brunir le vin et l’oxyder.»

Travailler avec la nature, un stress permanent

Avec son fourgon, Bob Max quitte en vitesse la maison pour rejoindre le plateau du Palmberg, à 100 mètres au-dessus du niveau du village, où se trouve une partie de son vignoble, un lieu arrosé de soleil et avec une vue panoramique sur la Moselle. Mais pas le temps de profiter. Dans les lignes de vignes, l’équipe de saisonniers s’active de 7 h 30 à 12 h, puis de 13 h 30 à 17 h 30. «Six Polonais, un Français et un Luxembourgeois travaillent avec nous et c’est, en général, toujours la même équipe. Comme cela, on ne perd pas de temps à répéter les consignes.»

Malgré une majorité de travailleurs venus d’Europe de l’Est, le domaine Max-Lahr et Fils n’est pas confronté à la problématique du logement des vendangeurs qui touche la Moselle. «On loge les Polonais chez nous, dans notre ancienne maison», fait savoir Bob Max, qui convient néanmoins que «le logement, c’est de plus en plus un problème».

Épargné par ce souci, le vigneron peut se concentrer sur sa récolte qui, comme l’a annoncé l’Institut viti-vinicole et la ministre de l’Agriculture, Martine Hansen, s’avère prometteuse. «Oui, ce sera un bon millésime, car il n’y a presque pas de pertes, mais ils donneront moins de jus, car les raisins ont la peau un peu dure», tempère le vigneron.

Pour Bob Max, vigneron à la tête du domaine, l’objectif est de récolter le plus de raisins possible avant les mauvais jours.

À quelques jours de la fin des vendanges, Bob Max reste sur ses gardes, un œil sur la météo dès le réveil. «Travailler avec la nature, c’est toujours être en stress», confie-t-il. Il se rappelle douloureusement l’averse de grêle qui s’est abattue sur son vignoble en 2000 : «C’est tombé pendant 20 minutes et 60-70 % du coteau a été détruit.»

Dans ce cas de figure ou en cas de passage dévastateur de sangliers, l’assurance souscrite par les vignerons a au moins cette vertu de leur éviter de mettre la clé sous la porte. «L’assurance a pris en charge la grêle, mais, avec cet argent, il a fallu acheter du raisin aux voisins, car on ne peut pas être à sec : il faut pouvoir donner quelque chose à nos clients. Et nous avons des frais fixes à assumer.»

Ce genre d’événement prive aussi Bob Max de sa période préférée de l’année : les vendanges. Entre la récolte, l’égrappage, la macération, la fermentation et la mise en bouteille, «les vendanges, c’est le plus beau moment, c’est le résultat final de notre boulot».

«Mon fils, c’est la septième génération»

Si la récolte se termine sans accroc, le domaine devrait pouvoir produire entre 42 300 et 57 770 litres de vin, à raison de «55 à 75 hectolitres par hectare». De quoi pleinement occuper les prochaines semaines de Bob Max. «Est-ce que je prends des vacances après les vendanges? C’est quoi ça, des vacances?» Quand les saisonniers désertent les lieux, le vigneron compte seulement sur son fils Christophe pour s’occuper du domaine familial. «Mon fils, c’est la septième génération, dit-il fièrement. Le domaine existe depuis 1853 et passe de père en fils ou de père en fille.».

Fort de cet héritage familial et sûr de la qualité de ses grappes, Bob Max prête donc peu d’attention à la commission de dégustation et à la note sur 20 qui attribue, ou non, le label de qualité «AOP-Moselle luxembourgeoise». Non pas que son vin récolte des mauvais points : «Nous avons entre 15 et 17, mais c’est surtout une orientation pour les gens qui n’y connaissent pas grand-chose, parce que c’est chacun ses goûts. On ne boit pas l’étiquette : le plus important, c’est dans le verre.»

Vidéo : Louis Wagner

 

 

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