Accueil | A la Une | Belvaux : un chantier pour réunir enfants et artisans

Belvaux : un chantier pour réunir enfants et artisans


La cabane a été réalisée avec des éléments récupérés, comme des panneaux routiers pour la toiture, et des matériaux recyclés. (Photos : didier sylvestre)

La commune de Sanem et l’Up Foundation se sont associées pour lancer un tout nouveau projet permettant aux enfants de découvrir les métiers de l’artisanat : la construction d’une cabane durable.

Les élus de la commune de Sanem et les ministres de l’Environnement et de la Jeunesse, Serge Wilmes et Claude Meisch, étaient réunis hier matin pour le lancement du projet pilote Kannergeschierkëscht (NDLR : traduisible par «boîte à outils pour enfants»), au centre éducatif et écologique Matgesfeld de Belvaux. Celui-ci a déjà permis la construction d’une cabane durable dont la particularité est d’avoir été entièrement réalisée par des enfants âgés de 7 à 14 ans avec l’aide d’artisans du coin. L’idée est partie de l’Up Foundation, qui s’engage dans le développement et le bien-être des jeunes au Luxembourg. «Nous travaillons toujours dans l’actualité. On voit où sont les besoins et on agit», explique Sue Schmit, responsable du projet pour la fondation.

Cette fois, l’idée était de mettre en avant l’artisanat. Filière souvent vue comme une voie de garage, elle a pourtant beaucoup de débouchés à offrir, mais reste victime de nombreuses idées reçues. Pour intéresser les enfants à ce monde, il a fallu monter un projet sur mesure. «On a une approche ludique de l’artisanat.» Les jeunes, venus de l’école de Belvaux et du Kannercampus de Belval, ont donc été associés à chaque étape de l’élaboration de la cabane : de sa conception à sa construction en passant par son aménagement. «Ils se sont occupés de l’architecture, du design et même des colombages», précise Sue Schmit. Le tout évidemment sous la supervision de professionnels qui leur ont fait découvrir leurs métiers en toute sécurité à travers des activités pratiques et collaboratives.

«Améliorer l’environnement des enfants»

En plus de les aider à développer de nouvelles compétences, cet apprentissage par la pratique a aussi permis aux enfants de découvrir le développement durable. Au-delà du bois, la cabane n’est construite qu’à partir d’éléments récupérés, comme des panneaux routiers pour la toiture, ou de matériaux recyclés, par exemple pour les fenêtres. La durabilité est au cœur du projet qui doit s’inscrire dans le temps et apporter quelque chose au site : «Ce qui est construit doit améliorer l’environnement des enfants.»

En ce sens, les jardins partagés de Belvaux étaient particulièrement adaptés pour accueillir ce projet pilote. «J’ai tout de suite été séduite», affirme la bourgmestre de Sanem, Simone Asselborn-Bintz. Avec sa grande diversité biologique et son accent mis sur l’écologie, le Matgesfeld reçoit déjà régulièrement des enfants pour leur faire découvrir la nature. L’école Belvaux Poste et la maison relais de Rédange, en France, disposent par exemple de parcelles de jardin qu’elles gèrent avec l’aide des Amis de la fleur Belvaux. «C’est important de leur montrer que les tomates ne viennent pas de chez Cactus.» La cabane pourra servir à de nouvelles activités, comme des ateliers éducatifs, et trouver de nouveaux usages avec le temps. «C’est une valorisation en plus pour le site», se réjouit la bourgmestre.

Mais la Kannergeschierkëscht ne compte pas s’arrêter à cette seule cabane. Dans les années à venir, l’Up Foundation espère multiplier les projets entre les jeunes et les artisans. Un deuxième axe doit voir le jour en 2027 avec la création d’un atelier mobile qui pourra parcourir le pays. Sous la forme d’un conteneur de marchandises, celui-ci pourra accueillir des enfants et leur fournir tout le matériel dont ils ont besoin. Ils pourront alors monter dans leur commune leur propre projet, toujours à l’aide d’entreprises et de partenaires locaux.

Comme à Belvaux, de cette association doit naître quelque chose d’utile pour les habitants et leur environnement. «Et il est important de donner de la visibilité aux enfants, aux artisans et à la durabilité, insiste Sue Schmit. On veut donc s’installer dans l’espace public.» Cet atelier mobile va être élaboré dans les mois à venir par l’Up Fondation, qui compte sur le retour d’expérience du projet de Sanem pour peaufiner ce futur atelier. Mais en attendant, il reste une cabane à terminer.

La cabane a été entièrement construite par des enfants avec l’aide d’artisans du coin.

Newsletter du Quotidien

Inscrivez-vous à notre newsletter et recevez tous les jours notre sélection de l'actualité.

En cliquant sur "Je m'inscris" vous acceptez de recevoir les newsletters du Quotidien ainsi que les conditions d'utilisation et la politique de protection des données personnelles conformément au RGPD .